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Présidentielles: Moi aussi je doutais. Voici les critères qui m’ont permis de faire mon choix

A trois jours du 1er tour des présidentielles, 30% des Français ne savent toujours pas pour qui ils vont voter. Les analystes, qui n’ont jamais vu ce cas précédemment, disent même qu’il est probable qu’une bonne partie de ces indécis ne se décident que dans les heures qui précéderont le scrutin, voire même dans l’isoloir […]

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 20 avril 2017 à 16H06

A trois jours du 1er tour des présidentielles, 30% des Français ne savent toujours pas pour qui ils vont voter. Les analystes, qui n’ont jamais vu ce cas précédemment, disent même qu’il est probable qu’une bonne partie de ces indécis ne se décident que dans les heures qui précéderont le scrutin, voire même dans l’isoloir au moment de glisser leur bulletin dans l’enveloppe.

Je dois avouer que moi aussi j’ai longtemps hésité. Dès le départ, mon choix était fait : c’était François Fillon. C’était à mes yeux celui qui incarnait le plus l’honnêteté, la rigueur, celui qui avait le plus la stature d’un président de la République. Mais surtout, celui qui avait le seul programme à même de sortir la France du bourbier dans lequel les derniers présidents nous ont plongé, de Chirac qui avait pour devise « Surtout ne rien faire » à François Hollande « Monsieur catastrophes« , en passant par Sarkozy « Monsieur bling-bling« .

Et puis sont arrivées les affaires. Quoi qu’on en dise, et même si François Fillon bénéficie toujours de la présomption d’innocence, même s’il n’a peut-être rien fait d’illégal, même si tout le monde faisait comme lui, même s’il y a probablement du Sarkozy pour le déclenchement de l’affaire et du Hollande dans sa judiciarisation et sa médiatisation, il n’en demeure pas moins que son cas est indéfendable. J’avais même écrit un article le 2 février intitulé « [La question n’est pas de savoir si Fillon doit partir, mais quand il va partir]urlblank:http://www.zinfos974.com/La-question-n-est-pas-de-savoir-si-Fillon-doit-partir-mais-quand-il-va-partir_a110565.html « .

Exit Fillon donc.

Oui, mais pour le remplacer par qui?

J’ai longuement hésité puis, comme souvent chez moi, les choses se sont progressivement mises en place dans ma tête. Un jour, il n’y a pas très longtemps, sans doute inconsciemment, un processus de choix s’est imposé à moi.

Puisque je n’ai plus de candidat choisi par adhésion, examinons les programmes des candidats et éliminons-les au fur et à mesure en fonction de ce que je suis certain de ne pas vouloir.

Premier critère pour moi, avant tous les autres : Je ne veux pas d’un ou d’une président(e) qui divise les Français et qui les monte les uns contre les autres. Comme tous les Réunionnais, et malgré ma peau très blanche, je suis le fruit d’un métissage et j’exècre le racisme. De fait, exit Marine Le Pen.

Deuxième critère : Je suis contre les extrêmes. Exit donc les Philippe Poutou, Nathalie Arthaud et Jean-Luc Mélenchon qui, ne l’oublions jamais, est soutenu par le Parti communiste et a comme modèles les dictateurs Chavez et Maduro au Vénézuéla et Fidel Castro à Cuba.

Troisième critère : Je veux que mon vote soit utile. Exit donc les petits candidats François Asselineau, Jacques Cheminade, Nicolas Dupont-Aignan, Nathalie Arthaud, Philippe Poutou et Jean Lassalle.

On y voit déjà plus clair. Si je résume après l’application de ces trois critères, il ne reste que Emmanuel Macron, François Fillon (si je ne tiens pas compte de mes réticences liées aux affaires) et Benoit Hamon.

C’est là qu’intervient mon quatrième critère : Je ne peux pas voter pour un socialiste. C’est contre mes opinions de toujours et ce n’est pas le bilan de François Hollande qui me fera changer d’avis. Benoit Hamon a certes critiqué le président de la République pendant les 5 ans de son mandat, mais c’était pour le pousser à prendre des mesures encore plus radicales, encore plus socialistes, qui auraient amené la France encore plus profond dans le gouffre déjà bien creusé par François Hollande. Exit donc Benoit Hamon. En ce qui concerne Emmanuel Macron, on en parlera plus loin.

