Il a environ 20 ans, la famille A* achète un terrain agricole à la famille B* dans un secteur de la Plaine-des-Cafres. Durant les 5 premières années, tout se passe bien entre les deux clans qui sont voisins. Pour une raison floue, tout dégénère. La famille B estime que tout a débuté à cause d’un conflit entre les enfants. De son côté, la famille A assure que c’est parce que les B les accusent d’avoir dénoncé une plantation de zamal. Quoi qu’il en soit, c’est un conflit sans fin.
Au tribunal, seule Geneviève B* est présente comme prévenue, tandis que plusieurs membres de la famille A sont plaignants. Ces derniers expliquent comment la quinquagénaire leur fait vivre un cauchemar. Celle-ci jetterait des détritus sur leur propriété, des excréments sur les murs, déchirerait leur poubelle devant leur portail et aurait détruit des récoltes.
Elle pousserait même le vice à surveiller leurs déplacements pour sortir les insulter et leur faire des doigts d’honneur. Ils affirment que c’était encore le cas lundi dernier, à trois jours du procès. À de nombreuses reprises, les A ont craqué et en sont venus aux mains, leur valant des condamnations. Ils ont à plusieurs reprises porté plainte, mais faute de preuves matérielles, tout est resté sans suite.
Du matériel d’espionnage pour apporter des preuves
Le patriarche de la famille va donc acheter des lunettes munies d’une caméra pour apporter des preuves du comportement de Geneviève. Des vidéos qui ne laissent plus de place aux doutes. Une autre preuve va venir conforter leurs plaintes. La vidéo de surveillance du parking du lycée agricole de Saint-Joseph qui montre Geneviève rayer la voiture de l’un des enfants.
Ce conflit a eu plusieurs conséquences. L’un des enfants de la famille B a connu un divorce en raison de climat délétère, tandis qu’un autre a dû déménager, faisant perdre l’activité professionnelle de son épouse dont l’habitat doit être aux normes de son emploi. Au final, ils ont mis la maison et l’exploitation agricole en vente pour en finir.
Bien qu’ayant reconnu en partie les faits durant sa garde à vue, Geneviève nie tout à la barre. "Ce ne sont que des mensonges, ils sont pris dans l’engrenage de leur mensonge", affirme-t-elle. Elle refuse catégoriquement de répondre aux questions des trois avocats et de la procureure. Une attitude qui va faire douter la représentante du ministère public, qui ne souhaitait requérir qu’un stage de citoyenneté. Elle va finalement demander trois mois de prison avec sursis.
"On est venu se faire de l’argent sur ma cliente"
Le bâtonnier Djalil Gangate, qui défend Geneviève, va expliquer le mutisme de sa cliente à la barre. "Lorsqu’une personne fait respecter son droit au silence, il n’y a aucune conclusion hâtive à avoir. Elle savait pertinemment qu’elle allait subir un flot d’accusations. Quand je dis un flot d’accusations, je dis un flot de mensonges", affirme le conseil en début de plaidoirie.
La robe noire va ainsi démontrer ce qui permet de douter de nombreuses accusations. "Geneviève accuse la famille A d’avoir volé son chéquier. Ces derniers ont fait courir le bruit dans la ville que ce n’était que des mensonges. Or, il y a bien une procédure en cours, puisqu’ils ont dépensé 600 euros avec, notamment pour acheter des bichiques".
Un autre argument apporté par le bâtonnier sur le manque de sincérité des plaignants s’est passé sur les ondes d’une célèbre radio locale. Ces derniers ont accusé publiquement Geneviève d’avoir détruit leur récolte de tomates. La plainte qui s’en est suivie a pourtant abouti sur une relaxe.
Il poursuit ensuite sur les accusations concernant le fameux champ de zamal à l’origine du conflit. "Si les autorités avaient été informées d’une plantation avec 80 pieds, vous pensez vraiment qu’il n’y aurait pas eu de poursuites ?".
Enfin, il revient sur les affirmations de la famille A qui va vendre son terrain à perte pour mettre fin au conflit. "Cela ne tient pas la route. Ils parlent d’un terrain d’une valeur de 700.000 euros mis en vente à 520.000. Mais ce terrain, ils l’ont acheté à 400.000 francs (environ 80.000 euros en prenant compte l’inflation). Du côté de la famille A, on est venu battre monnaie. On est venu se faire de l’argent sur ma cliente", estime-t-il en voyant les 3 plaignants réclamer chacun 30.000 euros de préjudice.
