Les masques de marque DIM sont-ils nocifs ? A défaut de certitude dans le cas d'une exposition prolongée, certains préfets ont fait jouer le principe de précaution dès les premiers doutes. Ces masques ont été distribués aux personnels de l’Education nationale à La Réunion comme nous le montre cet emballage conservé par un enseignant exerçant à La Réunion. Le concernant, il dit l'avoir reçu à la pré-rentrée d'août. Ces masques ont pour singularité d’avoir été traités à la zéolite d'argent.
Les scientifiques sont unanimes sur sa nocivité pour l’organisme mais cette nocivité dépend de la méthode employée lors de la fabrication des masques. Sur cet aspect, le fabriquant n’a pas souhaité dévoiler son process de fabrication tout en affichant un discours résolument rassurant. Qui croire ?
C’est un article du site Reporterre en date du 13 octobre qui a commencé à soulever le problème de santé publique. Interrogé dans cet article, le professeur émérite Alain Crespy de l’université de Toulon et ancien membre du Laboratoire de physico-chimie du matériau et du milieu marin, exposait le risque en ces termes : "le fait que les ions argent peuvent franchir toutes les membranes humaines qui nous protègent, parce que ces particules sont de taille extrêmement faible, Il faudrait savoir comment sont fabriqués ces masques. En attendant que DIM réponde à ces questions, et que les autorités sanitaires décident alors du classement du produit, le principe de précaution impose le retrait", préconisait-il.
Seule certitude à ce stade : l’Union européenne a interdit l’usage de la zéolithe d’argent et de cuivre dans les masques mais la pénurie de masques au plus fort de la crise Covid a fait que la France a passé commande auprès du fabricant, sans relever cette subtilité dans sa composition.
Ces masques de marque DIM ont été distribués à plusieurs millions de fonctionnaires puisque leur commande avait été décidée au niveau interministériel. "Il n’y a pas que les professeurs qui ont reçu ces masques. Tous les agents publics sont concernés, des préfectures aux rectorats", affirmait le Ministère de l’Education à Reporterre.net à la mi-octobre.
Le rectorat concerné, pas la préfecture
Dès le 14 octobre, à la suite de l’enquête de Reporterre, la préfecture de la région Rhône-Alpes Auvergne a par exemple décidé d’envoyer à ces agents un courrier indiquant que "dans l’attente de complément d’information et même si à cette heure, la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) confirme la conformité de ces masques, au nom du principe de précaution, je vous invite à ne plus utiliser ces masques dans l’attente de précision sur la réalité du risque. Ces derniers ne seront plus distribués par les services de l’État", signait ainsi le préfet de région Rhône Alpes Auvergne.
Interrogé à ce sujet, le Rectorat de La Réunion nous confirme ce mardi 27 octobre que ses services "procèdent actuellement à la récupération des masques lavables de marque DIM distribués au début du mois de juin 2020 dans l’académie. Le rectorat procèdera à leur remplacement par des masques lavables de marque CORELE, en stock au rectorat et dans l’attente d'un réassort du ministère".
De son côté, la préfecture de La Réunion n'est pas confrontée à ce souci. "Les masques distribués aux agents des services de l’Etat et aux personnes vulnérables à La Réunion ne sont pas de la marque DIM. Ils ont été fabriqués localement ou fournis par le ministère de l'Intérieur qui s'est approvisionné auprès de "CORELE" et de "DECATHLON". Enfin, "suite aux questionnements relatifs au traitement de masques "grand public" de la marque "DIM", le ministère de l'Intérieur a demandé l'arrêt de la livraison et de la distribution des masques de cette marque. Leur usage est également suspendu, le temps d'expertiser l’éventuelle toxicité de leur traitement", précisent les services de la préfecture.
Les scientifiques sont unanimes sur sa nocivité pour l’organisme mais cette nocivité dépend de la méthode employée lors de la fabrication des masques. Sur cet aspect, le fabriquant n’a pas souhaité dévoiler son process de fabrication tout en affichant un discours résolument rassurant. Qui croire ?
