L’accord de fin de conflit entre acconiers et dockers au Port Est n’est pas remis en cause. Deux jours après cette signature, les seconds fustigent cette fois l’attitude… des transitaires.
S’exprimant sur les ondes de radio Freedom, Danio Ricquebourg, délégué CGTR de la Sermat, pointe du doigt le manque d’entrain des transitaires et du principal visé, Hervé Marodon, pour accélérer la sortie des containers en souffrance.
« Nous travaillons jusqu’à 21h mais les transporteurs ont cessé de travailler dès 18h », regrette Danio Ricquebourg, prêt à argumenter face à celui qui « considère le Port Est comme la risée de l’océan Indien ». Pour le syndicaliste, pas de doute, les professionnels du transit ne font pas l’effort nécessaire pour résorber la situation au plus vite. Ces derniers évaluent en effet un retour à la normale possible dans un mois au minimum.
Directement visé par ces critiques, Hervé Marodon réplique. Le président de Transport Logistique de France dit ne pas vouloir entretenir la polémique. Toutefois, il tente de répondre sur le fond: « Nous avons un certain nombre de règles à respecter et d’heures de travail à ne pas dépasser contrairement aux dockers qui travaillent de 7h à 21h mais en deux équipes ».
Le transitaire demande de la compréhension
Par ailleurs, Hervé Marodon, qui comprend la prise de position du syndicaliste, qu’il connaît depuis 40 ans, lui demande de « faire la différence entre le transporteur et le transitaire qui peut dédouaner 24h/24 derrière un poste informatique ». Autre élément à prendre en compte selon lui: la vitesse d’exécution. Entre ce soir, samedi et dimanche, 3.000 containers sont attendus. Si les dockers veulent confondre vitesse et précipitation, « je les mets où les containers, devant la porte de M. Ricquebourg », demande naïvement le président de TFL.
Les chauffeurs routiers sont tributaires de la réglementation qui les oblige à ne pas rouler plus de 4h30 d’affilée. Hervé Marodon rappelle à toutes fins utiles la complexité du travail de routier. « Les chauffeurs doivent faire une pause de 30 minutes, en théorie sur des airs de repos. Mais vous en connaissez beaucoup à la Réunion ? Voilà pourquoi ils le font dans les stations services ou encore sur l’air de dégagement à la sortie de la route du littoral. Ils doivent livrer partout : à Saint-Pierre, Saint-Denis, à Cambaie et manoeuvrer un camion de 17 mètres n’est pas chose aisée avec l’étroitesse de notre réseau routier par endroit ».
Le professionnel du transit, et ses « 43 années d’expérience », réclame au « vieux loup de mer de s’occuper de ce qu’il connaît ». Comme annoncé mercredi sur Zinfos, Hervé Marodon rappelle que ses hommes travailleront exceptionnellement demain samedi: « Nous avons eu l’autorisation de le faire entre 7h et 14h ».