Deux contextes, à Saint-Louis et au Tampon, différents mais qui démontrent tous deux non seulement « la politisation des emplois dans les collectivités » mais également « une justice peu claire » voire « complice ». Ce jeudi matin, Jean-Pierre Lallemand, président de la SAFPTR, entouré des différents secrétaires de section du syndicat et de Me Maillot, tenait à exprimer son incompréhension suite à la décision du 27 avril dernier du tribunal administratif de St-Denis de rejeter la totalité des requêtes dans l’affaire de l’indexation des 670 agents titularisés de St-Louis.
Une affaire qui prend source d'[un plan de titularisation datant de 2009, sous l’ère Claude Hoarau, conditionné à la suspension du versement de l’indexation durant une période de trois ans en raison des restrictions budgétaires]urlblank:http://www.zinfos974.com/St-Louis-Le-casse-tete-de-l-indexation-de-600-titulaires_a50355.html . Plus de trois ans plus tard, le protocole d’accord signé par les agents et le maire n’ayant pas été respecté, l’affaire est portée devant la justice et donnera raison en 2014 à l’une des plaignantes, Rose Pattiama.
« Aujourd’hui le tribunal administratif, par la voix du même juge qu’en 2014, ne prend pas en compte les conclusions du rapporteur public et va même à son encontre en rejetant la totalité des requêtes », s’étonne Wilson Adras du SAFPTR qui suit l’affaire depuis 2012. « Une incohérence totale » soulignée également par Jean-Pierre Lallemand, « d’autant plus que la somme due à ces agents a déjà été budgétisée par la mairie et reconnue par la Cour des Comptes ».
Le syndicat, par le biais de son conseil, balaie également la position de la commune qui aujourd’hui affirme ne pas appliquer d’indexation pour ces agents alors que la ligne 1.138 apparaissait sur des bulletins de salaire datant de 2009 et 2012, affirme-t-il.
Des titularisations « aléatoires et opaques »
Dans cette affaire, 38 agents pour un préjudice estimé à 400 000 euros sont soutenus par la SAFPTR. Une cinquantaine d’autres par la CGTR. Les deux syndicats envisagent de faire cause commune pour faire appel.
« La justice doit être claire. Elle flatte ici l’employeur parce que tout le monde sait que la commune a des difficultés mais nous nous ne sommes pour rien dans cette affaire », s’exaspère Jean-Pierre Lallemand.
Autre source d’inquiétude pour le syndicat, le délibéré qui devrait tomber dans un mois concernant la demande de titularisation d’agents du Tampon. Hier, établies sur « des critères objectifs et précis », aujourd’hui les titularisations apparaissent comme « aléatoires et opaques », observe Jean-François Corré, secrétaire de section sur la commune. 34 agents sont concernés. « Certains sont titularisés au bout de 6 mois ou un an alors que d’autres lauréats de leur concours, aux compétences reconnues, attendent toujours », proteste-t-il.
« Nous sommes inquiets de la politisation de l’emploi et exaspérés. Quand nous dénonçons de graves dysfonctionnements et que nous sommes déboutés, on se dit qu’on est pas dans le meilleur des mondes » , regrette Jean-Pierre Lallemand.