C’est une découverte scientifique historique qui a été annoncée hier au Harvard Smithonian Center for Astrophysics à Cambridge, dans le Massachussets. Pour la première fois, des physiciens américains ont détecté directement des ondes gravitationnelles primordiales, autrement dit les vestiges des toutes premières secousses du Big Bang, qui a marqué la naissance de l’Univers il y a 14 milliards d’années.
Pour rappel, le Big Bang est la théorie selon laquelle l’Univers serait passé d’une taille minuscule à une taille gigantesque en une poussière de micro-seconde (appelé aussi inflation cosmique), il y a environ 13,8 milliards d’années.
La découverte de ces ondes gravitationnelles, qui ont été émises à 10-38 secondes après le Big Bang, au cours de cette phase d’inflation où le volume de l’espace a été multiplié par 1026, est une énorme percée en cosmologie. Elle résulte d’observations réalisées avec le télescope BICEP2 situé dans l’Antarctique.
Ce télescope a mesuré la polarisation du [fond diffus cosmologique]urlblank:http://public.planck.fr/notre-univers/rayonnement-fossile (une sorte de « lumière fossile »). Les scientifiques sont parvenus à étudier de minuscules fluctuations dans ce rayonnement, comme autant d’indices sur la petite enfance de l’Univers.
Le responsable de l’équipe de recherche qui a fait cette découverte, John Kovac, a indiqué que « la détection de ce signal est l’un des objectifs les plus importants en cosmologie ».
En effet, ces nouvelles données, extrêmement importantes, confirment tout d’abord la relativité générale d’Einstein. Cette dernière a prédit l’existence d’ondes gravitationnelles, comme un frisson de l’espace-temps qui se propage, à chaque fois que survient un déplacement important de masse.
Autre théorie définitivement validée, celle de l’inflation. Cette dernière était souvent remise en cause, et était un point faible dans le modèle du Big Bang.
Pour le physicien théoricien Avi Loeb, de l’université Harvard, cette avancée « apporte un nouvel éclairage sur certaines des questions les plus fondamentales. À savoir : pourquoi nous existons et comment a commencé l’Univers. Non seulement ces résultats sont la preuve irréfutable de l’inflation cosmique mais ils nous informent aussi du moment de cette expansion rapide de l’Univers et de la puissance de ce phénomène ».