Deux jeunes femmes grimées, la peau peinte en noir et des nids d’oiseau en guise de chevelure. L’affiche de la 8e édition du Festival « Même Pas Peur » crée la polémique. Pour le Cran, après Antoine Girezmann déguisé en basketteur noir, cette nouvelle affaire de « Blackface » est celle de trop. 15 affaires ont été relevées par Louis-Georges Tin, président du CRAN en à peine un an.
Le conseil, qui s’est entretenu avec l’organisation de l’événement qui se déroule chaque année à Saint-Philippe, a obtenu le retrait de l’affiche. » Aurélia Mangin a expliqué qu’elle était métisse, comme si le fait d’être née d’une mère noire et d’un père blanc’ était une sorte de ‘joker’ donnant le droit de faire tout et n’importe quoi », écrit le CRAN dans un communiqué.
« Notre affiche met en lumière des femmes peintes, rendant ainsi un hommage direct à la peinture. Lorsque mes détracteurs voient dans mon geste créatif du racisme, moi j’y revendique mon amour démesuré pour l’art pictural, les femmes, la couleur, la végétation réunionnaise », se défend encore la réalisatrice et directrice du festival, Aurélia Mengin.
Afin d’apaiser les tensions, une nouvelle affiche de l’événement sera dévoilée prochainement. « Il faut malgré tout être conscient que quelque chose de la liberté a été décapitée en même temps que les têtes de mes amazones », déplore-t-elle. « j’ai bien peur que l’enjeu du CRAN ne soit pas seulement la suppression de l’affiche mais aussi la destruction du Festival « MEME PAS PEUR », un événement unique á La Réunion et largement reconnu pour sa qualité et son exigence ».
De son côté, le CRAN persiste et signe en demandant également des excuses des différents sponsors parmi lesquels le ministère de la Culture, Air France et Canal Plus ainsi qu’un engagement à ne plus soutenir des actions culturelles mettant en oeuvre du « blackface ».