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Plus le temps de vivre ? (Mais qui donc nous a volé notre temps ?)

Dire « Merci mon Dieu » le matin après avoir contemplé un somptueux lever de soleil et après avoir assisté pendant plus d’une heure au discret ballet d’une famille de geckos verts sur les plantes du balcon et aux effusions de deux tourterelles sur le fil électrique d’en face, tout cela, face à la mer immense et […]

Ecrit par François-Michel-MAUGIS – le dimanche 19 mars 2023 à 10H54

Dire « Merci mon Dieu » le matin après avoir contemplé un somptueux lever de soleil et après avoir assisté pendant plus d’une heure au discret ballet d’une famille de geckos verts sur les plantes du balcon et aux effusions de deux tourterelles sur le fil électrique d’en face, tout cela, face à la mer immense et d’un bleu profond, ce n’est pas obligatoirement croire en Dieu. Mais c’est admettre que la vie et belle. Et, comme vous n’y êtes pour rien, c’est bien la faute à quelque chose d’autre, quelque chose d’impalpable, d’inconnu, peu importe.

Elevé comme tous les enfants du Monde dans une religion, peu importe laquelle, c’est devenu un réflexe d’évoquer Dieu en certaines circonstances, même s’il y a longtemps qu’on ne fréquente plus la mosquée, le temple, la synagogue ou l’église.

Oui, en ce bas Monde plein d’horreurs et de belles choses, il y a, au-delà du visible et du compréhensible, quelque-chose d’invisible et d’incompréhensible. Voilà en tout cas quelque-chose qui peut nous rassembler au lieu de nous diviser. Voilà quelque chose qui pourrait nous permettre de voir la vie en rose et non en noir. Voilà quelque chose qui pourrait nous permettre d’être tous heureux au lieu de se déchirer.

« Ô temps, suspends ton vol ! et vous, heures propices, suspendez votre cours ! Laissez-nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours ! » (1)

Il suffirait pour cela de prendre le temps de respirer, de voir, de sentir, d’entendre et de goûter à la vraie vie. Ce que peu d’humains sont aujourd’hui en mesure de faire.

Mais attention, si l’on ne vit plus c’est que l’on va bientôt mourir. Pire que le virus, le manque de temps nous détruira-t-il tous un jour ? Le bonheur et la paix sur Terre ne dépendraient-ils que de cela : « Arrêter de courir, arrêter la surenchère d’une croissance violente qui détruit tout, y compris nos âmes, être capable de freiner un tout petit peu notre course chimérique après le pompon de l’argent et d’une prétentieuse puissance ». Attention, nous sommes faibles. Trop gonflés d’orgueil, nous risquons d’exploser comme la grenouille de La Fontaine (2).

———————

(1) Extrait du poème « Le lac » du grand poète Alphonse de Lamartine (1790 – 1869).

(2) Cf. fable de Jean de La Fontaine (1621 – 1695) : La grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf.

 

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