Cinquième critère : Je ne voterai jamais pour un candidat qui prône une sortie de l’Europe et de l’Euro. Les affaires ont empêché de parler réellement des programmes de chacun. C’est dommage. On n’a donc pas assez dit qu’une sortie de l’Euro entraînerait immédiatement une dévaluation du Franc -c’est d’ailleurs pour ça que c’est fait, pour redonner de la compétitivité à notre économie- et que la conséquence directe sera une baisse du pouvoir d’achat des Français que les économistes évaluent entre 10 et 20%…
A la Réunion plus qu’ailleurs, nous ne pouvons pas voter contre l’Europe : aucun grand projet (Nouvelle Route du Littoral, ports, aéroports, routes, écoles, collèges, lycées, etc…) n’auraient pu voir le jour sans l’aide de l’Europe.
Si le chômage est passé de 29% il y a quelques années à 22% selon les dernières estimations, c’est beaucoup grâce à l’Europe.
Sur ce point, les seuls vrais partisans de l’Europe sont Emmanuel Macron, François Fillon et Benoit Hamon. J’ai déjà expliqué pourquoi je ne voterai pas Hamon.
La position de Jean-Luc Mélenchon est plus ambigüe. Sans vraiment se déclarer contre l’Europe, il pose des conditions telles que ça aboutit en fait à une sortie inévitable. Qu’il reconnait d’ailleurs. Il se déclare favorable à une renégociation des traités. Quand on sait que pour modifier un traité, il faut l’unanimité des autres membres, on sait par avance que c’est impossible. Et dans cette hypothèse, Jean-Luc Mélenchon est clair : « Notre plan d’investissement de 100 milliards d’euros n’est pas compatible avec les traités. Donc soit nous parvenons à faire bouger les lignes, soit nous quittons l’UE« . Lire à ce sujet cet excellent article de [Capital]urlblank:https://www.challenges.fr/election-presidentielle-2017/presidentielle-emmanuel-macron-le-plus-pro-europeen-de-la-course-a-l-elysee_447205 .

Exit donc Benoit Hamon et Jean-Luc Mélenchon. Ne restent donc plus qu’Emmanuel Macron et François Fillon.

Sixième critère, qui en fait reprend le quatrième, mais j’ai décidé de consacrer un paragraphe spécial à Emmanuel Macron : Je ne voterai jamais pour un socialiste. Oui, je sais, Macron essaie de nous raconter qu’il n’est ni de Droite, ni de Gauche. N’importe quoi… C’est impossible, à moins d’être millionnaire, de travailler dans la finance, de brasser des milliards dans la banque Rothschild, d’être l’ami des milliardaires qui d’ailleurs te financent, d’être durant des années le conseiller de François Hollande avant de devenir son ministre de l’Economie, avec les résultats que l’on connaît et de se prétendre au final n’être ni de Droite ni de Gauche… Comme l’on dit, le coeur à Gauche et le portefeuille à Droite…
Il ne suffit pas d’avoir une belle gueule et de bien causer pour être capable de diriger la France. Encore faut-il avoir un programme. Et de ce côté-là, il faut bien avouer que c’est le néant. Emmanuel Macron est capable de parler des heures pour ne rien dire. A la fin, on se dit : Mais il pense quoi, au final? Impossible de le savoir. Du bla-bla… Causer pour causer… Aller dans le sens du poil, ne rien dire qui puisse choquer, ne mettre en avant que des évidences avec lesquelles tout le monde sera d’accord, ne pas hésiter à dire blanc aujourd’hui et noir demain en fonction des interlocuteurs. La preuve? Les spectateurs qui se déplacent pour venir l’écouter dans les meetings et qui partent avant la fin, dégoutés de cette absence de propositions concrètes.
Non, je suis désolé. Je ne peux pas voter par un pur produit marketing, fabriqué de toutes pièces par les agences de communication parisiennes. Au début, il avait été créé pour attirer vers François Hollande les jeunes et les centristes. Puis, devant la décision du président de ne pas se représenter, les Hollandais ont fini par tout miser sur lui, mais sans trop le soutenir officiellement, pour ne pas faire fuir ceux qui en ont soupé du dernier quinquennat. Mais on ne me fera pas prendre des vessies pour des lanternes : Macron est le fils adoptif de François Hollande et jamais je ne voterai pour lui.

Alors, il reste qui? Le choix s’est imposé à moi. François Fillon !

Encore une fois, il ne s’agit pas d’un vote dont je suis fier. Je me dis simplement que c’est le moins mauvais des onze candidats en lice. Et surtout je me dis que ce qu’on lui reproche -que les autres ont sans doute fait autant si ce n’est pire, mais sans se faire prendre- est bien moins grave que les conséquences que pourrait avoir l’élection de l’un des dix autres.

Voilà, mon choix est fait. A vous de faire le votre. J’imagine que vous allez me donner vos propres critères dans les commentaires. J’ai hâte de les lire…

 

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