C’est un article du site Reporterre en date du 13 octobre qui a commencé à soulever le problème de santé publique. Interrogé dans cet article, le professeur émérite Alain Crespy de l’université de Toulon et ancien membre du Laboratoire de physico-chimie du matériau et du milieu marin, exposait le risque en ces termes : "le fait que les ions argent peuvent franchir toutes les membranes humaines qui nous protègent, parce que ces particules sont de taille extrêmement faible, Il faudrait savoir comment sont fabriqués ces masques. En attendant que DIM réponde à ces questions, et que les autorités sanitaires décident alors du classement du produit, le principe de précaution impose le retrait", préconisait-il.
Seule certitude à ce stade : l’Union européenne a interdit l’usage de la zéolithe d’argent et de cuivre dans les masques mais la pénurie de masques au plus fort de la crise Covid a fait que la France a passé commande auprès du fabricant, sans relever cette subtilité dans sa composition.
Extrait de Reporterre : La question des produits incorporant des ions argent préoccupe suffisamment les experts pour qu’une European Silver Task Force (Groupe d’étude européen sur l’argent) ait été constituée de longue date et qu’ait été lancée en 2007 une procédure d’évaluation de la zéolithe d’argent et de cuivre. L’étude a été confiée à la Suède, et examinée par le BPC en 2017 et 2018. Au terme de cette longue étude, le groupe européen d’experts a conclu que la molécule « ne devrait pas être approuvée », du fait que « la zéolithe d’argent et de cuivre suscite des inquiétudes pour la santé humaine et pour l’environnement ». En particulier, la zéolithe d’argent est « susceptible de nuire à la reproduction » et, « très toxique pour les organismes aquatiques », elle « entraîne des effets néfastes à long terme ».
Ces masques de marque DIM ont été distribués à plusieurs millions de fonctionnaires puisque leur commande avait été décidée au niveau interministériel. "Il n’y a pas que les professeurs qui ont reçu ces masques. Tous les agents publics sont concernés, des préfectures aux rectorats", affirmait le Ministère de l’Education à Reporterre.net à la mi-octobre.
Le rectorat concerné, pas la préfecture
Dès le 14 octobre, à la suite de l’enquête de Reporterre, la préfecture de la région Rhône-Alpes Auvergne a par exemple décidé d’envoyer à ces agents un courrier indiquant que "dans l’attente de complément d’information et même si à cette heure, la Direction générale de la prévention des risques (DGPR) confirme la conformité de ces masques, au nom du principe de précaution, je vous invite à ne plus utiliser ces masques dans l’attente de précision sur la réalité du risque. Ces derniers ne seront plus distribués par les services de l’État", signait ainsi le préfet de région Rhône Alpes Auvergne.
Interrogé à ce sujet, le Rectorat de La Réunion nous confirme ce mardi 27 octobre que ses services "procèdent actuellement à la récupération des masques lavables de marque DIM distribués au début du mois de juin 2020 dans l’académie. Le rectorat procèdera à leur remplacement par des masques lavables de marque CORELE, en stock au rectorat et dans l’attente d'un réassort du ministère".
De son côté, la préfecture de La Réunion n'est pas confrontée à ce souci. "Les masques distribués aux agents des services de l’Etat et aux personnes vulnérables à La Réunion ne sont pas de la marque DIM. Ils ont été fabriqués localement ou fournis par le ministère de l'Intérieur qui s'est approvisionné auprès de "CORELE" et de "DECATHLON". Enfin, "suite aux questionnements relatifs au traitement de masques "grand public" de la marque "DIM", le ministère de l'Intérieur a demandé l'arrêt de la livraison et de la distribution des masques de cette marque. Leur usage est également suspendu, le temps d'expertiser l’éventuelle toxicité de leur traitement", précisent les services de la préfecture.