Des médecins, c’est fait pour soigner, pas pour rendre malade.
Or, deux médecins du CHU de Bellepierre, non vaccinés contre la rougeole, ont transmis ces derniers jours la maladie à au moins six patients durant des consultations. Et la campagne de traçage menée par l’ARS auprès de 500 personnes, dont près de 400 soignants, a permis de découvrir une centaine de personnes non vaccinées, qui l’ont été depuis.
Et ce nombre de six personnes contaminées n’est que provisoire. Il faudra attendre que la période d’incubation soit passée pour connaître le nombre définitif de malades.
A leur décharge, la loi n’impose aux personnels de santé de se vacciner que contre quatre maladies : l’hépatite B, la diphtérie, le tétanos et la poliomyélite. La grippe faisait partie de cette liste mais elle en a été retirée en 2006. La rougeole, comme la varicelle, la coqueluche, la rubéole et l’hépatite, fait partie des vaccinations seulement recommandées.
Cependant, au-delà des vaccins obligatoires, il y a à mon avis un devoir déontologique des médecins de tout faire pour ne pas mettre en danger leurs patients. Ce qui aurait dû les conduire à se vacciner contre la grippe et la rougeole, notamment.
D’autant que ces médecins ne pouvaient ignorer que la situation commence à devenir alarmante à La Réunion.
En décembre dernier, on comptait seulement quatre cas de rougeole. Or, depuis le début de l’année, on assiste à une véritable flambée de la maladie, jusqu’à atteindre 42 patients il y a quelques semaines, suite à l’importation de la maladie par des voyageurs venant d’autres îles de l’océan Indien. On compte en effet 1.500 cas sur l’île Maurice et plus de 130.000 à Madagascar.
À l’heure actuelle, le taux de vaccination à La Réunion est en hausse, même si c’est encore insuffisant. Il était de 85 %, ce qui ne suffit pas puisqu’il faut atteindre les 95 % pour éradiquer une maladie, et il avoisine maintenant les 86 %. Les enfants sont les mieux couverts grâce au passage à 11 vaccins depuis le 1er janvier 2018. Mais la vaccination n’est pas obligatoire pour les adultes… y compris les médecins