Restez chez vous. Pourquoi ? Parce que si les cas de contamination augmentent trop rapidement et les patients nécessitant des soins intensifs en réanimation se multiplient, il est possible qu’il n’y aura pas assez de place pour tout le monde dans les hôpitaux. Et là, selon les médecins italiens, il faudra faire l’horrible choix de quels patients sauver.
Actuellement à La Réunion, les hôpitaux publics que sont le CHU Nord, Sud et le CHOR compteraient plus de 100 unités de réanimation, à savoir avec l’appareillage respiratoire nécessaire. Sans compter les unités de réanimation pédiatrique et néo natale. Une cinquantaine de lits vont aussi être mis à disposition. En tout ce sera à terme 230 lits de prévus pour l’épidémie. Pour le moment, La Réunion compte 75 cas et deux personnes en réanimation.
Pour prévoir un afflux soudain de patients, les cliniques privées se tiennent également prêtes. « On nous a demandé d’annuler toutes les consultations et chirurgies. Tout est vide et ça fait une semaine qu’on attend de pouvoir aider », affirme Jeanne Loyher, directrice régionale du groupe Clinifutur. En effet, la clinique Sainte-Clotilde à Saint-Denis et la clinique des Orchidées au Port comptent 46 unités. « Nos lits sont disponibles et notre personnel aussi. Mais nos propositions restent sans réponse ». Coup dur aussi pour les cliniques privées, donc, qui ont stoppé toute activité habituelle.
Pour rappel, le privé n’obtient pas là même autorisation que le public concernant la réanimation. Les unités de réanimation sont liées à des blocs opératoires. En effet, c’est en cas de complication et d’urgence au moment d’une chirurgie que ces unités sont utilisées et donc des respirateurs. Si besoin, les patients des CHU pourront être transférés dans les cliniques pour profiter de ces unités.
Les laboratoires privés se mettent au dépistage
Concernant les tests de dépistages, ils sont actuellement réalisés au CHU Nord à hauteur de 200 par jour. La Préfecture annonce que deux laboratoires privés ne vont pas tarder à venir en aide ce qui permettra la réalisation de 400 tests par jour. Les capacités au sein du CHU devraient ensuite être augmentées de 200 tests quotidiens également.
Pour Jeanne Loyher, il y a de quoi s’inquiéter. « Ayant connu l’épidémie du Chikungunya, alors que nous avions l’aide de personnels de la métropole, il y a de quoi s’inquiéter bien plus cette fois-ci. Nous sommes isolés et tous nos collègues sont dans la même galère. Nous devons nous débrouiller seuls. Nous allons donc nous retrousser les manches et tous s’y mettre. C’est pour cela que le personnel doit avoir la protection nécessaire pour aller au front. Le privé aussi va se battre ».