Revenir à la rubrique : Blog de Pierrot

Pierrot Dupuy – Quand le directeur de la SIDR refuse de répondre aux questions embarrassantes…

La SIDR tenait ce matin une conférence de presse. Un réunion pour rien serions-nous tentés de dire, tant le directeur Thierry Ouillon a passé son temps à esquiver les questions embarrassantes.

Ecrit par zinfos974 – le mardi 21 décembre 2021 à 11H53

Si Thierry Ouillon, le directeur de la SIDR, et Philippe Pourcel, le directeur général adjoint de CDC Habitat, la filiale de la Caisse des Dépôts et Consignations qui a racheté la SIDR, pensaient passer une conférence de presse tranquille ce matin, ils avaient tout faux.

D’entrée, Thierry Ouillon a annoncé la couleur : son intervention se décortiquerait en trois parties : une relative à l’enquête, une liée au relogement des familles sinistrées suite à l’incendie de l’immeuble de La Marina à Montgaillard le 13 décembre dernier, et une dernière à la suite des événements.

Au bout du compte, on se demande sincèrement pourquoi il a fait se déplacer l’ensemble de la presse réunionnaise. L’enquête ? A l’écouter, il est trop tôt pour en parler. Un moyen habile pour éviter de répondre à toutes les questions qui fâchent.

Ce qui va arriver après ? Trop tôt également.

Ne restait donc que la problématique du relogement. Sauf que ce point avait déjà été abondamment développé dans un long communiqué parvenu aux rédactions samedi et que nous n’avons presque rien appris de nouveau ce matin.

La SIDR très généreuse

Je précise bien presque car nous avons appris quelque chose de très important ce matin : la SIDR a gracieusement offert un mois de loyer aux victimes de l’incendie qui avaient été relogées. Si ce n’est pas de la générosité ça !!!

Heureusement qu’on va fêter Noël dans quelques jours sinon je me demande ce qu’on leur aurait offert ? 15 jours de gratuité ? Une semaine ?

Une résidence à problèmes

Si nous n’avons pas obtenu de réponses, ça n’a pourtant pas été faute de poser une multitude de questions à Thierry Ouillon.

Première question : est-il vrai que les locataires avaient déposé à l’agence de la SIDR un grand nombre de plaintes concernant des incivilités dans cet immeuble de La Marina ? Réponse de Thierry Ouillon : « Oui c’est vrai qu’on nous a fait remonter des problèmes mais il n’y en avait pas plus là qu’ailleurs« .

Ah bon ??? C’est pour ça que tous les voisins que nous avons rencontrés nous ont fait état d’un climat détestable dans l’immeuble, avec une multitude de dégradations à la clé ?

D’où notre question: qu’a fait le bailleur social, en l’occurrence la SIDR, pour résoudre les problèmes signalés ? Réponse plus qu’évasive, en se retranchant derrière l’enquête en cours. Elle a bon dos l’enquête en cours.

Les coursives en bois ? Circulez, y a rien à voir

Autre question : les coursives qui desservaient les appartements étaient en bois et une fois brûlées, les locataires se sont retrouvés prisonniers de leurs logements, sans aucune issue de secours. Il a fallu que les pompiers les évacuent par les fenêtres.

Suite à cet incendie, allez-vous abandonner la solution des coursives en bois et qu’allez-vous faire pour les immeubles existants où il y en a déjà ? Réponse de Thierry Ouillon : « C’est vrai que les coursives étaient en bois, c’est vrai que de nombreux immeubles à La Réunion et en métropole utilisent cette solution, mais il est trop tôt pour tirer des conclusions. Attendons la fin de l’enquête« .

Un peu plus tard, il nous avouera que ces enquêtes pourront prendre plusieurs années, nous citant des cas où ça a pris entre 5 et 10 ans. On fait quoi en attendant ? Rien !

Continuez à dormir tranquilles dans des immeubles avec des coursives en bois, il ne faut surtout pas affoler les populations…

Des coursives encombrés d’objets inflammables ? Circulez…

Autre question : les témoins de l’incendie et des pompiers interrogés juste après nous ont expliqué que l’incendie s’était propagé très rapidement parce qu’il s’était nourri d’un fatras d’objets qui encombraient les coursives. Est-ce que la responsabilité du bailleur peut être engagée pour n’avoir pas fait respecter les règlements intérieurs interdisant la présence d’objets à ces endroits ?

