Le couvre-feu a été levé sur l’ensemble du territoire français à la fin du mois de juin. Les Réunionnais ne sont donc plus soumis aux restrictions des déplacements nocturnes depuis près d’une semaine et demie.
Mais la levée de cette mesure de lutte contre le coronavirus est survenue alors que notre île connaissait déjà une reprise de la circulation de la covid. La Réunion négocie actuellement le quatrième pic de la troisième vague épidémique.
Le préfet a annoncé hier son intention d'obtenir auprès du Gouvernement la possibilité de remettre le couvre-feu à La Réunion. Mais pourquoi ?
Des indicateurs qui virent au rouge
Le nombre de contaminations hebdomadaires est en hausse depuis maintenant deux semaines. Le taux d’incidence flirte actuellement avec les 150 cas pour 100.000 habitants, soit au niveau de l’ancien seuil fixé en février dernier pour le confinement. Une situation que La Réunion n’avait encore jamais connue depuis le début de la crise covid.
Le taux de positivité reste lui stable car les dépistages sont continuellement de plus en plus nombreux, mais il se situe à seulement 1 point du niveau national de surveillance.
Très forte tension dans les hôpitaux
La pression hospitalière qui fait partie des indicateurs majeurs suivis par les autorités sanitaires est aussi en constante augmentation. Le préfet a d’ailleurs déclaré qu’en milieu de semaine, il ne restait que deux lits de réanimation disponibles sur toute La Réunion.
Le taux d’occupation des places en médecine Covid et en réanimation grimpe sans discontinuer depuis maintenant plus de deux semaines.
Le variant Delta fait son trou
La circulation autochtone de ce variant est maintenant une réalité à La Réunion. Les organismes de santé estiment qu’il est 60% plus contagieux que la forme première de la covid.
Santé Publique France explique que 20 cas sont confirmés, et que 8 cas sont encore en cours d’étude mais alerte : Les cas confirmés par séquençage sont peu représentatifs de la situation du jour au vu du délai nécessaire pour effectuer l’analyse. Par ailleurs, plusieurs cas n’ont pas pu être criblés durant la période de transition entre l’ancienne et la nouvelle stratégie nationale de criblage. Il faut donc rester prudent sur ce chiffre de cas confirmés de variant DELTA qui pourrait être rapidement réévalué à la hausse.
Pas assez de personnes vaccinés
Un autre moyen de lutter contre la circulation du coronavirus à La Réunion est l’immunité collective. Cela ne peut se faire que si les Réunionnais se font vacciner. Ils sont pour l’instant 22,4% à avoir reçu deux injections.
La préfecture et l'ARS rappellent souvent qu'il s'agit du seul moyen durable pour lutter contre l'épidémie de coronavirus.
Les conséquences de la mesure de couvre-feu
La restriction des déplacements nocturnes permet aux autorités de limiter les rassemblements sauvages ou regroupements familiaux et amicaux en trop grand nombre qui ont pour conséquence de faciliter la circulation du coronavirus.
Santé Publique France précise que 42 clusters sont actuellement actifs à La Réunion dont 4 qui se sont déclarés la semaine dernière.
Agir avant que la situation ne soit hors de contrôle
Le préfet a déjà annoncé un renforcement des mesures pour les voyageurs durant la période des vacances scolaires.
Les jauges d’accueil étaient déjà par ailleurs maintenues pour les établissements recevant du public dès le début du mois de juillet.
Mais les indicateurs de suivi de l’épidémie montrent un regain continu de la circulation du coronavirus. Jacques Billant annonce donc vouloir agir avant que la situation n’empire trop à La Réunion.