Hier soir, dans un communiqué, le ministre de l’Outre-mer, Victorin Lurel, a évoqué que dans les quatre départements d’Outre-mer dans lesquels s’applique un contrôle des prix du carburant il n’y aurait aucune évolution des prix dans l’attente « des résultats des négociations » entre le préfet, les pétroliers et la Région. Une annonce qui n’enchante pas les pétroliers réunionnais.
Elle n’est notamment pas du goût d’Eric Le Blevec, directeur général de Total à la Réunion. Ce dernier rappelle la particularité du mode de fixation des prix des hydrocarbures dans notre département. « La fixation n’est pas la même qu’en métropole. Les prix à la pompe sont administrés par un décret de fixation des prix du carburant. Un décret basé sur une formule de calcul de prix« , explique-t-il. Chaque mois, le préfet de la Réunion prend un arrêté publiant les nouveaux prix à la pompe pour les automobilistes. Le décret de fixation se base sur plusieurs facteurs, notamment le coût du baril, la parité euro/dollar et le prix CAF (Coût / Assurance / Fret).
Pour rappel, ce samedi le litre de sans-plomb doit normalement augmenter de 12 centimes et le litre de gasoil de 5 centimes. Avec l’annonce d’un éventuel gel des prix à la pompe le 1er septembre, les pétroliers peuvent justifier d’un manque à gagner. « Les prix ne peuvent pas être gelés comme ça. Pour le prix à la pompe, on se réfère au décret de fixation des prix et on ne change pas la règle du jeu de cette manière, cela prend du temps« , ajoute Eric Le Blevec.
Si aucune solution n’était trouvée dans les prochains jours entre les pétroliers, l’Etat et la Région, et si le gel à la pompe devient effectif, les pétroliers pourraient se retourner une nouvelle fois contre l’Etat et réclamer des indemnités comme par le passé. « Pour le moment nous n’avons pas été contactés par la Préfecture« , conclut-il.