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Pierrot Dupuy – Quel intérêt pour les Réunionnais à laisser les Antillais mettre la main sur notre Histoire ?

Nous avons évoqué lundi dernier [l’histoire de ces deux enseignants, Frédéric Régent et Bruno Maillard, qui essayaient de mettre la main sur le poste de Sudel Fuma]urlblank:https://www.zinfos974.com/Quand-un-lobby-antillais-essaie-de-mettre-la-main-sur-l-universite-de-La-Reunion-avec-la-complicite-de-Francoise-Verges_a163991.html à l’université de La Réunion. Vous avez été très nombreux à commenter cet article et certains d’entre-vous sont, incontestablement, très au courant du sujet. Vos commentaires nous ont […]

Ecrit par zinfos974 – le samedi 26 décembre 2020 à 07H01

Nous avons évoqué lundi dernier [l’histoire de ces deux enseignants, Frédéric Régent et Bruno Maillard, qui essayaient de mettre la main sur le poste de Sudel Fuma]urlblank:https://www.zinfos974.com/Quand-un-lobby-antillais-essaie-de-mettre-la-main-sur-l-universite-de-La-Reunion-avec-la-complicite-de-Francoise-Verges_a163991.html à l’université de La Réunion. Vous avez été très nombreux à commenter cet article et certains d’entre-vous sont, incontestablement, très au courant du sujet. Vos commentaires nous ont beaucoup aidé dans nos investigations et nous permettent de revenir comme promis sur ce que cachent toutes ces manœuvres en cours.
 
Revenons d’abord sur le contexte historique actuel. Il s’est développé aux Antilles, depuis des lustres, un fonctionnement de la société autour de deux blocs, les « Blancs » et les « Nègres », pour reprendre le vocabulaire antillais. Au sommet du groupe des Blancs il y a les « Békés » et au sommet de celui des « Nègres » il y a les « Mulâtres » avec parmi ces derniers de multiples sous-divisions.
 
Le pouvoir économique est resté dans la main des Békés depuis toujours et le pouvoir politique est entre les mains des Mulâtres.
 
Entretenir cette division et la faire prospérer, tel est l’enjeu majeur pour chacun des deux groupes aux Antilles, avec comme moteur la haine. Ecrire cela n’a rien d’exagéré pour qui connait un peu les Antilles. Le fonctionnement de ces sociétés, où le métissage est très faible, c’est bloc contre bloc avec comme conséquence inéluctable le racisme, la haine de l’autre. Des deux côtés.

A La Réunion, nous sommes (presque) tous des métis
 
A La Réunion, la situation est totalement différente. La plupart des Réunionnais, pour des raisons qui tiennent à notre histoire tout à fait originale, sont métissés. Même les familles de « gros blancs », qui n’ont rien à voir sur le plan de la fortune avec celle des « Békés », ont des enfants qui se sont mariés avec des personnes dites « de couleur ».

Dans ces conditions, comment être raciste quand votre grand-père, votre oncle, votre cousin a la peau bien brune? Comment être raciste quand, bien qu’ayant la peau claire, vous avez les cheveux « cognés », révélateurs de vos origines ?

A La Réunion, contrairement aux Antilles, ce n’est plus la couleur qui rend compte du fonctionnement de notre société. Et c’est tant mieux. La langue créole très « inventive » rend bien compte, à travers de multiples expressions, comme par exemple « kaf rouge », de cette évolution de la société. Naturellement cela ne veut nullement dire que les préjugés, comme les inégalités ont disparu. Mais s’ils demeurent, la haine est totalement absente.

Un racisme anti-Békés qui s’est transformé en racisme anti-Blancs
 
Et c’est cette haine, ce racisme anti-Békés, et par extension anti-blancs, qui a abouti à l’expulsion de Myriam Cottias de la présidence du Comité National pour la Mémoire et l’Histoire de l’esclavage. Myriam Cottias est une historienne antillaise remarquable, directrice de recherche au CNRS. Son seul défaut ? Etre blanche. Toute une cabale a donc été montée contre elle.

