Alors que la diminution des allocations logement de 5 euros fait économiser 380 millions à l’État chaque année, Emmanuel Séraphin regrette que de l’autre côté, ce soient « plus de 4 milliards d’euros par an qu’a coûté la suppression de l’ISF pour les 351.000 foyers fiscaux les plus riches ». Autre aspect pointé du doigt : la fraude fiscale, qui coûte chaque année 60 à 80 milliards d’euros à la France. « Pourquoi le gouvernement Macron ne prend-t-il pas des mesures concrètes pour lutter contre cette évasion fiscale ? », questionne-t-il.
Pour ce qui est des retraites agricoles, le candidat PLR juge primordial que la loi proposée par Huguette Bello sur la revalorisation des retraites agricoles à 85 % du SMIC soit validée. « C’est une avancée considérable pour les retraités agricoles. A La Réunion plus qu’ailleurs, cette réforme est très attendue ».
« Revalorisation de l’agriculture »
Deuxième point fort du programme déroulé par le candidat : l’emploi, centre des préoccupations. « Les filières à haut potentiel telles que le numérique, le tourisme, l’économie de la mer, les services à la personne méritent plus d’investissement, plus d’implication à tous les niveaux », indique-t-il, notant dans le même temps que la situation de crise du BTP, jugé préoccupante, « nécessite un vrai accompagnement ».
« Cette crise sans précédent du secteur met au grand jour l’échec de la Région dans la politique des grands chantiers. En concentrant la majeure partie des fonds régionaux sur le méga chantier de la Route du Littoral, c’est l’ensemble des entreprises locales qui boivent la tasse », fustige-il avant d’avancer : « Pour répondre aux besoins du secteur, nous veillerons à adapter le Plan logement à la hauteur des besoins réels avec une ligne budgétaire unique (LBU) plus importante et stabilisée, garantir un dispositif de défiscalisation plus souple, veiller à un soutien plus affirmé à la réhabilitation »
La revalorisation de l’agriculture est aussi évoquée. « La Réunion est autosuffisante en fruits, légumes et élevage à hauteur de 77 % », souligne-t-il. Concernant la filière canne-sucre-énergie, le candidat entend « veiller à garantir le versement annuel des aides de l’Etat des quotas sucriers », comme cela est prévu les trois prochaines années. « La Réunion doit développer une plateforme agroalimentaire tournée vers le marché local et vers l’exportation ».
En matière d’élevage, « il faut arriver à mettre fin à la concurrence exacerbée des pratiques de ‘dégagement’ des entreprises européennes qui exportent, à bas coût, dans l’île, leurs produits congelés invendus de moindre qualité », poursuit l’élu, assurant qu’il sera « aux côtés des éleveurs pour prendre les mesures visant à éradiquer la leucose bovine ».
Les élus condamnés doivent être mis hors jeu définitivement
Autre point fort cher au candidat : la modification des règles institutionnelles. Emmanuelle Séraphin se prononce ici en faveur d’une interdiction à vie de participer à la gestion des affaires publiques en cas de condamnation en justice. « Par ailleurs, au niveau local, une modification de la constitution est incontournable », ajoute-t-il. « Nous devons libérer La Réunion des chaines de l’alinéa 5 de l’Article 73 de la Constitution. Il n’est plus possible de pallier les désavantages spécifiques qui nous freinent, alors que nous devons appliquer le droit commun ».
Parmi les grandes priorités figure également le domaine de la santé. « La Réunion ne doit perdre aucun lit, ni aucun poste dans le débat actuel au sein du CHU. Nous devrons être vigilants », affirme-t-il avant d’évoquer la question de l’eau potable : « Des solutions concrètes doivent être mises en œuvre pour les 51 % de Réunionnais qui n’ont pas encore accès à l’eau potable (station de potabilisation, renouvellement des réseaux de distribution, tarification sociale) ».
Dernier point évoqué, la continuité territoriale, pour laquelle le candidat estime que « l’État doit prendre toutes ses responsabilités en finançant lui-même le dispositif actuellement financé par la Région ».