
Photo : Dominique Goumane
Suite aux différentes menaces du Président de la Ligue Réunionnaise de Football à l’encontre des membres de l’association « Une équipe au service du foot péi » (ESFP) et qui se sont traduites par des sanctions arbitraires et dénuées de sens, je voudrais réagir car nous sommes encore dans un pays de droit et peut-être qu’il est bon de le rappeler à certains.
Un fonctionnement d’un autre temps.
Alors que le 20 décembre vient d’être célébré un peu partout dans notre ile, date qui nous rappelle notre histoire douloureuse et qui nous permet de ne pas oublier ce qu’ont vécu nos ancêtres, nous devons nous interroger sur les propos et les actions engagées par le président de la Ligue Réunionnaise de Football à l’encontre des membres de l’association « Une équipe au service du foot péi » en 2013.
Depuis 1848, avec l’abolition de l’esclavage, en principe, tous les hommes et femmes vivent libre à la Réunion. Après l’esclavagisme, l’engagisme et le colonialisme, la République Française depuis 1946, est fondée sur une constitution qui garantit la séparation des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. Elle tient sa légitimité de la souveraineté nationale qui appartient au peuple et s’exprime par le suffrage universel (Préambule de la constitution de la 5ème République).
Toutefois, le président de la ligue de football semble être à l’antipode de ces lois et de ces faits et l’interprétation de la démocratie se résume, malheureusement encore de nos jours, à une ploutocratie autoritaire. En effet, le fonctionnement de l’institution autorise que le président désigne les présidents des commissions, délivre ou pas les licences, ordonne les dépenses, applique ou retire les amendes, convoque un Comité Directeur quand et où il veut pour proposer des sanctions comme c’est le cas pour les membres de l’ESFP….
Ce fonctionnement est-il en accord avec notre 5ème République ? Le président dans ces propos avilissants au quotidien, n’est-il pas sanctionnable par l’article 200 de la FFF ? Et que dire par rapport à l’éthique, des affaires de corruptions impliquant le 1er Vice-président de la LRF, même si pour l’instant il n’est pas coupable ?
Tout avis contraire est une attaque contre la ligue.
Comme dans tout fonctionnement qui n’a pas évolué avec son époque et qui ne s’est pas renouvelé dans son management, la présence d’une opposition est reçue comme une attaque personnelle contre le pouvoir. Tous ceux qui osent avoir un avis contraire à la pensée unique, se voient systématiquement garantir une mise à l’écart et une réduction au silence par des méthodes qui nous rappellent malheureusement au 21ème siècle, celles qu’ont connu nos ancêtres avec la domination raciale et sociale.
Sans vouloir dénoncer encore une fois ici, les irrégularités et les injustices qui sont légions dans l’institution depuis des années, car il faudrait le journal de la semaine, aujourd’hui nous ne pouvons plus rester dans cette servitude qui conduit notre football dans une inertie totale et dans un état de dépendance désastreux. Cet état ou ce paternalisme qui, peut être, a été nécessaire à une époque, ne nous réchauffe plus aujourd’hui mais nous étouffe et empêche toute perspective d’avenir pour notre football. Il ne faut plus confondre reconnaissance et obéissance ou collaboration et soumission.
La démonstration même d’un fonctionnement démocratique implique la présence d’une opposition constructive. C’est ce que nous essayons de proposer depuis les dernières élections. Mais l’institution ne peut le concevoir… Ainsi, le président de la ligue de football, toujours au même niveau, nous accorde ses meilleurs sentiments dans le JIR du 19/12/13 en déclarant : (Face aux récentes déclarations de l’association "une équipe au service du foot péi", le président de la LRF a déclaré publiquement que des sanctions seront prises à l’égard des licenciés qui composent "cette soit disante association qui n’en est pas vraiment une. Nous avons ras-le-bol de leurs attaques. Conformément à l’article 200 des règlements généraux, ils seront suspendus."
Dans l’argumentation principale qui motivent le président à nous sanctionner, il nous est reproché que les internautes ont posté des réactions et que le contenu des commentaires sur « Zinfos974 » et dans les journaux locaux (JIR et Quotidien) au mois de juillet 2013, portent atteinte à l’honneur et à la réputation des représentants de l’institution… !!! (Voir décision en copie). Au regard de l’actualité, la ligue n’a pas besoin de nous pour cela…. Bientôt, les journaux et les internautes seront sanctionnés par la ligue…. MDR. Toute cette haine à notre endroit, toutes ces manœuvres pour museler la liberté d’expression, n’honore pas notre discipline ni ceux qui en assument la responsabilité.
N’a pi domoune couillons !!!
