Hier, l’Autorité de la Concurrence a donc autorisé le rachat de Vindemia par le groupe Hayot.
N’ayons pas peur des mots, il s’agit d’une catastrophe pour l’économie de La Réunion.
Je ne reviendrai pas sur les raisons. Je les ai déjà exposées et les politiques depuis hier montent au créneau, un peu tard, pour déballer tous les arguments qui auraient du empêcher cette opération.
Arrêtons nous un instant sur ces politiques.
Ils y sont tous allé de leur communiqué, hier. Mais pourquoi ne se sont-ils pas unis plus tôt, au delà des clivages politiques, pour faire le forcing auprès de Paris et mettre tout leur poids dans la balance? Quitte à menacer de démissionner? Mais c’est vrai que ça aurait demandé du courage et le courage, ce n’est pas ce qui étouffe certains !
Au delà de tous les arguments économiques qui je le répète, ont déjà été évoqués, raison pour laquelle je ne reviendrai pas dessus aujourd’hui, je voudrais mettre l’accent sur un point en particulier : les risques que ce rachat fait peser sur la liberté de la presse.
Des Antillais avaient attiré mon attention sur le sujet : Aux Antilles, la presse est totalement muselée par le groupe Hayot. Comme ce dernier possède l’énorme majorité des entreprises qui font de la publicité dans les journaux, à la radio et à la télé, personne n’ose plus le critiquer, de peur de se voir supprimer ses budgets publicitaires. Ce qui condamnerait ces médias à mort.
Fantasmes, me direz-vous?
Zinfos a osé dire publiquement qu’il était contre ce rachat. Résultat? La dernière campagne de Carrefour passe sur tous les médias, sauf sur Zinfos. Et les commerciaux nous informent que Zinfos a été blacklisté dans toutes les entreprises du groupe Hayot.
La mainmise sur La Réunion a commencé. Et ce n’est que le début.