La décision du tribunal a été mise en délibéré au 14 avril prochain.
*Prénom et initiales d'emprunts
Au tribunal, seule Geneviève B* est présente comme prévenue, tandis que plusieurs membres de la famille A sont plaignants. Ces derniers expliquent comment la quinquagénaire leur fait vivre un cauchemar. Celle-ci jetterait des détritus sur leur propriété, des excréments sur les murs, déchirerait leur poubelle devant leur portail et aurait détruit des récoltes.
Elle pousserait même le vice à surveiller leurs déplacements pour sortir les insulter et leur faire des doigts d’honneur. Ils affirment que c’était encore le cas lundi dernier, à trois jours du procès. À de nombreuses reprises, les A ont craqué et en sont venus aux mains, leur valant des condamnations. Ils ont à plusieurs reprises porté plainte, mais faute de preuves matérielles, tout est resté sans suite.
Du matériel d’espionnage pour apporter des preuves
Le patriarche de la famille va donc acheter des lunettes munies d’une caméra pour apporter des preuves du comportement de Geneviève. Des vidéos qui ne laissent plus de place aux doutes. Une autre preuve va venir conforter leurs plaintes. La vidéo de surveillance du parking du lycée agricole de Saint-Joseph qui montre Geneviève rayer la voiture de l’un des enfants.
Ce conflit a eu plusieurs conséquences. L’un des enfants de la famille B a connu un divorce en raison de climat délétère, tandis qu’un autre a dû déménager, faisant perdre l’activité professionnelle de son épouse dont l’habitat doit être aux normes de son emploi. Au final, ils ont mis la maison et l’exploitation agricole en vente pour en finir.
Bien qu’ayant reconnu en partie les faits durant sa garde à vue, Geneviève nie tout à la barre. "Ce ne sont que des mensonges, ils sont pris dans l’engrenage de leur mensonge", affirme-t-elle. Elle refuse catégoriquement de répondre aux questions des trois avocats et de la procureure. Une attitude qui va faire douter la représentante du ministère public, qui ne souhaitait requérir qu’un stage de citoyenneté. Elle va finalement demander trois mois de prison avec sursis.
"On est venu se faire de l’argent sur ma cliente"
Le bâtonnier Djalil Gangate, qui défend Geneviève, va expliquer le mutisme de sa cliente à la barre. "Lorsqu’une personne fait respecter son droit au silence, il n’y a aucune conclusion hâtive à avoir. Elle savait pertinemment qu’elle allait subir un flot d’accusations. Quand je dis un flot d’accusations, je dis un flot de mensonges", affirme le conseil en début de plaidoirie.
La robe noire va ainsi démontrer ce qui permet de douter de nombreuses accusations. "Geneviève accuse la famille A d’avoir volé son chéquier. Ces derniers ont fait courir le bruit dans la ville que ce n’était que des mensonges. Or, il y a bien une procédure en cours, puisqu’ils ont dépensé 600 euros avec, notamment pour acheter des bichiques".
Un autre argument apporté par le bâtonnier sur le manque de sincérité des plaignants s’est passé sur les ondes d’une célèbre radio locale. Ces derniers ont accusé publiquement Geneviève d’avoir détruit leur récolte de tomates. La plainte qui s’en est suivie a pourtant abouti sur une relaxe.
Il poursuit ensuite sur les accusations concernant le fameux champ de zamal à l’origine du conflit. "Si les autorités avaient été informées d’une plantation avec 80 pieds, vous pensez vraiment qu’il n’y aurait pas eu de poursuites ?".
Enfin, il revient sur les affirmations de la famille A qui va vendre son terrain à perte pour mettre fin au conflit. "Cela ne tient pas la route. Ils parlent d’un terrain d’une valeur de 700.000 euros mis en vente à 520.000. Mais ce terrain, ils l’ont acheté à 400.000 francs (environ 80.000 euros en prenant compte l’inflation). Du côté de la famille A, on est venu battre monnaie. On est venu se faire de l’argent sur ma cliente", estime-t-il en voyant les 3 plaignants réclamer chacun 30.000 euros de préjudice.
La décision du tribunal a été mise en délibéré au 14 avril prochain.
*Prénom et initiales d'emprunts