Or à quoi assistons nous bien avant et depuis la mise en place des barrages filtrants? Par la voix de ses représentants et pas n’importe lesquels, la Région a préféré renvoyer le règlement de ce dossier vers d’autres instances, en l’occurrence l’Etat, en la personne du préfet, et les pétroliers. Les déclarations de MM. Yvon VIRAPIN et de Pierre VERGES, avant l’installation des barrages, avaient déjà donné le ton de la position de la Région et auguraient de la suite que cette collectivité envisageait de réserver à cette affaire.
Certes, l’Etat et les pétroliers ont chacun leur part de responsabilité dans le règlement de ce conflit. Mais, la Région peut-elle pour autant feindre de n’avoir aucune responsabilité, aucun pouvoir de décision, aucune marge de manœuvre?
Paul VERGES croit certainement que les citoyens sont ignorants des lois de décentralisation, des compétences de la Région et des dépenses que la collectivité a souhaité privilégier au détriment d’une réelle stratégie de développement économique et touristique pour la Réunion.
La Région est éminemment concernée par la question du prix des carburants et ce à plus d’un titre.
Elle dispose d’une compétence en matière de développement économique et de soutien aux entreprises. Elle fixe le taux de l’octroi de mer, ainsi que le montant de la taxe sur les carburants et répartit le produit du fond d’investissement routier et de transports (FIRT) entre les différentes collectivités, selon un mécanisme prévu par les textes. Dans la pratique, cela veut dire que la Région si elle le souhaite et seulement dans ce cas, peut accompagner l’Etat et les autres partenaires (pétroliers, CCIR, Département et Communes) dans la recherche d’une solution partagée pour répondre aux préoccupations des transporteurs.
Manifestement à l’occasion de la rencontre organisée à l’initiative du préfet vendredi dernier, la Région n’a pas voulu participer activement à la négociation campant sur la défense des intérêts financiers de la collectivité régionale et de ses grands projets au détriment d’un effort en faveur des transporteurs voire de l’ensemble des réunionnais.
Attitude étonnante? Geste de mépris à l’égard des professionnels? Autisme volontaire?
Enfermés dans leur pyramide et coupés de la population les leaders de l’Alliance ne défendent plus un idéal pour la Réunion, ils fonctionnent comme les anciennes nomenklaturas des partis communistes.
Joseph MAILLOT