 

Car, selon les indigénistes, l’esclavage doit être le domaine d’étude des seuls « Nègres » et de ceux qui se définissent comme leurs descendants. L’étude de l’esclavage est leur affaire, leur « fonds de commerce ». C’est là la clé de l’éviction de Myriam Cottias, avec à la manœuvre, au sein du Comité, tous les membres antillais (« de couleur » si on parle le vocabulaire « ordinaire », « nègres » si on parle celui en cours aux Antilles) dont les plus virulents étaient justement Frédéric Régent et Bruno Maillard. Pour ces charmantes personnes, la seule présence de Myriam Cottias au sein du Comité sur l’esclavage les horrifiait.
 
Ce petit monde, je l’ai dit, œuvrait de concert à l’extérieur avec la ministre antillaise de l’Outre-mer George Pau-Langevin et notre chère Françoise Vergès.
 
Peu de temps après, le Premier ministre Manuel Valls, dont toutes les informations en notre possession nous laissent comprendre qu’il n’a pas apprécié la manœuvre de sa ministre, débarque Pau-Langevin. Elle est remplacée par… Ericka Bareigts. Ceci malgré (ou en raison précisément) des multiples démarches de lobbying des Antillais de métropole et des Antilles pour continuer à avoir la main sur le ministère des DOM.
 
Fréderic Régent, Bruno Maillard, Françoise Vergès et quelques autres encore dont je tiens les noms sous le coude, accepteraient-ils de nous éclairer ?

Un CV de Bruno Maillard difficile à trouver
 
J’en profite au passage pour répondre à un des commentaires sous mon article de lundi m’affirmant que Maillard est bel et bien Réunionnais. Je cite : « Bruno Maillard est un Réunionnais né à La Réunion d’une mère réunionnaise née à La Réunion, que sa lignée maternelle est à La Réunion depuis le début du peuplement, que certains de ses ancêtres ont été affranchis lors de l’abolition de l’esclavage, que toute sa famille maternelle vit toujours à La Réunion. » 

Plutôt que de l’affirmation de notre lecteur, pourquoi tout simplement Bruno Maillard ne rend-il pas public son CV ? Pourquoi tout ce mystère autour de ce CV qui est aussi introuvable que celui de Françoise Vergès ? Après tout, Maillard a bien été membre du Comité de Mémoire de l’Esclavage, membre « associé » du laboratoire CRESOI de l’université de La Réunion. Même si l’on peut considérer qu’il ne l’est plus aujourd’hui puisqu’il n’a fait aucune publication pour le compte de l’université alors que c’est une condition obligatoire pour faire partie du CRESOI)Il est aujourd’hui encore membre de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage. Il a bien été fonctionnaire de la pénitentiaire et, à l’en croire également, chargé de cours ici et là. Il est toujours bien en quête d’un poste universitaire nous semble-t-il ? Où est donc le problème ?

En attendant, et jusqu’à preuve du contraire, je maintiens tout ce que j’ai dit. Le fait que Bruno Maillard soit le sous-marin de Frédéric Régent, les actions concertées de tous les deux au Comité de l’Esclavage hier, comme à la Fondation aujourd’hui.  

Un seul poste à la Fondation pour les Réunionnais contre cinq pour les Antillais
 
La Fondation, présidée par l’ex Premier ministre Jean-Marc Ayrault, où les Antillais occupent cinq sièges au conseil d’administration et les Réunionnais seulement deux détenus par Mémona Affejee et Prosper Eve, lequel a écrit plus de 60 livres, plus de 200 publications et plus de 100 pour les petites associations. Il faut aussi rajouter Françoise Vergès, Myriam Cottias et Frédéric Régent qui siègent tous trois au titre d’anciens présidents du Comité Mémoire de l’esclavage.
 
Mais pas plus à Paris qu’aux Antilles, l’esclavage ne doit pas être une affaire de « Blancs ». Même si on s’appelle Jean-Marc Ayrault et que l’on est ancien Premier ministre. J’en veux pour preuve cette interview accordée à [Outremer La 1ère]urlblank:https://la1ere.francetvinfo.fr/serge-romana-la-fondation-pour-la-memoire-de-l-esclavage-doit-se-remettre-en-question-891268.html?fbclid=IwAR15zSpPM7hniJnR7fsnilEFt3wZsWvzy7dVQVsp2azv-C-Ysz0N3S3kwCY , le 15 novembre dernier, par Serge Romana, un généticien activiste antillais également membre de la Fondation,  qui n’hésite pas à déclarer :
 

Le problème de cette fondation, c’est qu’elle n’a pas pu intervenir par rapport au problème que pose la mémoire de l’esclavage véritablement. On l’a vu et on le voit toujours avec la Martinique, la situation est très tendue. La Fondation Ayrault n’est pas capable d’intervenir là-dessus”.

