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[Pierrot Dupuy] Un directeur de SEM passe 24h en garde à vue après avoir violemment frappé sa compagne

Appelons les Olivier* et Isabelle*. Isabelle* a 49 ans et partage la vie d’Olivier* depuis 6 ans. Si elle partage sa vie, elle ne vit cependant pas chez lui. Olivier* a une belle villa à Bellepierre et Isabelle* a préféré conserver son petit appartement en centre-ville de Saint-Denis qu’elle partage avec son fils. Mais, nous […]

Ecrit par zinfos974 – le lundi 04 mai 2020 à 15H16

Appelons les Olivier* et Isabelle*.

Isabelle* a 49 ans et partage la vie d’Olivier* depuis 6 ans. Si elle partage sa vie, elle ne vit cependant pas chez lui. Olivier* a une belle villa à Bellepierre et Isabelle* a préféré conserver son petit appartement en centre-ville de Saint-Denis qu’elle partage avec son fils. Mais, nous dit-elle, elle était tout le temps chez lui, à Bellepierre.

Tout se passait bien jusqu’ici. C’est tout juste si, avec pudeur, Isabelle* évoque des propos blessants, voire des humiliations régulières. Mais jamais de coups. Jusqu’à maintenant.

Toujours directeur d’une SEM malgré ses 70 ans révolus

Malgré ses 70 ans, il les a eus en février, Olivier* est toujours directeur général d’une SEM détenue à 40% par le Département, 40% par la Région, 10% par la Caisse des Dépôts et Consignations, le reste étant partagé entre plusieurs communes. A ce titre, il touche un salaire « supérieur à celui d’un ministre« , nous dit sa compagne. Pourtant, son poste ne l’accable pas de travail, nous explique Isabelle*. Il s’agit d’une toute petite SEM à l’activité minimale et relativement simple à gérer.

Diners chez le préfet ou chez le général avec Isabelle

Olivier mène grand train, est de tous les cocktails, dine régulièrement chez le préfet ou le général en compagnie d’Isabelle*.

Il faut dire qu’en dehors de son poste de directeur de SEM, Olivier* est aussi administrateur du MEDEF, membre fondateur du Rotary Club Bourbon, commandant de la Réserve citoyenne, et très impliqué dans les activités des FAZSOI. Et il rêve d’obtenir la Légion d’honneur. Il paraît même que ça tourne à l’obsession.

Au titre de ses fonctions de directeur de SEM, Olivier* voyage souvent. En classe Business bien sûr. Et pour une dizaine de jours à chaque fois, dans les meilleurs hôtels, même si les réunions ne durent que deux jours. C’est ainsi qu’Olivier a effectué un séjour à Paris pas plus tard qu’au début du mois de mars dernier.

En quatorzaine au retour d’un séjour en métropole

A son retour, le 16 mars, Olivier* et Isabelle* décident d’un commun accord de ne pas se voir et de confiner séparément. Histoire de ne pas prendre le risque de propager le virus au cas où Olivier* l’aurait attrapé lors de son séjour en métropole.

Tout se passe bien durant la semaine. Ils échangent souvent par téléphone ou par SMS. Jusqu’au week-end où étrangement, Olivier* ne répond plus aux messages.

Inquiète, Isabelle monte jusqu’à la villa. Elle ne peut accéder à la cour, protégée par un portail, mais voit une voiture inconnue dans la cour.

Rassurée, elle rentre chez elle.

Durant la semaine qui suit, tout rentre dans l’ordre et les échanges reprennent.

Jusqu’au week-end suivant, où c’est à nouveau le silence.

A nouveau inquiète, Isabelle* reprend sa voiture, remonte à Bellepierre… et découvre la même voiture dans la cour.

Un diner pour faire le point

Lundi dernier, ne pouvant plus vivre plus longtemps avec cet affreux doute qui la ronge, elle appelle Olivier* et lui propose une rencontre pour « faire un point » sur leur relation. Ce qu’Olivier* accepte.

Rendez-vous est fixé au mercredi soir, à l’occasion d’un diner à la villa.

Le repas se passe parfaitement bien. Il est arrosé d’une bouteille de bon vin que les deux convives se partagent. Lors de la discussion, Olivier* confirme à Isabelle* les sentiments qu’il lui porte et lui réaffirme sa volonté de continuer sa vie avec elle.

Forte de ces paroles rassurantes, Isabelle* ose aborder le sujet de la présence de la fameuse voiture, les week-ends pendant lesquels, comme par hasard, il ne répondait pas à ses messages.

« Un plan cul »

Se sentant démasqué, Olivier* reconnait qu’il a fauté, que c’est juste « un plan cul » avec une vieille copine, histoire de « passer le temps » durant le confinement qu’il trouvait bien long.

Et il réaffirme à Isabelle* qu’elle est la femme avec laquelle il veut « construire » le reste de sa vie.

C’est alors qu’Isabelle cherche à le prendre au mot et lui dit que s’il en est ainsi, elle souhaite qu’ils passent ensemble le week-end prolongé du 1er mai.

Première grosse colère

Grosse colère d’Olivier* qui lui rétorque qu’il veut faire ce qu’il veut de ses week-ends et qu’il n’en est absolument pas question.

