Le sénateur Michel Fontaine est intervenu ce mardi lors de la séance des questions orales au Palais du Luxembourg. Le sénateur réunionnais a interpellé la ministre de l’Ecologie sur l’explosive question des Plans de Prévention des Risques Naturels.
La mouture de ces documents fait peser des contraintes en cascade « inadmissibles » selon le sénateur.
Rien que sur son territoire communal, Saint-Pierre, le plan de prévention des risques fera basculer 10% de son espace en zone inconstructible. « Et encore, le PPRN ne prend pas en compte les aléas côtiers pour l’instant. Il y a déjà le Parc national qui couvre 42% des terres. Il va rester quoi de constructible ? » demande-t-il, à l’adresse du gouvernement, et plus précisément de son ministère de l’Ecologie.
Derrière ces chiffres se cachent des propriétaires qui, du jour au lendemain, d’une « décision prise depuis un bureau à Paris », se retrouvent avec des terrains devenus inconstructibles d’un trait de crayon. « C’est un drame humain qui se joue. C’est normal que certains propriétaires se sentent floués. »
Le sénateur reprend ses habits de 1er magistrat. « Ce sont les maires qui sont en première ligne pour une décision qui n’émane pas d’eux », évoque Michel Fontaine.
« Allez expliquer à quelqu’un qui a toujours vécu sur le terrain d’une grand-mère de 80 ans et à qui on doit dire qu’il est impossible pour lui de construire une petite case derrière. Là où il n’y a jamais eu de glissement de terrains… »
Les maires essuient le mécontentement des administrés
Le sénateur les Républicains demande au gouvernement de réviser son approche, en s’alignant par exemple sur ce qui se pratique dans d’autres DOM. Aux Antilles, des zones intermédiaires ont été créées. Pourquoi pas à La Réunion.
Dans ce dossier aussi, « la spécificité géographique réunionnaise » est appelée à la rescousse. « Il faut regarder le relief réunionnais tel qu’il est, avec ses aléas forts, modérés,.. ». Voilà pourquoi « il manque des zones intermédiaires », insiste-t-il.
Sans concertation avec les élus locaux, « en première ligne », le sénateur entrevoit le pire sur une île au relief contraint. « Comment répondre aux demandes de logements sociaux, de construction d’écoles, d’installation des entreprises ? » égrène-t-il.
« Nous voulons d’un Etat accompagnateur, pas d’un Etat censeur ! » , image le sénateur qui demande à l’Etat de montrer une « véritable volonté » d’écouter les élus locaux, « toutes tendances confondues ». Mieux, le sénateur invite l’Etat à, « de façon exceptionnelle », participer financièrement à l’endiguement des ravines pour récupérer des terres constructibles.
La réponse d’Alain Vidalies, secrétaire d’État auprès de la ministre de l’écologie, du développement durable et de l’énergie:
« L’île de La Réunion présente certes des spécificités importantes. Mais des outils performants existent pour mieux évaluer les risques naturels et un dialogue nourri a lieu avec les élus. L’adoption d’un PPR régional renforcerait la sécurité des habitants. Des moyens financiers importants sont mis à disposition, notamment 60 millions d’euros pour la réalisation de programmes d’action de prévention des inondations (Papi). »