Ce matin, comme tous les matins, je fais le tour des radios pour tâter le pouls de La Réunion.
A 6h59, je finis sur Réunion 1ère en me disant que je vais écouter leur journal pour avoir un point sur les éventuels barrages qui vont pourrir la vie des Réunionnais aujourd’hui.
Et là, surprise, j’entends une charmante voix féminine m’annoncer qu’en raison d’un mouvement de grève, il n’y aurait pas de journal.
Mais de la gueule de qui se fout-on?
Nous sommes malheureusement dans une société où les gens pensent plus à leurs droits qu’à leurs devoirs.
Il ne faudrait pas oublier que nous sommes des journalistes et que notre premier devoir, notre ADN, ce qui fait que nous faisons ce métier et que nous l’aimons, c’est que nous sommes là pour informer la population.
Nous ne faisons pas un métier comme les autres.
Si l’on devait se comparer, je penserais aux pompiers, aux infirmières, aux policiers. Vous imaginez des pompiers que l’on appellerait pour un accident grave et qui vous répondraient : « Désolés, mais nous sommes en grève? »
Et bien c’est exactement la même chose quand des journalistes refusent de travailler un jour de protestation nationale où tous leurs concitoyens comptent sur eux pour les tenir informés.
A Zinfos, où nos salaires ne sont -malheureusement- absolument pas comparables à ceux de Réunion 1ère, car nous ne pouvons pas compter sur la redevance que tous les Français sont obligés de payer et sur les subventions du gouvernement, nous serons sur le pont. Car c’est notre métier et que nous sommes là pour être au service de nos lecteurs. Surtout le jour où ils ont le plus besoin de nous.
Mais tout cela est d’autant plus choquant que ça se passe à Réunion 1ère.
Les milliers de Réunionnais qui vont manifester aujourd’hui vont le faire essentiellement pour le pouvoir d’achat et les retraites.
Je ne suis pas sûr que les salariés de Réunion 1ère soient les plus à plaindre avec leurs salaires indexés à 75% et la sécurité de l’emploi propre à la fonction publique. Et bien évidemment, avec leurs retraites également indexées.
Il y a des grèves particulièrement choquantes.
Un peu de pudeur, Mesdames et Messieurs…