Etienne De La Boétie écrivait dans son Discours de la servitude volontaire ou Contr’un, « Le Tyran est grand parce que l’on est à genou. » Aujourd’hui, nous sommes debout et nous ne courberons plus l’échine devant les menaces ou sanctions injustifiées ou arbitraires. Ces sanctions ne visent qu’à éliminer des candidats potentiels en cas de nouvelles élections…
Ces pratiques trouveront leurs épilogues tôt ou tard. Ces menaces ne font peur qu’à ceux qui sont restés dans l’ignorance et sous la domination. N’a pi domoune couillons. Nous n’avons jamais manqué de respect dans nos propos ou nos actes à un membre de la ligue, qui d’après le président sont des « spécialistes », et malgré que nous sommes associés à des « bras cassés ».
Aucune menace, aucune sanction, aucune chaine ni aucune prison ne nous empêcherons de penser et de nous exprimer librement individuellement ou collectivement. Au contraire, ces menaces nous renforcent dans notre volonté de vouloir mettre un terme à cet état de non droit, pour qu’enfin notre football puisse évoluer avec son époque, avec ambition et respect pour tous les acteurs qui le compose. Soyez rassuré que nous ne resterons pas inactifs à ces abus de pouvoirs et nous saisirons toutes les institutions compétentes afin de continuer à dénoncer ces exactions.
Nous faisons confiance en notre justice et même si parfois le temps nous parait complice, elle finit toujours par rendre sa sentence. Notre action n’appelle pas à la rébellion mais à l’évolution des mentalités et au respect de la liberté d’expression et d’actions dans le respect d’autrui et de la morale. Un mouvement, une force, une démocratie est en marche, rien ne pourra plus l’arrêter et il n’appartient qu’à nous de nous affranchir de cette servitude pour être libre…
Quelles perspectives pour notre football ?
Malgré une campagne de communication basée sur de la désinformation permanente, mise en place par la ligue pour cacher la vérité, notre football va mal. L’assemblée générale a confirmé ce que tout le monde pense tout bas et que l’association dénonce depuis un certain temps. En plus de la disparition des actions sportives en direction des jeunes, l’hémorragie continue et ce sont la Coupe Nationale des U 15 et la Sélection A qui sont sacrifiées sur l’autel de la crise.
D’un résultat positif pour 2012, la ligue annonce un déficit financier pour 2013. Pourtant la taxe de 75 % promise par le président Hollande aux clubs professionnels est déjà appliquée sur nos clubs amateurs par la ligue depuis des années. Nos clubs sont touchés financièrement, nos arbitres se font de plus en plus rares, nos bénévoles souffrent de manque de reconnaissances, nos stades se vident, de 32 000 licenciés au mois de novembre 2012, on annonce un petit peu plus de 29 000 en 2013…
Qu’elles sont les mesures prises par la ligue pour soutenir nos clubs en grandes difficultés ? L’existence même de la ligue est conditionnée par la survie des clubs. Sans les clubs, la ligue n’a pas lieu d’exister au contraire des clubs qui peuvent exister sans ligue. A force de tirer sur la corde elle finira par casser. Quel bilan tiré de ce championnat à 12 en D1P ? Heureusement que l’US Ste Marienne a été suffisamment solide pour tenir seul contre tous et faire déjouer les pronostics établis à l’avance. Peut-on penser que le football dans la région Nord/Est soit d’un intérêt autre que financier pour la ligue ?
Ce championnat ne fait qu’augmenter les inégalités et la fracture qui existent entre le sud/ouest et le nord/est. Le statut promotionnel a entrainé notre football et nos clubs dans un gouffre financier démesuré, qui aura été fatal à plusieurs d’entre eux et aujourd’hui, ce championnat à 12, l’immobilisme et l’autosatisfaction de nos dirigeants l’entrainent vers sa désertification et sa ruine. A quand remonte la dernière fois que nos chers élus ont été en crampons ou sont venus assister à des matchs dans les quartiers et les gradins populaires, à part les finales régionales en tribune officielle ???
Retrouver de la sérénité.
Enfin, en cette fin d’année et le moment propice des vœux et de bonnes résolutions, on espère que pour notre football, nos dirigeants retrouvent un peu de sérénité et s’accordent à aller vers le mieux que vers le toujours plus. Comme le président a rendu hommage à Nelson Mandela, je voudrais juste préciser que ce que l’on retiendra de ce grand homme, c’est l’image d’un homme de paix, de tolérance et de rassemblement.
Aussi, je citerai deux citations de ce dernier pour conclure. La première pour illustrer notre conviction : « C’est l’oppresseur, non l’opprimé qui détermine la forme de lutte. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix que de répondre par la violence. Dans notre cas, ce n’était qu’une forme de légitime défense. » La deuxième pour éveiller les consciences de nos dirigeants afin de retrouver des sentiments meilleurs : « Vous obtiendrez plus dans ce monde avec le pardon qu’avec des actes de représailles. » A bon entendeur…
Dominique Goumane, un des membres fondateurs de l’ESFP
Un fonctionnement d’un autre temps.
