Demain est synonyme de rassemblement pour le maintien du dispositif Cospar à Saint-Denis. Mais avant, syndicats et patronats se sont retrouvés en fin d’après-midi au siège de l’Arvise pour avancer sur les modalités du maintien du Bonus Cospar au sein des entreprises réunionnaises.
La semaine dernière, ils s’étaient quittés dans l’optique de discuter des termes de la lettre d’engagement moral, rédigée par le patronat et soumise aux syndicats. Sauf que la lettre a été adressée un peu tardivement. Conséquence, les syndicats ont estimé ne pas avoir eu assez de temps pour faire leurs propres propositions et l’amender. « On a pas eu l’occasion de se concerter sur le texte entre les organisations« , souligne Jacques Bhugon, secrétaire départemental de la fédération Auto-Moto de la CGTR.
« Mais c’est une drôle conception du dialogue social« , ajoute-t-il. Pour les organisations syndicales, le texte ne change rien sur le fond du problème: Le maintien pur et simple de la prime Cospar dans les entreprises. « Il n’y a rien de changer à part une déclaration de bonnes conditions. On a demandé à faire des amendements et des contributions« , rappelle le secrétaire départemental de la CFTC, Paul Junot.
Un texte « inacceptable » pour la CFDT
Le texte n’est pas assez « contraignant » aux yeux des syndicats. « On veut donner à ce texte un caractère contraignant. Les salariés qui perçoivent le bonus exceptionnel ne le perdront pas car les patrons ne l’enlèveront pas. La lettre traduit cela et dit être favorable au maintien. Mais qu’elle est la place des syndicats dans cette lettre d’engagement ? Que met-on en place si dans une entreprise l’engagement du patronat n’est pas respecté ? En l’état, cette lettre ne prévoit rien. Notre boulot est de la rendre plus contraignante« , lance Jean-Pierre Rivière, secrétaire départemental de la CFDT.
« On nous dit dans la lettre : « signez et faites nous confiance ». C’est inacceptable. C’est une conception du dialogue social que nous n’avons pas« , poursuit-il.
La manifestation de demain pèsera dans les prochaines négociations
De l’autre côté de la barrière, la vision du patronat. « On a fait notre part du travail. On est convaincu qu’elle est conforme aux échanges des précédentes réunions. Maintenant il appartient aux organisations de salariés de faire leurs propositions et leurs contributions. Mais le dialogue social avance à la Réunion de façon assez sereine », explique le patron du Medef, Yann de Prince.
Pour Dominique Vienne, président de la CGPME, le plus important est que les parties se « retrouvent » dans ce document. « On fera une synthèse à la fin, si toutes les parties si retrouvent ce sera un bon accord. Je rappelle qu’en 2009, il fallait aller à la préfecture pour parler entre syndicats de salariés et de patrons (…). On aurait pu faire plus spectaculaire, mais donnez-nous du temps », précise-t-il.
Le patronat va laisser le temps aux syndicats de plancher sur leurs propositions. Une nouvelle réunion est prévue le 9 décembre prochain entre les organisations.
Cette réunion pourrait être influencée par la mobilisation lancée à l’appel des syndicats de la Réunion pour le maintien du Bonus Cospar. Des syndicats qui espèrent une forte présence des salariés concernés par ce dispositif pour faire pencher la balance de leur côté.