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[Pierrot Dupuy] Petite virée en territoire ennemi, au Carrefour de Ste-Clotilde

Emmanuel Macron l’a dit : nous sommes en guerre. Soit ! Mais quand on se bat, il est bon de savoir contre qui. Là, l’ennemi est invisible et on ne sait qui il est. Il peut être partout. Ça peut être votre meilleur ami, votre collègue, votre voisin, qui a été contaminé par le fameux […]

Ecrit par zinfos974 – le jeudi 19 mars 2020 à 20H37

Emmanuel Macron l’a dit : nous sommes en guerre. Soit ! Mais quand on se bat, il est bon de savoir contre qui.

Là, l’ennemi est invisible et on ne sait qui il est. Il peut être partout. Ça peut être votre meilleur ami, votre collègue, votre voisin, qui a été contaminé par le fameux coronavirus COVID-19.

Moralité : Il faut se méfier de tout le monde. La balle qui va vous faucher peut arriver de n’importe où.

Dans ces conditions, on l’a dit, le meilleur moyen de sauver des vies, et par voie de conséquence la vôtre, c’est de rester à la maison.

Soit. Mais il y a des fois où il faut bien sortir.

Dans mon cas, ce n’était pas pour aller acheter à manger. Non, c’était pour un motif bien plus terre-à-terre : Mon imprimante m’a lâché et il faut que j’aille en acheter une autre si je veux pouvoir imprimer les fameuses autorisations de sortie.

Direction donc l’une des grandes surfaces de l’Est de Saint-Denis puisque tous les magasins d’informatique sont fermés.

Je remplis soigneusement la seule attestation que j’ai encore sous la main. Motif : « Pour achat de première nécessité dans des établissements autorisés« , partant du principe qu’une imprimante, dans le contexte actuel, est un « achat de première nécessité ».

J’attends midi, en me disant -naïvement, je le verrai plus tard- qu’il y aura moins de monde.

Muni d’une pièce d’identité -après avoir vu un reportage à la télé affirmant que le fait de ne pas être en mesure de la présenter peut nous valoir un PV de 135€- je garde soigneusement mon « attestation de déplacement dérogatoire » à portée de main, sur le siège passager, prêt à la présenter à un barrage de police et je prends la route.

Aucun képi à l’horizon jusqu’au magasin et la circulation est fluide. On se croirait presque un dimanche.

Une fois arrivé sur place, l’atmosphère devient vite pesante.

Des vigiles gardent l’entrée. Ils essaient d’être gentils mais leur présence en grand nombre montre bien que la situation n’est pas normale.

Les candidats à l’achat attendent sur deux files de près de 300m chacune, qui débordent du magasin. Heureusement que des auvents nous protègent du soleil car je mettrai près d’une heure avant de pouvoir entrer.

 

Une heure, c’est long. J’ai donc le temps d’examiner les gens autour de moi.

Devant moi, une dame laisse 10m d’écart avec la personne qui la précède. L’affiche dit un mètre. La prudence est mère de sûreté. Dans le doute, vaut mieux en mettre 10, c’est plus sûr…

Ce que voyant, le couple de femmes qui la suit l’imite. Résultat : ce sont 20m de queue qui sont ainsi gelés…
 

 

Dans la file sur ma gauche, j’avance au même rythme qu’un couple de jeunes parents, ils doivent avoir la trentaine, avec leurs deux enfants qui doivent avoir 5 et 8 ans… Totalement inconscients. En voila encore qui n’ont rien compris aux messages de prudence dispensés à longueur de journée et qui exposent leurs rejetons au virus… Ce sont les mêmes qui viendront se plaindre après.

Juste devant eux, une jeune femme enceinte… Sans commentaire !
 

 

Une fois à l’intérieur, on croise de temps en temps des personnes avec un masque sur le visage. Là, deux hypothèses : soit ces personnes sont malades du virus et c’est inquiétant. Soit elles ne le sont pas, et leur masque ne sert à rien, si ce n’est à faire l’intéressant : « Vous voyez, moi j’ai un masque et vous, vous n’en avez pas, nananère« … Vu le nombre de masques croisés, m’étonnerait fort qu’ils soient tous malades…
 

 

En passant, je jette un oeil aux rayons. Un magasinier me confirme qu’il n’y a plus depuis longtemps de gel hydroalcoolique. Je réussis juste à mettre la main sur trois flacons de gel moussant pour les mains.

Plus un seul oeuf non plus, plus de sosso maïs… Par contre les rayons de riz sont pleins à craquer.

L’atmosphère est pesante, les gens se regardent en chiens de faïence…

Tout le monde est suspect…

Je finis par passer à la caisse avec mon imprimante sous le bras. La caissière est charmante et très souriante. Ça change.

Pourtant, elle doit certainement être la plus fatiguée de nous tous. Depuis le matin, elle est au contact des clients, avec le risque que l’un d’eux soit malade. Elle scanne les articles sans discontinuer, assise sur une chaise inconfortable. Le tout pour un salaire de misère. Et malgré tout, elle garde le sourire. Chapeau !

Je regagne ma voiture. Direction la maison, pas fâché de quitter ce magasin au sein duquel j’avais sincèrement l’impression d’être en terrain ennemi, à guetter sans cesse de quel côté pourrait bien venir l’attaque du méchant virus…

 

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