Alors que le 20 décembre vient d’être célébré un peu partout dans notre ile, date qui nous rappelle notre histoire douloureuse et qui nous permet de ne pas oublier ce qu’ont vécu nos ancêtres, nous devons nous interroger sur les propos et les actions engagées par le président de la Ligue Réunionnaise de Football à l’encontre des membres de l’association « Une équipe au service du foot péi » en 2013.
Depuis 1848, avec l’abolition de l’esclavage, en principe, tous les hommes et femmes vivent libre à la Réunion. Après l’esclavagisme, l’engagisme et le colonialisme, la République Française depuis 1946, est fondée sur une constitution qui garantit la séparation des pouvoirs exécutifs, législatifs et judiciaires. Elle tient sa légitimité de la souveraineté nationale qui appartient au peuple et s’exprime par le suffrage universel (Préambule de la constitution de la 5ème République).
Toutefois, le président de la ligue de football semble être à l’antipode de ces lois et de ces faits et l’interprétation de la démocratie se résume, malheureusement encore de nos jours, à une ploutocratie autoritaire. En effet, le fonctionnement de l’institution autorise que le président désigne les présidents des commissions, délivre ou pas les licences, ordonne les dépenses, applique ou retire les amendes, convoque un Comité Directeur quand et où il veut pour proposer des sanctions comme c’est le cas pour les membres de l’ESFP….
Ce fonctionnement est-il en accord avec notre 5ème République ? Le président dans ces propos avilissants au quotidien, n’est-il pas sanctionnable par l’article 200 de la FFF ? Et que dire par rapport à l’éthique, des affaires de corruptions impliquant le 1er Vice-président de la LRF, même si pour l’instant il n’est pas coupable ?
Tout avis contraire est une attaque contre la ligue.
Comme dans tout fonctionnement qui n’a pas évolué avec son époque et qui ne s’est pas renouvelé dans son management, la présence d’une opposition est reçue comme une attaque personnelle contre le pouvoir. Tous ceux qui osent avoir un avis contraire à la pensée unique, se voient systématiquement garantir une mise à l’écart et une réduction au silence par des méthodes qui nous rappellent malheureusement au 21ème siècle, celles qu’ont connu nos ancêtres avec la domination raciale et sociale.
Sans vouloir dénoncer encore une fois ici, les irrégularités et les injustices qui sont légions dans l’institution depuis des années, car il faudrait le journal de la semaine, aujourd’hui nous ne pouvons plus rester dans cette servitude qui conduit notre football dans une inertie totale et dans un état de dépendance désastreux. Cet état ou ce paternalisme qui, peut être, a été nécessaire à une époque, ne nous réchauffe plus aujourd’hui mais nous étouffe et empêche toute perspective d’avenir pour notre football. Il ne faut plus confondre reconnaissance et obéissance ou collaboration et soumission.
La démonstration même d’un fonctionnement démocratique implique la présence d’une opposition constructive. C’est ce que nous essayons de proposer depuis les dernières élections. Mais l’institution ne peut le concevoir… Ainsi, le président de la ligue de football, toujours au même niveau, nous accorde ses meilleurs sentiments dans le JIR du 19/12/13 en déclarant : (Face aux récentes déclarations de l’association "une équipe au service du foot péi", le président de la LRF a déclaré publiquement que des sanctions seront prises à l’égard des licenciés qui composent "cette soit disante association qui n’en est pas vraiment une. Nous avons ras-le-bol de leurs attaques. Conformément à l’article 200 des règlements généraux, ils seront suspendus."
Dans l’argumentation principale qui motivent le président à nous sanctionner, il nous est reproché que les internautes ont posté des réactions et que le contenu des commentaires sur « Zinfos974 » et dans les journaux locaux (JIR et Quotidien) au mois de juillet 2013, portent atteinte à l’honneur et à la réputation des représentants de l’institution… !!! (Voir décision en copie). Au regard de l’actualité, la ligue n’a pas besoin de nous pour cela…. Bientôt, les journaux et les internautes seront sanctionnés par la ligue…. MDR. Toute cette haine à notre endroit, toutes ces manœuvres pour museler la liberté d’expression, n’honore pas notre discipline ni ceux qui en assument la responsabilité.
N’a pi domoune couillons !!!
