Plus de trente ans après le transfert forcé des habitants de l’archipel des Chagos vers Maurice et les Seychelles pour des intérêts stratégiques américains, le gouvernement britannique se retrouve au coeur d’une importante polémique. Selon le célèbre magazine Times, le gouvernement aurait volontairement effacé des données allant dans le sens d’un retour des Chagossiens dans leurs îles.
C’est un des experts indépendants ayant participé à l’étude, rédigée en 2002, Stephen Akester qui aurait mis à jour ces pratiques au plus haut niveau. Selon lui, ses recommandations allant dans le sens des Chagossiens « ont été effacées de l’étude suite aux pressions politiques« . En effet, le gouvernement britannique avait soutenu, avec assurance, que le retour des Chagossiens chez eux était impossible dans le cadre de la présentation du rapport devant la Cour européenne des Droits de l’homme.
Trois scénarios de réinstallations effacés
Selon Stephen Akester, membre du cabinet MacAlister Elliott and Partners, trois scénarios de réinstallation sur des atolls périphériques à Diego Garcia (Base aérienne américaine d’appui) ont été mis sur papier avant d’être effacés. Nous sommes alors en 2002, au moment où la guerre en Afghanistan bat son plein.
Il y a deux ans encore, un rapport de John Howell réalisé pour le compte du Groupe Réfugiés Chagos avait mis en avant la viabilité d’une réinstallation souligne l’Express de Maurice qui cite John Howell : « Mon rapport a été attaqué à plusieurs reprises par le gouvernement et ses scientifiques. » Par ailleurs, la réinstallation des Chagossiens ne serait pas « précaire et coûteux » comme l’avance régulièrement le ministre des Affaires étrangères britannique.
Mais voilà, si le gouvernement britannique perd son procès devant la Cour européenne des Droits de l’homme (CEDH) à Strasbourg, les Chagossiens peuvent espérer un retour sur leur terre natale, celle de leurs ancêtre. Ce qui serait justice quand on sait de quelle manière ils ont été arrachés de leur terre à la fin des années 60 et au début des années 70.
Source : [L’Express de Maurice]urlblank:http://www.lexpress.mu/Accueil