Basée au Carif-Oref à Sainte-Clotilde, la MAPLCI (Mission d’Appui à la Prévention et à la Lutte contre l’Ilettrisme) regroupe la mission régionale de l’ANLCI (Agence Nationale de Lutte contre l’Illettrisme) et celle du Centre de ressources sur l’illettrisme (CIRILLE).
De par son rôle au sein du dispositif « Illettrisme« , la MAPLCI a contribué à l’élaboration d’une charte de partenariat et d’un plan d’orientation stratégique de Prévention et Lutte contre l’Illettrisme 2007-2013.
Cette charte, signée par l’Etat (la Préfecture), l’Académie, la Région, le Département, la CAF Réunion dans un premier temps (tous co-financeurs du projet), a ensuite été signée avec La Poste.
Ce plan tend à cibler les publics pour mutualiser les moyens financiers et humains et éviter leur dispersion.
Deux sous-objectifs ont été définis. Tout d’abord, à travers la prévention, réduire de 75% l’écart avec la moyenne nationale concernant le nombre d’élèves en difficulté repérés lors des évaluations scolaires et JAPD (Journée d’Appel de Préparation à la Défense).
Ensuite, pour le champ de la lutte, il s’agira de réduire de 10% le nombre de jeunes et d’adultes en difficulté repérés à partir des évaluations et lors de l’enquête régionale de l’INSEE prévue pour 2013.
Un plan qui se concrétise à travers plusieurs dispositifs co-financés
Le champ de la Prévention concerne les élèves mais parfois aussi leurs parents dans les actions telles que :
– le RRS (Réseau de Réussite scolaire) qui concerne plus de 3.000 enfants chaque année. Un certain nombre de collèges et d’écoles primaires qui ont des enfants en grande difficulté sont rattachés à ce réseau. Ces élèves bénéficient de professeurs référents et d’assistants pédagogiques (AP).
– les ERE (Equipe de Réussite Educative), financées par la DRIV (Délégation régionale interservices à la ville), en partenariat avec les écoles, collèges et mairies.
– le CLAS (Contrat Local d’Accompagnement à la Scolarité) financé par la CAF touche en moyenne chaque année 7.400 bénéficiaires, des enfants et des jeunes qui ne disposent pas de « ressources adéquates dans leur environnement familial et social« . Ce contrat leur permet de bénéficier d’une aide à la réussite scolaire et offre un soutien éducatif aux parents.
– le REAAP (Réseau d’Ecoute d’Appui et d’Accompagnement des Parents) est co-financé par la CAF de la Réunion, la DRASS et le Conseil Général. Il concerne pas moins de 400 familles chaque année. L’objectif est de « valoriser de manière prioritaire les rôles et les compétences des parents, favoriser les relations entre les parents, entre les parents et enfants, et entre les parents et l’école ».
– le programme « Incitation à l’écriture et à l’écriture » financé par la Jeunesse et Sport (DJSVA) cible une trentaine de milliers d’enfants par an. Cela consiste « à donner le goût à la lecture, à favoriser l’expression orale et écrite ». Pour cela, des animateurs des centres de loisirs sont formés.
– le Département contribue par ailleurs à trois autres volets.
Un volet « culture » : Chaque année des événements culturels sont organisés autour du livre pour attirer les publics les plus éloignés des équipements culturels, en partenariat avec les communes et les associations. Ces actions de sensibilisation à la culture touchent environs 450 Réunionnais.
Pour le volet « social« , l’objectif est de soutenir les familles dans leur rôle d’éducation, soit une dizaine de familles touchées par an (dont 56 enfants).
Enfin le volet « accompagnement scolaire » qui consiste à offrir un accompagnement personnalisé aux enfants bénéficiaires de l’aide sociale à l’enfance et à ceux repérés par les travailleurs sociaux en difficultés sociales et familiales (251 enfants concernés).
Le champ de la lutte gravite principalement autour du dispositif APLI :
Les Ateliers Permanents de Lutte contre l’Illettrisme prennent une nouvelle appellation, « Les Ateliers d’Acquisition des Compétences Clés – LCI« . Mis en place depuis 2000 et réparti sur l’ensemble de l’île, ce dispositif vise les adultes sortis du système scolaire et qui sont repérés par les missions locales, le Pôle emploi et l’Adi (Agence départementale d’insertion). En moyenne, chaque année entre 1.400 et 1.500 personnes bénéficient de ces actions.
Pour sensibiliser et mobiliser les publics vers les actions de formation, 10 « Adultes-Relais – Lutte contre l’Illettrisme » financés principalement par la DRIV sont portés par diverses associations depuis 2009. Ils sont chargés d’aller dans les quartiers pour rencontrer les gens en travaillant en synergie avec les autres acteurs du territoire.
Par exemple ces adultes relais tiennent des permanences dans les locaux de la Poste lors des jours de grosses affluences au moment des paiements des prestations sociales.
L’ampleur du phénomène et les perspectives
Selon l’enquête IVQ de l’INSEE de 2007, les illettrés représentent à La Réunion 21% de la population âgée de 16 à 65 ans, contre 9% en France métropolitaine.
Bien que toujours important, on constate quand même une amélioration puisque le taux a diminué de 2 points de 1996 à 2007.
Avec l’arrivée du nouveau sous-préfet Richard-Daniel Boisson chargé de la Cohésion sociale et de la jeunesse, le plan d’orientation stratégique du PLI prend une nouvelle dimension puisque dans le cadre des objectifs du CIOM (Conseil interministériel de l’Outre-mer), la volonté est de « diminuer de moitié en 10 ans l’écart entre la métropole et l’outre-mer ».
C’est un défi à relever quand on sait que la population, qui est à 850.000 aujourd’hui, augmente de manière importante régulièrement.
Le bilan d’étape prévu pour cette année, courant du second semestre, permettra au comité de pilotage de voir les régulations à apporter ainsi que le développement éventuel d’actions à valoriser (existantes ou innovantes).