Etienne De La Boétie écrivait dans son Discours de la servitude volontaire ou Contr’un, « Le Tyran est grand parce que l’on est à genou. » Aujourd’hui, nous sommes debout et nous ne courberons plus l’échine devant les menaces ou sanctions injustifiées ou arbitraires. Ces sanctions ne visent qu’à éliminer des candidats potentiels en cas de nouvelles élections…
Ces pratiques trouveront leurs épilogues tôt ou tard. Ces menaces ne font peur qu’à ceux qui sont restés dans l’ignorance et sous la domination. N’a pi domoune couillons. Nous n’avons jamais manqué de respect dans nos propos ou nos actes à un membre de la ligue, qui d’après le président sont des « spécialistes », et malgré que nous sommes associés à des « bras cassés ».
Aucune menace, aucune sanction, aucune chaine ni aucune prison ne nous empêcherons de penser et de nous exprimer librement individuellement ou collectivement. Au contraire, ces menaces nous renforcent dans notre volonté de vouloir mettre un terme à cet état de non droit, pour qu’enfin notre football puisse évoluer avec son époque, avec ambition et respect pour tous les acteurs qui le compose. Soyez rassuré que nous ne resterons pas inactifs à ces abus de pouvoirs et nous saisirons toutes les institutions compétentes afin de continuer à dénoncer ces exactions.
Nous faisons confiance en notre justice et même si parfois le temps nous parait complice, elle finit toujours par rendre sa sentence. Notre action n’appelle pas à la rébellion mais à l’évolution des mentalités et au respect de la liberté d’expression et d’actions dans le respect d’autrui et de la morale. Un mouvement, une force, une démocratie est en marche, rien ne pourra plus l’arrêter et il n’appartient qu’à nous de nous affranchir de cette servitude pour être libre…
Quelles perspectives pour notre football ?
Malgré une campagne de communication basée sur de la désinformation permanente, mise en place par la ligue pour cacher la vérité, notre football va mal. L’assemblée générale a confirmé ce que tout le monde pense tout bas et que l’association dénonce depuis un certain temps. En plus de la disparition des actions sportives en direction des jeunes, l’hémorragie continue et ce sont la Coupe Nationale des U 15 et la Sélection A qui sont sacrifiées sur l’autel de la crise.
D’un résultat positif pour 2012, la ligue annonce un déficit financier pour 2013. Pourtant la taxe de 75 % promise par le président Hollande aux clubs professionnels est déjà appliquée sur nos clubs amateurs par la ligue depuis des années. Nos clubs sont touchés financièrement, nos arbitres se font de plus en plus rares, nos bénévoles souffrent de manque de reconnaissances, nos stades se vident, de 32 000 licenciés au mois de novembre 2012, on annonce un petit peu plus de 29 000 en 2013…
Qu’elles sont les mesures prises par la ligue pour soutenir nos clubs en grandes difficultés ? L’existence même de la ligue est conditionnée par la survie des clubs. Sans les clubs, la ligue n’a pas lieu d’exister au contraire des clubs qui peuvent exister sans ligue. A force de tirer sur la corde elle finira par casser. Quel bilan tiré de ce championnat à 12 en D1P ? Heureusement que l’US Ste Marienne a été suffisamment solide pour tenir seul contre tous et faire déjouer les pronostics établis à l’avance. Peut-on penser que le football dans la région Nord/Est soit d’un intérêt autre que financier pour la ligue ?
Ce championnat ne fait qu’augmenter les inégalités et la fracture qui existent entre le sud/ouest et le nord/est. Le statut promotionnel a entrainé notre football et nos clubs dans un gouffre financier démesuré, qui aura été fatal à plusieurs d’entre eux et aujourd’hui, ce championnat à 12, l’immobilisme et l’autosatisfaction de nos dirigeants l’entrainent vers sa désertification et sa ruine. A quand remonte la dernière fois que nos chers élus ont été en crampons ou sont venus assister à des matchs dans les quartiers et les gradins populaires, à part les finales régionales en tribune officielle ???
Retrouver de la sérénité.
Enfin, en cette fin d’année et le moment propice des vœux et de bonnes résolutions, on espère que pour notre football, nos dirigeants retrouvent un peu de sérénité et s’accordent à aller vers le mieux que vers le toujours plus. Comme le président a rendu hommage à Nelson Mandela, je voudrais juste préciser que ce que l’on retiendra de ce grand homme, c’est l’image d’un homme de paix, de tolérance et de rassemblement.
Aussi, je citerai deux citations de ce dernier pour conclure. La première pour illustrer notre conviction : « C’est l’oppresseur, non l’opprimé qui détermine la forme de lutte. Si l’oppresseur utilise la violence, l’opprimé n’aura pas d’autre choix que de répondre par la violence. Dans notre cas, ce n’était qu’une forme de légitime défense. » La deuxième pour éveiller les consciences de nos dirigeants afin de retrouver des sentiments meilleurs : « Vous obtiendrez plus dans ce monde avec le pardon qu’avec des actes de représailles. » A bon entendeur…
Dominique Goumane, un des membres fondateurs de l’ESFP

