C’est une nouvelle histoire de garde partagée qui tourne mal. Deux parents séparés et éloignés de 10.000 km et une fillette de six ans au milieu. Une bataille juridique a été engagée, dont le premier volet a déjà rendu son épilogue, mais dans le même temps une guerre morale est ouverte. Et pour la remporter, tous les coups sont permis, y compris d’utiliser la presse pour médiatiser l’affaire.
Un signalement pour « mauvais traitement »
C’est le père qui ouvre les hostilités dans le Quotidien du 17 août dernier. Lui qui avait sa fille pour les vacances annonce qu’il a déposé un signalement dans une brigade de gendarmerie de l’Ouest de l’île pour « mauvais traitement ». Son ex-compagne est accusée de « coups de fourchette, humiliation, délaissement », explique l’article. « Si je rentre chez maman, je monte sur le toit et je saute », aurait dit la Emma. Selon le Quotidien, des témoins sur place auraient reconnu de mauvais traitements sur la fillette, l’assistance sociale aurait noté « l’état d’hygiène et les carences éducatives » et le directeur de la crèche notifié des absences répétées.
Mettant en avant ces mauvais traitements, le père n’a pas renvoyé sa Emma en métropole comme prévu. Clairement, et comme l’indique l’article du journal du Chaudron, le père est « hors la loi ». Car la garde de l’enfant a été accordée à la mère en 2008 par le juge des affaires familiales de Castres. Pour non-présentation de l’enfant, le père risque un an de prison et 15.000 euros d’amende. Cependant, en plus de l’appel au parquet de Toulouse, un signalement a été transmis par les gendarmes au parquet de Saint-Pierre.
Il « a fait paraître des articles sur cette affaire dans la presse locale »
Seulement voilà, dans la Dépêche du midi du jour, la mère contre-attaque. Elle a porté plainte et son ex-compagnon est convoqué devant le tribunal de Foix le 14 novembre prochain pour « soustraction de mineur à un parent qui en a la garde ».
Mais ce n’est pas tout, elle nie en bloc les accusations du père, relatée dans le Quotidien : « Je ne supporte plus cette situation, mon ancien compagnon fait courir sur mon compte des rumeurs scandaleuses de maltraitance. Ce n’est d’ailleurs pas la première fois et ces rumeurs m’ont valu des enquêtes, lesquelles n’ont bien entendu pas abouti car tout cela était faux. Cet homme a fait paraître des articles sur cette affaire dans la presse locale, me fait persécuter sur internet par son groupe de défense, ma vie est devenue un enfer ! Y compris pour mon autre enfant de 10 ans qui doit subir tout cela au quotidien ! »
La situation est donc bloquée entre les deux parents, chacun accusant l’autre par presse interposée. La distance de 10.000 km séparant les deux parents aggrave évidemment le problème, en espérant que les tribunaux, eux, ne se reverront pas la balle.
* prénom d’emprunt