Après la manifestation pour le maintien de la dotation de l’Etat pour la continuité territoriale, la fédération socialiste a décidé de sortir de son silence. Pour les élus présents (Philippe Leconstant, Monique Orphé, Ericka Bareigts, Jean-Luc Saint-Lambert, Christian Annette, Axel Zettor et Céline Sitouze), la décision de maintenir la continuité territoriale est un choix politique. Des élus qui font le lien avec les dispositifs d’aide à l’emploi.
Aujourd’hui, « une enveloppe de 5.000 emplois d’avenir est octroyée à la Réunion à laquelle s’ajoute 27.000 contrats aidés. Au total, ce sont 32.000 contrats. L’emploi est la compétence de l’Etat et il assume son rôle« , explique Philippe Leconstant, secrétaire fédéral du Parti socialiste.
Avec le coût pour chaque contrat, environ 3 à 4.000 euros par an, le dispositif d’emploi d’avenir reviendrait à 20 millions d’euros pour les collectivités locales réunionnaises. « Le financement des emplois d’avenir a été revu et pris en charge à 90% pour l’Etat. Le gouvernement prend des mesures pour que les Outremers en bénéficient. L’Etat joue son rôle« , poursuit-il.
« L’emploi est l’affaire de tous. Il faut utiliser ces moyens que l’Etat nous donne. C’est ce que la population attend de nous. Des milliers de contrats aidés et emplois d’avenir ne sont pas consommés. Des milliers de Réunionnais qui pourraient en bénéficier n’en bénéficieront probablement pas. Pas pour des raisons financières, car l’argument ne tient plus, mais pour des motifs politiques« , avance Philippe Leconstant.
Les 20 millions d’euros de la continuité pour le financement des 5.000 emplois d’avenir
Car pour le PS, les 23 millions d’euros annuels qui financent la continuité territoriale pourraient financer 5.000 emplois d’avenir chaque année. « C’est ce que la Région met chaque année au titre de la continuité territoriale. C’est un choix politique du président de la Région. C’est un choix qu’il (Didier Robert ndlr) fait. Un montant qui permet d’aider un certain nombre de Réunionnais à voyager. Pendant ce temps là, des Réunionnais vont finir au chômage pour des choix politiques« , souligne-t-il.
Car pour le PS, il ne s’agit plus de continuité territoriale mais d’un bon d’aide au voyage accessible à un trop grand nombre. Prenant l’exemple d’une famille de trois enfants avec des revenus de 9.000 euros par mois, cette famille peut bénéficier de la continuité territoriale, assure le Parti socialiste.
Pour les socialistes, le « meeting politique » d’hier était une « opération électoraliste« . « Le gouvernement ne se laissera pas duper par cette opération politique où 0,5% de la population réunionnaise, dont 90% transportée en bus, s’est réunie hier à Saint-Denis« , explique Philippe Leconstant.
Pour les deux députées de la Réunion, Monique Orphé et Ericka Bareigts, l’image véhiculée par les élus lors du rassemblement au Barachois a été « détestable« . « Il est faux de dire que l’on enlève une chance de mobilité aux gens les plus modestes. Ceux (les élus de droite ndlr) qui s’expriment ne connaissent pas la réalité de la Réunion. Ceux qui bénéficient de l’aide au voyage peuvent toucher plus de 100.000 euros par an de revenu. Ça veut dire quoi ? Est-ce que ces élus disent aux Réunionnais que leurs impôts paient les aides de voyage aux plus aisés ?« , s’interroge Ericka Bareigts.
La fédération socialiste réfléchit désormais à un véritable projet de continuité territoriale et promet de communiquer prochainement sur ce sujet.