La pilule est dure à avaler pour Isabelle*. Difficile pour elle d’accepter d’être « l’officielle », celle avec qui on se montre dans les cocktails ou qu’on emmène diner chez le préfet, et qu’on cache le week-end pour aller s’amuser avec une autre.

Elle le traite de menteur, de manipulateur et commence à gravir les marches de l’escalier pour rejoindre les chambres à l’étage afin d’y passer la nuit. Pas question pour elle de reprendre le volant après avoir bu une demi-bouteille de vin.

« Je sais où il faut frapper pour pas que ça laisse de traces »

En la voyant commencer à monter l’escalier, Olivier* rentre dans une rage noire. Il attrape Isabelle* par derrière et veut l’obliger à descendre. Elle s’agrippe à la rambarde mais il lui hurle : « Pas la peine, tu n’y arriveras pas, je suis plus fort que toi ».

Isabelle* chute en arrière et tombe au sol. Olivier* lui monte dessus à califourchon, histoire d’immobiliser ses jambes, et commence à lui donner des coups de poing dans le ventre. Et à chaque coup de poing, il hurle, en boucle : « Je sais où il faut frapper pour pas que ça laisse de traces, je sais où frapper pour que ça ne laisse pas de traces ».

Les coups pleuvent.

Sous l’avalanche, Isabelle* finit par arrêter de résister et le laisse cogner.

Au bout d’une quinzaine de coups de poing, Olivier* finit par s’arrêter.

Isabelle* se relève, récupère son sac à main et lui demande d’ouvrir le portail pour qu’elle puisse partir.

Un uppercut à la machoire

Olivier* la rattrape sous la varangue et lui dit, plusieurs fois : « Tu te rends compte de ce que tu m’as fait faire? »

Isabelle n’en revient pas. Non content de l’avoir massacrée de coups, Olivier* essaie de se faire passer pour la victime ! Outrée, elle lui décoche un uppercut à la mâchoire… Plus par orgueil que pour le mettre ko. « J’ai sans doute eu plus mal que lui », avoue-t-elle.

Avant d’entrer dans sa voiture, elle lui lâche qu’elle va immédiatement aller déposer plainte à la police, ce qu’il lui demande de ne pas faire.

Une ITT de un jour seulement !

Arrivée vers 22h au commissariat de Malartic, le policier de permanence lui conseille d’aller voir un médecin pour y récupérer un certificat médical et de revenir le lendemain car « il n’y a personne ce soir pour prendre votre plainte« .

Isabelle* se rend donc vers 23 heures chez SOS Médecins. Est-ce l’heure tardive? Est-ce que le médecin connait son compagnon? Toujours est-il que le praticien ne lui accorde qu’un seul jour d’ITT alors qu’elle présente d’énormes bleus aux bras et au genou, et qu’elle lui raconte avoir reçu une quinzaine de coups de poing dans le ventre !

Même le policier qui la reçoit le jeudi après-midi pour enregistrer sa plainte n’en revient pas et lui conseille d’aller consulter à l’Institut Médico-judiciaire du CHU. Elle y a eu rendez-vous cet après-midi et les médecins lui ont délivré un certificat avec 7 jours d’ITT. Ce qui semble beaucoup plus en rapport avec les stigmates que nous avons nous même pu constater.

Olivier* obligé de dormir au commissariat en garde à vue

Convoqué par la police le soir même, le chef d’entreprise se présente de son propre chef. Placé en garde à vue, il passera la nuit au commissariat.

Le lendemain, en fin d’après-midi, il est confronté à Isabelle* et reconnait les faits. Tout juste s’il affirmera ne plus se souvenir s’il l’a frappée avec la paume de la main ou le poing…

Et il tiendra à préciser que oui, il l’a frappée, « mais moins fort que si j’avais dû cogner un homme qui m’agressait« …

Quelques temps après la fin de la confrontation, Olivier* est relâché.

Un passionné d’armes à feu

Reste un détail qui inquiète fortement Isabelle*.

Olivier* est un passionné d’armes à feu.

Il possède une autorisation de détention d’armes, délivrée par la préfecture, pour un 357 Magnum, une des armes de poing les plus puissantes, et pour un Glock, une des plus efficaces qui possède la réputation d’être indétectable aux rayons X.

Il faut dire qu’Olivier* s’entraîne tous les samedis matins au stand de tir du Port. Mais, plus inquiétant, Olivier* possède également, sans en avoir l’autorisation, une carabine à laquelle il a ajouté une lunette de visée et un silencieux (voir la photo ci-dessous prise par Isabelle).

Et comme il ne peut l’emmener au stand de tir, c’est au siège de la SEM, au Port, qu’il s’entraîne.

Même si elle ne pense pas qu’Olivier* soit capable de lui tirer une balle entre les deux yeux, Isabelle* ne peut s’empêcher d’avoir peur. Depuis qu’elle a vu de quoi il était capable dans un accès de colère…

 

Aucun remords

Dernière chose qui blesse profondément Isabelle*, peut-être encore plus que les coups : A aucun moment, depuis mercredi soir, Olivier* n’a cherché à la contacter pour prendre de ses nouvelles. « A aucun moment il ne s’est excusé. Au contraire, il a essayé de se faire passer pour la victime, comme si c’était moi qui étais responsable de ce qui m’était arrivé ».

* Prénom d’emprunt

 

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