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Prévention Requin Réunion et Océan Prévention Réunion tentent de dissuader Didier Dérand

Prévention Requin Réunion et Océan Prévention Réunion ont publié un communiqué tentant de dissuader Didier Dérand, le représentant à la Réunion de la fondation Brigitte Bardot, d'effectuer ce matin une nouvelle traversée très médiatisées, destinée selon lui à montrer que le risque requin n'existe que pour les surfeurs à la Réunion. Nous le publions ci-dessous intégralement.

Ecrit par . – le dimanche 19 mai 2013 à 10H24

Dimanche un nageur local, représentant de la fondation Brigitte Bardot, souhaite réaliser une traversée sur les lieux mêmes de l’accident mortel récent, alors que les cendres de ce jeune père de famille sont encore chaudes….

Ce nageur tente dans ses propos de stigmatiser ouvertement la communauté des surfeurs qui serait selon lui l’unique proie des requins à la Réunion. il fonde son raisonnement sur une simple confusion alimentaire due à la silhouette du surfeur, qui lorsqu’il est allongé sur une planche, serait proche de celle d’une tortue. En ce sens, il justifie son périple en évoquant le fait que « seuls les surfeurs avec planche courent un risque réel (ni les baigneurs, ni les nageurs, ni les plongeurs, ni les body-surfeurs,….)« . Nous invitons ce monsieur à se documenter car le risque requin ne concerne pas que les surfeurs, qui constituent 35 % des victimes dans le monde et 50 % à la Réunion (données C4R du 6 février 2012).

Ce type de discours incitant à nager en plein océan est tout simplement dangereux, en regard des données évoquées ci-dessus, et selon les préconisations récentes des autorités en charge de la sécurité. Les surfeurs ne représentent qu’une partie des victimes, et les baigneurs, les plongeurs et les simples apneistes ne sont pas épargnés dans les statistiques mondiales. Bien sûr, les dernières attaques n’ont touché que des surfeurs à la Réunion, car ce sont les seuls qui sont encore dans l’eau, en étant de surcroit en première ligne.
Cela n’enlève en rien le caractère potentiellement dangereux que présente la forte population de requins, désormais reconnue, sur l’ensemble des usagers de l’océan à la Réunion.

Exiger le statu quo en voulant montrer « l’exemple », ne peut être que préjudiciable et pose la question des responsabilités dans l’orchestration de ce genre « d’événement ». Pour rappel, Ian Redmond et Nicolas Virolle, les deux victimes aux Seychelles du 1er août et du 15 août 2011, étaient simplement en train de regarder les poissons en palmes, masque, tubas, l’un vers 13h30 et l’autre vers 16h30, alors que plus de 50 personnes se trouvaient à l’eau lors de ces magnifiques journées ensoleillées et sans pluie, où eurent lieux ces attaques mortelles, soit exactement les conditions dans lesquelles ce monsieur tente de nous inviter à entrer à l’eau. Ils ont été victimes pour au moins un des deux d’un requin bouledogue (d’après l’analyse ADN d’un fragment de dents) source : [http://www.dailymail.co.uk/news/article-2053715/Ian-Redmond-Brit-Seychelles-killed-bull-shark-DNA-evidence-reveals.html]urlblank:http://www.dailymail.co.uk/news/article-2053715/Ian-Redmond-Brit-Seychelles-killed-bull-shark-DNA-evidence-reveals.html

Hier, en tant qu’associations de prévention des risques, nous avons posé la question aux autorités, sur leur position par rapport à cette traversée et de ses conséquences. Ils n’ont pas souhaité répondre, car la loi ne semble pas pouvoir interdire à ce monsieur de nager en plein océan…

Ainsi donc, ce nageur porte forcément une responsabilité :

  1- Soit il est victime d’une attaque, et c’est un drame de plus avec une catastrophe économique qui enfoncera l’île toute entière dans les profondeurs de l’océan.
Pour information, nous pouvons estimer à plus de 10 millions d’euros le préjudice sur le plan touristique et en termes d’image de l’attaque de la semaine dernière.
Une attaque supplémentaire réduirait à néant tous les efforts entrepris actuellement par nos institutions pour reconstruire l’image de l’île, et ainsi redynamiser ce secteur, indispensable à notre économie en souffrance.
Juste pour information, il y a deux jours, la région a débloqué 5 millions d’euros supplémentaires dans cette perspective, suite à la dernière attaque. Bien évidemment, ce déblocage de fonds exceptionnel reste malgré tout insuffisant. Le préjudice d’une attaque en termes d’image est incommensurable, puisque celle-ci par exemple aura fait plusieurs fois le tour du monde :  » un touriste mort en lune de miel à l’ile de la Réunion ».

Chaque attaque de requin amène également de plus une dépréciation importante de l’ensemble de notre territoire, car certaines familles ne viennent plus s’installer ou songent à quitter l’île. Cette inquiétude peut également rendre frileux les investisseurs à la Réunion, avec une telle épée de Damoclès.

   2- Soit tout se passe normalement, ce qui est fort probable, car les requins ne sont pas « avides de chair humaine« , et personne n’a jamais dit cela. Les requins ne sont pas non plus à l’affût du moindre individu qui passerait une ou deux heures dans l’eau. Par contre, si cette personne faisait la même traversée tous les jours pendant deux semaines, la probabilité d’attaque deviendrait là beaucoup plus forte. les surfeurs passionnées sont plus exposés au risque car ils passent beaucoup de temps dans l’eau à attendre les vagues, tout au long de la journée. Et il existe plus de 40 lieux de pratique à la Réunion. la probabilité d’attaque est d’autant plus renforcée.Ce monsieur ne prend pas de véritables risques en faisant juste une traversée ponctuelle.Sachez que tout apneiste confirmé est capable de faire face a un prédateur, qui restera le plus souvent méfiant face à la silhouette d’un homme équipé de longues palmes et qui lui fait face… tous les apneistes le savent. A l’inverse, sans un masque (c’est-à-dire sans avoir la possibilité de voir et d’affronter le prédateur) ce nageur ne s’aventurerait probablement pas.
Seule la raison pourrait réussir à faire quelque chose pour l’en empêcher…
Nous demandons à l’ensemble de la communauté des surfeurs de bien vouloir éviter d’aller à sa rencontre, car cela consisterait à répondre à cette forme de provocation, qui constitue un simple « non-événement ».
Enfin, concernant la réduction globale du risque requin, nous ferons un point complet d’ici le début de semaine prochaine. Les mesures engagées actuellement doivent être concertées et finalisées avant d’être présentées et mises en œuvre prochainement.
Nous invitons l’ensemble des ces usagers de l’océan à la plus grande prudence, car la présence de nombreux requins, dont certains présentent un comportement potentiellement dangereux, est une hypothèse sérieuse qui a été avancée par les scientifiques lors du CO4R de lundi dernier.

 

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