
"Élections européennes : opportunité ou menace ?
Les Élections européennes auront lieu le 25 mai 2014. Les Eurodéputés seront élus jusqu’en 2019. Se posent alors de nombreuses questions quant à l’avenir de l’Union Européenne touchée par la crise économique, la récession, le chômage.
Ces futures échéances sont très attendues et l’enjeu de ces élections pèsera sur la suite.
Mais qu’en pensent les électeurs qui souvent ont montré une désaffection grandissante pour cette élection (taux de participation de 63% en 1979, de 57% en 1994, de 43% en 2009, de 22,96% en Outre-Mer en 2009,…) ? Le prochain scrutin arrivera t il à rétablir le lien politique entre le citoyen et Bruxelles ? Un lien aujourd’hui distendu par les conséquences de la crise économique et la montée de l’euroscepticisme.
Une situation économique qui fait peur…
En réalité la gouvernance européenne est vue comme un "monstre bureaucratique" éloignée des préoccupations du peuple en souffrance sociale.
La zone euro est en danger permanent de récession (hésitation espagnole, la France sous surveillance, le Portugal et l’Irlande défiés, risque social grec et chypriote,…). Il faut savoir que plus d’un quart de la population européenne est aujourd’hui menacée de pauvreté (52% de réunionnais sous le seuil de pauvreté). Le déficit en 2013 a été de -3% du PIB (-4,3% en France). Le chômage atteint des chiffres record : 3,224 Million de chômeurs en France ; 6 Millions de jeunes au chômage en Europe. Des records en Outre-Mer.
Il semble évident que l’Union Européenne n’arrive pas à sortir d’une impasse aggravée par des handicaps réels : une Europe privée d’espace, de matières premières, de populations (et donc d’un marché intérieur conséquent) face aux émergents et aux Etats Unis ou à la Russie (qui ont tous des caractéristiques opposées). Une Europe jugée austère et trop libérale. Et plus : Bruxelles presse la France de mettre en œuvre des réformes et à réduire ses dépenses publiques. Est-ce le signe d’une tutelle de Bruxelles sur le pays ? Ce qui est sûr c’est que la situation va s’aggraver encore.
L’environnement européen est déprimé par l’austérité (qui reste un facteur aggravant de la récession).
Une situation politique marquée par la montée des extrêmes…
L’analyse des situations politiques dans les pays de l’UE démontre que la crise a favorisé malheureusement la montée des extrémismes et du populisme (exemples : au Danemark, l’UKIP parti protestataire au Royaume Uni, le M5S de Beppe Grillon en Italie, le Front National en France, les indignés en Espagne, la Grèce victime aussi, le Pays Bas laboratoire de l’Eurodéfiance, la Belgique et l’ambiguïté du séparatisme, les eurosceptiques au pouvoir en Hongrie,…). Les dernières municipales en France sont une autre preuve (18 villes de plus de 9 000 habitants gagnées par l’extrême droite). L’euroscepticisme et l’europhobie gagnent du terrain. Certains parlent d’"une Europe mondialisée" ; d’autres d’« institutions lointaines, inefficaces, austères ». D’autres, tel le FN, jouent de cette situation.
Ces doutes persistant viennent nourrir l’inadéquation d’un pacte de croissance et de stabilité et ne tiennent pas compte du changement demandé par les français en 2012 pour une Europe plus sociale et plus humaine. Les attentes du peuple sont grandes. Le pacte de solidarité, feuille de route du nouveau gouvernement sera-t-il à la hauteur ? Il n’y a pas de hasard et nous devons, tout en faisant le bilan, rester cohérents quant à nos engagements passés. C’était notre état d’esprit lors du référendum du 29 mai 2005 en votant NON pour la ratification établissant une constitution (libérale) pour l’Europe. Le NON l’a emporté à la Réunion avec 60%.
De la nécessité de porter un projet commun…
Face à ces interrogations, se pose la question de l’avenir des RUP et donc de notre île au regard de la politique européenne. Comment traverser cette situation de défiance permanente de la mondialisation sans pour autant subir encore plus les effets pervers d’une politique dictée d’avance ?
