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Pourquoi je suis favorable à la pêche des requins…

Précisons en préambule que je suis conscient que ce que je m’apprête à écrire va m’attirer les foudres d’un grand nombre de lecteurs. Je le sais, mais il faut avoir le courage de dire ce qu’on pense. Beaucoup pensent comme moi et n’osent pas le dire devant la virulence des réactions de certains tenants de […]

Ecrit par zinfos974 – le mardi 24 juillet 2012 à 13H57

Précisons en préambule que je suis conscient que ce que je m’apprête à écrire va m’attirer les foudres d’un grand nombre de lecteurs. Je le sais, mais il faut avoir le courage de dire ce qu’on pense. Beaucoup pensent comme moi et n’osent pas le dire devant la virulence des réactions de certains tenants de la pensée unique. Et c’est toujours du débat que nait la vérité. Ou tout au moins qu’on s’en approche le plus.

Faisons ensemble quelques constats et posons nous quelques questions avant de commencer.

La mer est le territoire des requins.
Ce n’est contestable par personne. Mais, à la Réunion comme dans beaucoup de pays, on assiste à un conflit d’intérêts entre l’homme et certaines espèces. Homme/éléphants ou lions ou serpents en Afrique ou hommes/serpents en Asie, pour ne citer que ces quelques exemples. La population humaine s’accroit et a besoin de toujours plus de terrains pour cultiver ou faire de l’élevage pour se nourrir. Ce faisant, elle empiète de plus en plus souvent sur des territoires qui appartenaient auparavant à différentes espèces.

Quelles solutions? Diminuer la population humaine?
Difficile! On l’a vu en Chine qui a vainement essayé et où la population continue à croître de façon exponentielle. Et même si on y arrivait, on n’en verrait les effets que dans plusieurs générations, c’est à dire dans quelques dizaines voire quelques centaines d’années.
Les plus cyniques diront que rien ne vaut une bonne guerre ou une bonne épidémie. Je ne pense pas que ce soit la bonne solution…
En attendant, nous ne pouvons continuer à assister passivement à un prélèvement annuel d’un ou deux jeunes Réunionnais dans la force de l’âge qui ne demandaient qu’à exercer leur sport favori…

Ne pouvant réguler la population humaine rapidement, il faut dès lors accepter l’idée que les hommes et certains animaux entrent parfois en conflit et tenter de trouver des solutions pour remédier aux inconvénients qui en découlent.

Certains préconisent de pêcher les requins à proximité des plages, là où ils sont potentiellement le plus dangereux. Cette proposition fait hurler d’horreur les défenseurs de la cause animale. Pour autant, ont-ils tort?

Quand j’ai du mal à déterminer quelle est la bonne solution à un problème, j’essaie de chercher la moins mauvaise. Et pour ce faire, j’utilise souvent une balance virtuelle. Dans un des plateaux, je mets tous les arguments pour, et dans l’autre tous les arguments négatifs. A la fin, je regarde de quel côté ça penche. Essayons de voir ce que ça donne dans notre cas.

Dans le premier plateau favorable aux requins :
   – Les requins sont à leur place dans la mer et ce sont les hommes qui viennent les perturber dans leur territoire
   – Certaines espèces de requins sont en voie de disparition et il n’est pas question d’aggraver encore plus leur situation pour le seul plaisir de quelques adolescents en mal de sensations fortes.

Dans le plateau favorable à la pêche de quelques requins sédentaires :
   – Certaines espèces de requins sont certes menacées, mais ce n’est pas le cas du requin bouledogue. Et de toutes façons, ce n’est pas le prélèvement de quelques requins à la Réunion qui va accélérer leur disparition de manière significative.
   – Si d’aventure on interdisait la pratique du surf à la Réunion -ce qui en soi est impossible-, les requins s’attaqueraient alors aux bodybordeurs. Et si on interdisait le bodybord, ils s’attaqueraint aux baigneurs. Que resterai-t’il à faire alors? Interdire la baignade aux plages de Boucan, de Roches noires et de toutes les autres qui ne sont pas protégées par une barrière de corail?
   – On le sait maintenant, les choses s’accélèrent et les attaques sont de plus en plus rapprochées. Des morts, il y en aura d’autres et il est inutile de jouer à l’autruche en espérant que ça ne se reproduise pas. Ca se reproduira, on peut en être sûr. Dès lors, un jour ou l’autre, quelles que soient les oppositions, cette décision d’autorisation de pêche devra être prise sous la pression populaire. Après combien de morts? 5, 10? A partir de quel seuil la situation sera tellement insupportable qu’on aura de toutes façons recours à une telle extrémité?
   – Autre argument très important : La Réunion connait déjà le taux de chômage le plus important de France. Sa principale activité économique est aujourd’hui le tourisme. Peut-on accepter longtemps de torpiller la seule véritable industrie dont nous disposions, avec comme conséquence encore plus de chômage et de misère, pour protéger une dizaine de requins qui ne font même pas partie d’une espèce protégée? A-t’on idée des millions d’euros irrémédiablement perdus pour l’économie réunionnaise à chaque fois que TF1, France 2 ou BFMTV annonce une nouvelle mort de surfeur dans l’ile?

Vous l’aurez compris, pour moi, le plateau de la balance penche irrémédiablement en faveur de l’élimination des quelques requins qui fréquentent nos plages et qui ont été observés à de nombreuses reprises par exemple à quelques centaines de mètres de la plage de Roches Noires.

Pour moi, la question de savoir ce qui a fait que les requins attaquent beaucoup plus les surfeurs réunionnais depuis quelques années relève des études scientifiques qui nécessairement demanderont du temps. De même que de savoir si c’est le parc marin ou la ferme aquacole de Saint-Paul qui en sont responsables. Aujourd’hui on est dans l’urgence et il faut rapidement prendre des initiatives, surtout en cette période de vacances scolaires.

Je ne dis pas qu’il faille en arriver à la solution pratiquée aux Seychelles où, l’an dernier, après le décès d’un touriste, tous les bâteaux de l’archipel avaient pris la mer pour tuer pas moins d’une centaine de requins. Mais pourquoi ne pas faire comme les Australiens, dont la réputation de protecteurs de la nature n’est pourtant plus à faire qui, il y a peu, avaient effectué une véritable battue pour éliminer un grand requin blanc qui avait dévoré un surfeur?

Pourquoi abattre un chien dangereux qui a mordu quelqu’un est-il normal et pêcher un requin qui a tué un homme ne le serait pas?

Une chose est sûre : Ca fait un an qu’on accumule les tables rondes sans qu’aucune solution n’émerge. Y a-t’il d’ailleurs des solutions? Il est temps de prendre des décisions courageuses, quitte à ce qu’elles soient impopulaires.

 

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