Des radios qui diffusent 49% de musique internationale, 28% de musique métropolitaine et seulement 15% de musique réunionnaise. Ce sont les résultats de l’étude du PRMA (Pôle régional des musiques actuelles) et le problème à résoudre pour la table ronde « Musikozman » ce mercredi. Les représentants du PRMA, H2R, Réunion 1ère, la SACEM (Société des Auteurs, Compositeurs et Editeurs de musique), la FAR (Fédération des radios associatives de La Réunion), la DACOI (Direction des affaires culturelles océan Indien) et le GEP (Groupement des éditeurs et producteurs de La Réunion) étaient présents pour débattre sur ce point.
« Ce n’est pas évident d’avoir de la musique locale ou de l’océan Indien sur nos ondes. Il y a beaucoup d’améliorations à faire », affirme Patrick Mathieu, délégué régional de la SACEM.
Laurent Gravier, secrétaire de la FAR, est d’accord: « Nous sommes largement en faveur de la production locale ». Certaines radios associatives favorisent en effet la musique locale, mais même là, il manquerait de diversité. Les styles jamaïcains, comme le Raga Dancehall, et le Séga, sont largement plus diffusés que le Maloya.
Concernant les chaînes commerciales, difficile de leur faire changer de « cohérence ». Sylvain Péguillan, directeur général de H2R (NRJ, Festival, Chérie FM…), explique: « Si nous vivons de la publicité, nous devons avoir de l’audience, donc le choix est vite fait. Il faut mettre ce qui est en cohérence avec notre antenne. Si les titres locaux sont bons, nous les mettons, mais la première raison n’est pas parce qu’ils sont Réunionnais ».
Mêmes arguments pour Réunion 1ère: « On accepte les musiques locales qui ont déjà fait leurs preuves. On a un filtre qualitatif, donc si le titre a un sens et une cohérence pour nous, on le diffusera ».
« Une meilleure relation entre les producteurs locaux et les radios »
Mais comment faire ses preuves sans être diffusé à la radio? « Le problème est que pour un artiste, la radio est le premier contact avec le public », explique Daniel Boisson, président de la GEP.
Pour Patrick Mathieu de la SACEM, « La musique doit être bonne pour être diffusée, mais les radios n’ont pas un panel assez exhaustif pour savoir ce qui est bon ». La solution, selon lui: « Une meilleure relation entre les producteurs locaux et les radios. La piste est là ».
Pas de solution concrète pour le moment, mais l’objectif est de pérenniser ces Musikozman afin de garder le débat ouvert.