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Précarité étudiante : Le travail loin d’être accompli, reconnait la ministre Frédérique Vidal

?En visite sur notre île jusqu’à lundi, Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, s’est rendue à l’Université de La Réunion. Lors d’un temps d’échange avec les étudiants sur la lutte contre les précarités, la ministre a reconnu que le travail était loin d’être accompli, mais que des progrès avaient été réalisés.

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 19 novembre 2021 à 19H31

Ils l’attendent patiemment. Assis sur des chaises faisant face à ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, les étudiants sont là pour échanger et surtout avoir des réponses sur leurs problématiques. « On espère avoir des réponses sur le pouvoir d’achat, sur le logement et les aides sociales. L’Etat octroie une prime pour la vie chère à ses fonctionnaires dans les territoires ultramarins. Mais pas pour les étudiants boursiers. On demande une augmentation de 100 €. Mais depuis 2017, on n’a toujours pas de réponse. On espère que ce n’est pas seulement une visite de courtoisie », bouillonne Rudrigue Sautron, président de l’UNEF (Union nationale des étudiants de France) Réunion.
 
La précarité étudiante sur toutes ses formes
 
Frédérique Vidal se fait un peu désirer, prenant le temps de visiter l’épicerie solidaire, le jardin partagé en permaculture et le petit snack qui propose des petits-déjeuners gratuits une fois par mois aux étudiants du campus du Moufia. Dans l’espace vert devant le Crous, sur une petite estrade, la ministre, à l’image de sa tenue, une longue et ample robe, paraît décontractée et à l’aise.
 
 

 

La première à prendre la parole est Maëva, présidente d’une association étudiante. Elle évoque la précarité menstruelle qui soulève plusieurs inégaliés. Le constat est simple : l’achat de protections périodiques engendre un coût supplémentaire. Frédérique Vidal ne prend pas le sujet à la légère, avançant que le ministère a investi 8 millions dans l’achat de protections menstruelles et qu’en plus des distributeurs dans les résidences universitaires, de nouveaux allaient être déployés dans les restaurants des universités. « Nous avons une meilleure connaissance de différentes pathologies et des douleurs. Des personnes sont là pour accompagner les étudiantes pour qu’elles puissent suivre les cours. Ce n’est pas la peine de souffrir, si je puis dire », souligne Frédérique Vidal. 
 
5000 demandes de logements étudiants pour 1300 chambres disponibles
 
Le seconde thématique concerne les logements. Les étudiants ont le cœur lourd et besoin d’avoir des réponses. Les questions sont longues. On leur fait remarquer d’être le plus concis possible. Seulement, pour poser sa question, il faut amener des éléments. Sur les logements, 1300 chambres sont disponibles pour les étudiants, alors que chaque année les demandes sont de 5000. Il y a des malheureux, c’est mathématique. Cette absence de logements a des conséquences, les étudiants se tournent vers le privé, changent d’orientation, multiplient les trajets en restant chez leurs parents ou finissent par abandonner leurs études.

« Nous nous sommes engagés pour que toutes les résidences universitaires soient réhabilitées. 300 millions du Plan de relance y sont consacrés« , répond la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, annonçant que 32 000 chambres supplémentaires allaient voir le jour dont « 600 à la Réunion fin 2022 », sans donner de détails. « Le problème en matière de logement ce n’est pas les moyens, mais le foncier », ajoute la ministre, précisant que l’État a identifié 69 sites dont il est propriétaire et destinés à la construction de logement étudiant. À nouveau, concernant La Réunion, l’auditoire ne saura pas si notre département dispose d’un site pour de nouveaux logements.

 

« On est fiers de vous »

Rudrigue Sautron, le jeune syndicaliste, souhaite du concret et attend une solution pour mettre fin à cette précarité.  « Sur notre île, 63 % des étudiants sont boursiers, contre 25% en métropole. Les mesures ne sont pas assez fluides. On veut arrêter de se battre pour manger ou avoir un toit. Le coût de la vie a augmenté mais depuis le début du quinquennat, rien n’a été fait. Il y a eu le repas à 1€ pour certains étudiants. Pour les autres, c’est 272 euros de plus à payer », avance le président de l’UNEF, rappelant que le délai pour rencontrer une assistance sociale pour les étudiants en détresse est de 3 semaines.
 
La ministre répond avec pédagogie et voit le verre à moitié plein et non à moitié vide. « Avant même que vous soyez nés, quand j’étais professeure, la précarité étudiante existait déjà. Donc on a travaillé sur le fond en gelant les loyers, augmentant les bourses sur les critères sociaux, etc. Qu’il faille faire plus, je suis d’accord. Mais que rien n’a été fait, ce n’est pas facile à entendre« , répond la ministre.

Et d’ajouter : « Pour les repas à un euro, les autres repas coûtent 3,3€ et sont déjà subventionnés par l’Etat. C’est donc 272 euros de moins, pas de plus. Durant cette période, plus de 500 millions pour accompagner directement les étudiants ont été dépensés. Il y encore de la précarité, mais dire que rien n’est fait, c’est faux« . Au sujet de l’augmentation de la bourse, la ministre a avancé des raisons constitutionnelles, à savoir que l’Etat ne pouvait pas différencier les étudiants par rapport à leur territoire. Enfin, elle a tenu à rappeler que le bénévolat, le militantisme, le dévouement, était une corde de plus à leur arc. « Ce sont les fameuses compétences transversales. On est très fiers ce que vous faites. Merci, pour tout ce que vous avez fait durant toute cette période de crise« . Des remerciements sûrement bienvenus. Mais est-ce suffisant ?

 

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