Comment les Outre Mers et les RUP sauront exposer leurs spécificités pour que malgré la crise, malgré l’élargissement et la rareté des ressources un brin d’espoir perdure ? Se pose de nombreuses questions telles la situation sociale dégradée et l’extrême pauvreté qui affecte nos populations de plus en plus vulnérables.
A la veille de l’adoption du prochain POE 2014/2020 (qui nous engage pour 6 ans sur des investissements pour l’économie, les grands travaux, l’agriculture, l’aménagement du territoire - le transport, l’eau, l’assainissement pluvial, la lutte contre les risques l’éducation et la formation, l’innovation…) ces questions sont fondamentales. Comment capter le maximum de fonds structurels (FEDER, FEADER, FSE, POSEI) ? Comment assurer l’adaptation de la politique agricole commune et sauver les quotas sucriers ? Quels projets porteurs d’espoir et créateurs d’emplois pour les prochaines années serons-nous capables de faire émerger ? Quelle ambition doit-on mettre en avant pour tenter de réduire les inégalités persistantes entre les hommes et les territoires ? Comment mettre en place une stratégie offensive d’adaptation du droit et des normes communautaires à nos contraintes particulières ?
Une réorientation européenne avec la révision des règles budgétaires insoutenables ennemies de la croissance et de l’emploi, est indispensable. Oui, nous devons faire du "Réunionnisme" contre Bruxelles pour sortir du piège de l’application stricte des directives européennes.
Le projet prendrait le sens d’une Europe plus sociale et plus humaine comme demandé par les électeurs en 2012.
Enfin une ambition réunionnaise et ultramarine forte est nécessaire. Il faut se projeter vers l’avenir… cela nécessite d’être responsable… cela suppose une volonté de porter un projet commun adapté, avec des orientations clairement définies, au service de l’intérêt général, de La Réunion et des Outre Mers !"
Eric Fruteau
Conseiller général
Les Élections européennes auront lieu le 25 mai 2014. Les Eurodéputés seront élus jusqu’en 2019. Se posent alors de nombreuses questions quant à l’avenir de l’Union Européenne touchée par la crise économique, la récession, le chômage.
Ces futures échéances sont très attendues et l’enjeu de ces élections pèsera sur la suite.
Mais qu’en pensent les électeurs qui souvent ont montré une désaffection grandissante pour cette élection (taux de participation de 63% en 1979, de 57% en 1994, de 43% en 2009, de 22,96% en Outre-Mer en 2009,…) ? Le prochain scrutin arrivera t il à rétablir le lien politique entre le citoyen et Bruxelles ? Un lien aujourd’hui distendu par les conséquences de la crise économique et la montée de l’euroscepticisme.
Une situation économique qui fait peur…
En réalité la gouvernance européenne est vue comme un "monstre bureaucratique" éloignée des préoccupations du peuple en souffrance sociale.
La zone euro est en danger permanent de récession (hésitation espagnole, la France sous surveillance, le Portugal et l’Irlande défiés, risque social grec et chypriote,…). Il faut savoir que plus d’un quart de la population européenne est aujourd’hui menacée de pauvreté (52% de réunionnais sous le seuil de pauvreté). Le déficit en 2013 a été de -3% du PIB (-4,3% en France). Le chômage atteint des chiffres record : 3,224 Million de chômeurs en France ; 6 Millions de jeunes au chômage en Europe. Des records en Outre-Mer.
Il semble évident que l’Union Européenne n’arrive pas à sortir d’une impasse aggravée par des handicaps réels : une Europe privée d’espace, de matières premières, de populations (et donc d’un marché intérieur conséquent) face aux émergents et aux Etats Unis ou à la Russie (qui ont tous des caractéristiques opposées). Une Europe jugée austère et trop libérale. Et plus : Bruxelles presse la France de mettre en œuvre des réformes et à réduire ses dépenses publiques. Est-ce le signe d’une tutelle de Bruxelles sur le pays ? Ce qui est sûr c’est que la situation va s’aggraver encore.