Il ajoute :

Jean-Marc Ayrault et Pierre-Yves Bocquet (NDLR : directeur adjoint de la FME) n’y connaissent rien. Et c’est normal qu’ils n’y connaissent rien. Pourtant ce sont des actions dans ces territoires (Martinique, Guyane, La Réunion, Guadeloupe) qui sont à mon avis les plus importantes concernant la mémoire de l’esclavage. Or, cette fondation ne peut pas agir sur la mémoire de l’esclavage parce que la honte liée à l’esclavage, la question de la rupture d’affiliation, ils ne la vivent pas. Ce n’est pas dans l’ADN de la fondation. Je pense qu’il faut qu’elle se remette en question.

Pour le généticien, le problème est structurel : la Fondation ne peut être dirigée que par des descendants d’esclaves et Jean-Marc Ayrault doit quitter la présidence au profit d’une personne « de couleur ».

Et tant pis s’il a fait du bon travail. Quant à son directeur adjoint, Serge Romana le « remercie (…) d’avoir fait tout ce travailJ’ai envie de lui dire ‘tu as accompli ton travail, maintenant il faut passer la main’.

Voilà comment raisonnent les indigénistes amis de Frédéric Régent et Bruno Maillard…

Représentants auto-désignés des peuples opprimés d’Outre-mer
 
En définitive, qu’a-t-on à attendre d’une Fondation qui fait la part belle aux Antilles dont le total des habitants est inférieur à celui des Réunionnais, et qui ignore, de plus, totalement les chercheurs et équipes de l’océan Indien ? 
 
Qu’a-t-on à attendre des Antilles et de leur modèle basé sur la couleur de la peau ?
 
Qu’a-t-on à attendre de ces chercheurs antillais qui veulent venir s’installer chez nous ?
 
A moins que Jean-Marc Ayrault ne se résolve à laisser les Antillais agir comme ils l’entendent aux commandes de la Fondation. Ce qui ne les empêchera pas de penser qu’il n’en fait jamais assez… Le tout financé bien sûr par les collectivités de La Réunion puisque celles des Antilles sont exsangues financièrement, fruit d’une gestion catastrophique…
 
A moins que ces Antillais qui se sont auto-déclarés représentants des peuples opprimés d’Outre-mer, s’auto-désignent à nouveau pour nous apporter la civilisation à nous pauvres Réunionnais qui, à leurs yeux, n’ont rien compris ? En nous expliquant que, comme eux, il nous faut poursuivre la France d’une haine inextinguible. Parce que, toujours selon eux, la France c’est une civilisation de « Blancs », ce qui leur interdit de pouvoir traiter des affaires de l’esclavage.
 
On peut comprendre que pour ces chercheurs en mal de postes et de carrières, ils pensent avoir enfin trouvé un terrain à la mesure de leurs appétits, avec des crédits apportés par les collectivités réunionnaises.
 
Mais quel intérêt pour La Réunion?  
 
Nos deux assemblées, nos élus des différentes collectivités, notre tissu social et économique, le monde de la recherche et des associations culturelles ? Sont-ils indifférents ? Sont-il dupes ? Sont-ils complices ?
 
Qu’est-ce que La Réunion et l’océan Indien ont à gagner de la Fondation pour la Mémoire de l’esclavage telle qu’elle est organisée et fonctionne ? A part financer un machin qui nous ignore, pire qui nous méprise ?
 
Qu’est-ce que La Réunion et les Réunionnais ont à gagner à importer ici le « modèle » antillais ? Au mieux les mêmes maux, au pire une néo-colonisation qui ne dira pas son nom.
 
Qu’est-ce que la connaissance de l’esclavage à La Réunion et dans l’océan Indien a à gagner d’Antillais qui confisquent l’étude de ce phénomène pour des raisons de pouvoir ? A part de l’idéologie et la propagation de leurs obsessions de « races » ?
 
Qu’ont à gagner, à l’inverse, nos idéologues antillais de La Réunion ? A peu près tout : postes, financements, places fortes et leviers d’action pour étendre leur domination universitaire, politique et culturelle.
 
Oté créole, rouv lo zieu, il est grand temps de se réveiller!

 

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