La députée Nadia Ramassamy a rédigé une lettre à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, s’interrogeant sur ce dispositif à La Réunion.
Nadia Ramassamy s’adresse à Agnès Buzyn
Si ce plan national concerne théoriquement l’hexagone et les territoires ultramarins, dans la réalité ce plan demeure inadapté aux territoires et départements d’Outre-mer. En raison de la situation géographique de ces derniers, un thermomètre durablement plus élevé qu’un de l’hexagone est normal, cependant certaines activités, en particulier scolaires, pâtissent des fortes vagues de chaleur, sans la moindre activation au niveau départemental d’un plan de gestion de la canicule.
Ainsi, en mars dernier, La Réunion a connu des températures dépassant les 45°, soit au-dessus des normales de saison et jusque-là jamais atteintes. Mais, les services de l’État n’ont pas activé de plan de prévention et d’adaptation des activités de l’Île.
Cet exemple réunionnais est également valable dans d’autres territoires ultramarins, non seulement sur le niveau des températures, mais aussi l’état des infrastructures et des services publics.
Ainsi, Madame la Ministre, je vous serais reconnaissante de bien vouloir me préciser ce que compte entreprendre le Gouvernement pour développer le « réflexe » Outre-mer dans ces plans de gestion de la canicule, alors que les régions françaises les plus frappées et les premières atteintes par les effets du réchauffement climatique sont et seront ultramarines. »
L’ARS OI s’explique sur la non application locale
Pour répondre à ses faits, dont elle n’est pas la seule Réunionnaise a les avoir constaté, nous nous sommes donc entretenus avec l’ARS Océan Indien, qui nous a confié que les périodes de chaleur à La Réunion seraient ‘hors période’ pour un plan canicule.
« Si le plan national canicule (PNC) n’exclut pas à priori en tant que tels les départements d’outre-mer, ses dispositions techniques concernent explicitement le territoire métropolitain, sa période de mise en application est du 1er juin jusqu’au 31 août, mais aussi et surtout, les indicateurs météorologiques permettent le classement du territoire métropolitain en différents niveaux de risque et impliquent des mesures mises en œuvre par les pouvoirs publics selon ces niveaux de risque. »
L’ARS ajoute également que ceci s’explique par le caractère exceptionnel et soudain des épisodes de canicule en métropole, sans rapport avec le niveau général des températures dans la plupart des territoires ultra-marins.
Selon elle, « si les dispositions du PNC ne sont donc pas directement applicables à La Réunion, cela n’empêche pas d’avoir une attention particulière en matière de surveillance de la santé de la population pour pouvoir engager s’il y a lieu des mesures de prévention, notamment auprès des publics fragiles ». Aucun impact sanitaire n’aurait été déclaré être en lien avec les fortes chaleurs observées par Météo France au mois de janvier 2019.