Alors que la baignade est interdite sur la commune depuis le 11 mars dernier en raison de résultats d’analyses de l’eau de baignade anormaux, Vincent Defaud, le président de l’association, pointe du doigt l’exutoire des eaux pluviales. « Depuis l’épisode des fortes pluies – depuis le 25 février plus exactement – de l’eau plus ou moins claire coule de cet exutoire et se déverse continuellement dans le lagon de Saint-Leu en le polluant », constate-t-il.
Si l’eau douce nuit particulièrement au lagon, le président s’indigne d’autant plus qu’il s’agit d’un phénomène récurrent. « A chaque épisode pluvieux, c’est la même chose », peste-t-il, rappelant de plus qu' »il ne s’agit pas de n’importe quelle partie du lagon. C’est une zone sanctuaire de la réserve marine ».
Inquiet, le président tire la sonnette d’alarme : « A terme, le récif de Saint-Leu est en danger de mort ». Pourtant, pour les membres de l’association, des solutions existent, comme la mise en place de bassins de rétention des eaux pluviales capables de stocker les eaux de fortes pluies, de les décanter et de les dépolluer, à l’image de ce qui existe déjà le long de la route des tamarins et à l’Etang-Salé les Bains. « Une simple lettre ne suffit pas à régler la catastrophe écologique. Où est le principe de précaution ? », ajoute-t-il.
« Rien n’a bougé depuis 2013 »
Autre point décrié, le débordement des buses des eaux usées au niveau de l’église de Saint-Leu et des locaux de la Trésorerie principale en raison de pannes récurrentes de la pompe. « Là encore, le travail de la municipalité est bien léger et c’est toute la ville qui est régulièrement incommodée par les mauvaises odeurs », fustige Vincent Defaud.
Si les membres de l’association estiment que le député-maire ne fait pas le nécessaire en matière de pollution, le même reproche est fait concernant le risque requins. « Rien n’a bougé depuis 2013 », affirme Bourhane Adballah, vice-président de l’association. « A part Cap requin, la ville n’a pas sollicité la Région. Seul un courrier a été envoyé en 2013 pour un certain projet West porté par des opérateurs privés, mais aucune suite n’a été donnée », souligne-t-il.
Sur la question des filets, la Réunion Ecolo affirme qu’il a été démontré qu’une telle solution ne peut pas être retenue sur le site en raison de la ferme de tortues. « Mais il y a d’autres systèmes. Des choses peuvent être développées, encore faut-il que le maire le veuille », estime Aldo Bègue, l’un des membres.
« S’il y a un manque de compétences, pourquoi ne pas faire une demande à la Région pour une aide ? », questionne encore le vice-président. « On ne peut pas rester sans réponse », avise-t-il.