

Le Monde en France, le New York Times, le Guardian en Angleterre, El Pais en Espagne et Der Spiegel en Allemagne ont fait des révélations embarrassantes pour la diplomatie américaine. C'est le site site web de ressource et d'analyse politique et sociétale, Wikileaks, qui a divulgué à ces journaux des informations sensibles venant des ambassades américaines. Informations qui vont bien au-delà de simples indiscrétions puisqu'elles concernent plus de 200.000 documents diplomatiques, portant à 90% sur la période 2004-2010 dont 16.652 classés secret et 101.748 classés confidentiel.
Selon Le Monde, des documents montrent que certaines directives ont été adressées aux ambassades demandant aux diplomates américains de se procurer les données personnelles, et même l'ADN, de divers diplomates et dignitaires étrangers, de dirigeants de l'Onu, de militants d'ONG, à des fins de renseignement.
Il est également demandé aux diplomates américains de fournir "toute information biographique ou biométrique" sur les collègues des pays du Conseil de sécurité, soit "des empreintes digitales, photographies faciales, ADN et scanners de l'iris".
Les riches saoudiens, financiers d'Al-Qaida
D'autres documents montrent que des donateurs saoudiens restent les principaux financiers d'organisations radicales comme Al-Qaida, ou encore que des agents du gouvernement chinois ont mené une opération coordonnée d'attaques informatiques visant les Etats-Unis et leurs alliés.
On y lit également que le secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, lors d'une rencontre avec le ministre de la Défense français Hervé Morin en février 2010, a dit penser que des frappes militaires à l'encontre de l'Iran ne feraient que retarder d'un à trois ans sa quête de l'arme atomique.
Concernant l'Iran, les télégrammes diplomatiques publiés par Le Monde révèlent qu'Israël fait pression sur Washington pour durcir la politique vis-à-vis de Téhéran. "Le gouvernement décrit l'année 2010 comme une année critique. Si les Iraniens continuent de protéger et consolider leurs sites nucléaires, il sera plus difficile de les viser et les endommager", dit un document américain du 18 novembre 2009. Des armes américaines sophistiquées capables de percer des bunkers ont été livrées à Israël en mai 2010, apprend-on.
La Maison blanche et le Pentagone ont condamné la publication de ces documents, jugeant cet acte "irréfléchi et dangereux".