L’environnement européen est déprimé par l’austérité (qui reste un facteur aggravant de la récession).
Une situation politique marquée par la montée des extrêmes…
L’analyse des situations politiques dans les pays de l’UE démontre que la crise a favorisé malheureusement la montée des extrémismes et du populisme (exemples : au Danemark, l’UKIP parti protestataire au Royaume Uni, le M5S de Beppe Grillon en Italie, le Front National en France, les indignés en Espagne, la Grèce victime aussi, le Pays Bas laboratoire de l’Eurodéfiance, la Belgique et l’ambiguïté du séparatisme, les eurosceptiques au pouvoir en Hongrie,…). Les dernières municipales en France sont une autre preuve (18 villes de plus de 9 000 habitants gagnées par l’extrême droite). L’euroscepticisme et l’europhobie gagnent du terrain. Certains parlent d’"une Europe mondialisée" ; d’autres d’« institutions lointaines, inefficaces, austères ». D’autres, tel le FN, jouent de cette situation.
Ces doutes persistant viennent nourrir l’inadéquation d’un pacte de croissance et de stabilité et ne tiennent pas compte du changement demandé par les français en 2012 pour une Europe plus sociale et plus humaine. Les attentes du peuple sont grandes. Le pacte de solidarité, feuille de route du nouveau gouvernement sera-t-il à la hauteur ? Il n’y a pas de hasard et nous devons, tout en faisant le bilan, rester cohérents quant à nos engagements passés. C’était notre état d’esprit lors du référendum du 29 mai 2005 en votant NON pour la ratification établissant une constitution (libérale) pour l’Europe. Le NON l’a emporté à la Réunion avec 60%.
De la nécessité de porter un projet commun…
Face à ces interrogations, se pose la question de l’avenir des RUP et donc de notre île au regard de la politique européenne. Comment traverser cette situation de défiance permanente de la mondialisation sans pour autant subir encore plus les effets pervers d’une politique dictée d’avance ?
Comment les Outre Mers et les RUP sauront exposer leurs spécificités pour que malgré la crise, malgré l’élargissement et la rareté des ressources un brin d’espoir perdure ? Se pose de nombreuses questions telles la situation sociale dégradée et l’extrême pauvreté qui affecte nos populations de plus en plus vulnérables.
A la veille de l’adoption du prochain POE 2014/2020 (qui nous engage pour 6 ans sur des investissements pour l’économie, les grands travaux, l’agriculture, l’aménagement du territoire - le transport, l’eau, l’assainissement pluvial, la lutte contre les risques l’éducation et la formation, l’innovation…) ces questions sont fondamentales. Comment capter le maximum de fonds structurels (FEDER, FEADER, FSE, POSEI) ? Comment assurer l’adaptation de la politique agricole commune et sauver les quotas sucriers ? Quels projets porteurs d’espoir et créateurs d’emplois pour les prochaines années serons-nous capables de faire émerger ? Quelle ambition doit-on mettre en avant pour tenter de réduire les inégalités persistantes entre les hommes et les territoires ? Comment mettre en place une stratégie offensive d’adaptation du droit et des normes communautaires à nos contraintes particulières ?
Une réorientation européenne avec la révision des règles budgétaires insoutenables ennemies de la croissance et de l’emploi, est indispensable. Oui, nous devons faire du "Réunionnisme" contre Bruxelles pour sortir du piège de l’application stricte des directives européennes.
Le projet prendrait le sens d’une Europe plus sociale et plus humaine comme demandé par les électeurs en 2012.
Enfin une ambition réunionnaise et ultramarine forte est nécessaire. Il faut se projeter vers l’avenir… cela nécessite d’être responsable… cela suppose une volonté de porter un projet commun adapté, avec des orientations clairement définies, au service de l’intérêt général, de La Réunion et des Outre Mers !"
Eric Fruteau
Conseiller général