Réponse de Thierry Ouillon : attendons la fin de l’enquête. Autrement dit, attendons 5 ou 10 ans, pendant ce temps-là, cabris i mange salade…

Pas assez de places de parking

Nous n’en avions pas fini avec lui. Le règlement de la CINOR prévoit une place de parking par appartement dans les logements sociaux, contre 1,5 à 2 dans les immeubles privés. Or, c’est cette absence de places de parking qui pousse les locataires à se garer sur les trottoirs de la rue de la Vierge ou dans la ruelle très étroite qui donne accès à l’immeuble. Ce qui a entrainé l’impossibilité pour les pompiers d’accéder à l’incendie pendant de très longues minutes. D’où notre question : en tant que bailleur social, ne pensez-vous pas qu’il faudrait revenir sur cette règlementation et attribuer plus de places de parking aux locataires des logements sociaux ?

Réponse du directeur de la SIDR : On sort du cadre de cette conférence de presse. On verra ça plus tard.

Bin voyons !

Les mêmes causes produiront les mêmes effets

Dernière question. Nous lui avons fait remarquer que dès le lendemain de l’incendie, des locataires ont recommencé à se garer dans la ruelle, ce qui risque de poser à nouveau problème en cas de nouvel incendie.

Réponse de Thierry Ouillon : « C’est vrai. Je l’ai moi-même constaté« .

Et c’est tout ? Que compte-t-il faire en tant que propriétaire des lieux ? On ne le saura sans doute jamais…

Un directeur de la SIDR colérique

L’histoire aurait pu s’achever là mais un ultime incident est venu clore cette conférence de presse. Il est de tradition qu’à la fin, les radios, télévisions et sites internet réalisent une interview vidéo résumant ce qui a été dit. A une question d’une journaliste qui insistait pour savoir ce que la SIDR avait fait pour répondre aux nombreuses plaintes des locataires concernant les dégradations dans cet immeuble et dans les autres où de tels faits sont rapportés, Thierry Ouillon s’est emporté. A l’écouter, ce n’était pas le débat et il a mis fin à l’interview.

Il va falloir que le tout nouveau directeur de la SIDR s’habitue aux questions embarrassantes de la presse réunionnaise. Il n’y est peut-être pas habitué. C’est vrai qu’en métropole, les journalistes posent très peu de questions et se contentent de resservir la soupe qu’on leur sert. A La Réunion, c’est heureusement différent. Nous avons heureusement une presse qui joue son rôle d’aiguillon, qui n’hésite pas à bousculer certains directeurs ou élus. Si c’est pour nous servir de la soupe tiède, autant nous envoyer un communiqué et nous éviter de nous déplacer.

Ce qui ne nous empêchera pas de poser des questions quand même au travers de nos articles.

 

Thèmes :
Message fin article

Avez-vous aimé cet article ?

Partagez-le sans tarder sur les réseaux sociaux, abonnez-vous à notre Newsletter,
et restez à l'affût de nos dernières actualités en nous suivant sur Google Actualités.

Pour accéder à nos articles en continu, voici notre flux RSS : https://www.zinfos974.com/feed
Une meilleure expérience de lecture !
nous suggérons l'utilisation de Feedly.

S’abonner
Notification pour
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

Dans la même rubrique

Pierrot Dupuy : Les ennemis de mes ennemis sont mes amis

La question a tourné en boucle sur toutes les radios et toutes les télévisions durant le week-end : Le Rassemblement national est-t-il devenu un parti fréquentable et a-t-il réellement abandonné les idées racistes de son fondateur Jean-Marie Le Pen?

Pierrot Dupuy répond à Jacques Tillier

J’ai eu les honneurs de l’édito de Jacques Tillier dans le JIR de samedi matin. Ça faisait longtemps que ça n’était pas arrivé…
De quoi est-il question ?

Pierrot Dupuy – Ces salauds de chômeurs

Le patron des Républicains propose rien de moins que de vendre encore plus d’essence et de gasoil. Et cerise sur le gâteau, de le faire payer par ces salauds de chômeurs !

Turbulences à la direction d’Air Austral

Alors que tous les observateurs pensaient qu’Air Austral était sortie d’affaire et que les choses allaient rentrer dans l’ordre avec l’arrivée du groupe Clinifutur aux commandes et le départ de Marie-Joseph Malé de la direction, voilà que la compagnie aérienne régionale est à nouveau secouée par des turbulences.
Le DRH ainsi que deux autres membres de son service ont été mis à pied hier et convoqués à un entretien préalable la semaine prochaine en vue d’une sanction.