Cette élection avait déjà eu lieu le 25 septembre dernier, en même temps que celle du collège B (les autres enseignants chercheurs non professeurs des universités), des usagers et des syndicats. Mais des tripatouillages du président sortant, Frédéric Miranville, avaient contraint la commission de contrôle des opérations électorales (CCOE) à casser les élections et à ordonner un nouveau vote. D’où le scrutin de demain.
Cette élection dans le collège A est particulièrement importante car l’opposante à Frédéric Miranville, Brigitte Grondin-Perez, est arrivée en tête dans tous les autres collèges. Et elle n’avait perdu que le A, sur un très faible écart.
Bien que n’ayant gagné que de deux petites voix (61 contre 59), la liste de Frédéric Miranville avait donc raflé deux sièges de plus au conseil d’administration, ce qui lui avait permis de compenser celles qu’il avait perdues dans les autres collèges.
D’après les décomptes des observateurs, repris par la presse, les listes Miranville et Grondin-Perez étaient à égalité au soir du 25 septembre. 14 voix contre 14, si l’on additionne leurs scores respectifs dans l’ensemble des collèges. D’où l’importance de l’élection de demain car si le président remporte ces élections, il sera de nouveau à égalité avec sa concurrente Brigitte Grondin-Perez. Mais s’il perd, il sera en retard d’au moins 4 sièges. Ses chances de s’approprier le poste de président seraient alors très minces.
Un président sortant affaibli
Frédéric Miranville se sait affaibli et par certains côtés, il ressemble beaucoup au président Trump qui continue contre vents et marées à affirmer qu’il a gagné les élections présidentielles américaines.
Durant la campagne électorale, il avait crié sur tous les toits qu’il allait l’emporter largement dès le 1er tour. Les résultats des 24 et 25 septembre sont venus doucher ses espoirs.
Puis, il a déclaré que la liste de Grondin-Perez ne ferait pas de recours. Elle en a fait un.
Puis, il a dit qu’elle n’avait aucune chance de faire annuler les élections dans le collège A. On connaît le résultat;
Ces échecs successifs ont eu pour conséquence d’ébranler les convictions de certains de ses supporters qui n’avaient voté pour lui que parce qu’ils étaient convaincus qu’il allait gagner. C’est connu, à l’université, il vaut mieux être bien avec le président pour obtenir des budgets. Depuis les résultats, nombreux sont ceux qui ont changé de cheval…
Il se sait aussi fragilisé car il ne peut plus compter sur le soutien inconditionnel de Didier Robert, contrairement au dernier scrutin de septembre 2016, ce qui lui avait permis d’être élu alors qu’il était ultra-minoritaire au sein du conseil d’administration.
Conscient que l’écart risque d’être très serré entre les deux candidats, le président de Région se garde bien de prendre position, attendant sagement de voir quel candidat l’emportera demain.
Ce qui n’empêche pas Frédéric Miranville de tout faire pour tenter de faire croire le contraire. Comme l’essentiel des budgets sont distribués par la Région, le soutien -ou pas- de la collectivité est important et peut influencer les votes de nombre d’enseignants-chercheurs. D’où les tentatives désespérées, et il faut bien l’avouer un peu pitoyables, de Frédéric Miranville de multiplier les occasions pour poser en photo aux côtés du président de Région. Histoire de faire croire que… Tout est bon : une conférence de presse pour la signature du Pacte numérique ? Il est à côté. L’inauguration d’un nouveau local pour l’ESIROI au Tampon ? Il est toujours là.
Pas sûr que ce soit suffisant pour inverser la dynamique de la défaite qui est perceptible du côté de la présidence sortante…