![[Pierrot Dupuy] Pénurie de masques : Même les directeurs d'hôpitaux se rebellent contre l'ARS [Pierrot Dupuy] Pénurie de masques : Même les directeurs d'hôpitaux se rebellent contre l'ARS](https://www.zinfos974.com/photo/art/default/43854981-36062428.jpg?v=1584742360)
Tous les après-midi, vers 17h, les directeurs d'hôpitaux et de cliniques de La Réunion, du public et du privé, ont une réunion avec l'ARS pour faire le point sur l'évolution de l'épidémie à La Réunion.
Jusqu'à maintenant, c'était Martine Ladoucette en personne qui la présidait.
Elle n'était pas présente ce vendredi après-midi. Il est vrai qu'à la même heure se tenait la conférence de presse du préfet à la préfecture. Mais cette absence est peut-être aussi la conséquence du clash qui l'avait opposée la veille, jeudi, au directeur du CHU, Lionel Calenge, qui n'a pas hésité à claquer la porte de la réunion pour protester contre l'absence de réponses de l'ARS aux demandes pourtant légitimes des personnels de santé.
Le point principal d'achoppement porte bien évidemment sur le manque flagrant de masques de protection pour le personnel des hôpitaux et cliniques de La Réunion.
Pour vous la faire simple, les stocks dont dispose l'ARS sont d'anciens stocks, périmés... Et encore ne permettraient-ils de tenir que 10 jours.
Quand on interroge les responsables de l'ARS, ils répondent que la décision d'importer des stocks supplémentaires de métropole ne leur appartient pas. Que c'est Paris qui décide et que, pour Paris, nous sommes toujours en phase 1 et donc pas prioritaires.
Quand c'est la misère, on pense d'abord à servir les copains. Les DOM c'est loin et ils peuvent gueuler, on ne les entend pas...
Entendez le bien, il n'y aura aucune dotation pour l'outre-mer...
Quand bien même on leur fait remarquer notre caractère insulaire et le fait qu'en cas d'engorgement des lits en réanimation, on ne peut pas mettre les patients dans un hélicoptère et les envoyer dans un hôpital voisin, comme ça s'est fait dans le Grand Est ou en Corse.
Ils ne veulent rien entendre. Et à l'ARS local, on ne peut que nous conseiller d'interpeller "le national", comme ils disent...
Pour leur part, à les en croire, ils essaient et personne ne daigne leur répondre. Ils ne réussissent plus à joindre leurs interlocuteurs...
Très rassurant !
Lors de la réunion de cet après-midi, les mêmes responsables de l'ARS ont cru apporter une bonne nouvelle en annonçant l'arrivée d'un 2ème automate dans trois semaines. C'est tout juste si les directeurs d'hôpitaux et de cliniques ne leur ont pas ri au nez... Qui peut dire quelle sera la situation dans trois semaines???
Un 2ème laboratoire au chômage technique dans l'attente d'une autorisation de l'ARS
Autre sujet de contentieux : les tests. Actuellement, seul le CHU peut pratiquer ces tests de dépistage. Ses labos sont débordés et ne peuvent les pratiquer qu'en petite quantité car les réactifs se font rares... Faute de les avoir stockés en prévision.
Vous comprenez maintenant pourquoi le SAMU refuse de pratiquer les tests ! C'est sûr que si on ne cherche pas, on ne risque pas de trouver de nouveaux cas de coronavirus.
Je suis pour ma part époustouflé par le nombre de personnes que je connais qui présentent tous les symptômes du virus, souvent confirmés par leurs médecins traitants, et qui se sont vu refuser le test par le SAMU, au motif que ce ne serait qu'une "grosse grippe"...
Le comble de l'histoire est qu'il existe à La Réunion un 2ème laboratoire, Cerbaliance, qui est équipé pour pratiquer les tests, qui a les réactifs... Mais il est dans l'impossibilité de le faire car il attend toujours l'autorisation de l'ARS... qui ne vient pas. "Faut attendre l'autorisation", leur répond-on...
Inutile de vous dire que les directeurs du public, CHU, CHOR, hôpitaux de Saint-Pierre et de Saint-Benoit, et de toutes les cliniques de l'ile, sont vent debout.
Lors de la réunion de jeudi après-midi, on vous l'a dit, le directeur du CHU a claqué la porte. Puis, voyant que le calme ne revenait pas, c'est Martine Ladoucette qui a écourté la séance et qui est partie à son tour.
Alors que l'Ordre des Médecins est sur le point d'entrer en rébellion, que les pharmaciens, les infirmiers, les sages-femmes, les kinés, les dentistes, pour résumer tous les personnels de santé de La Réunion menacent de ranger les gants, les blouses et d'arrêter de travailler, il ne manquerait plus que les personnels des hôpitaux se mettent eux aussi en grève pour protester contre l'incapacité de l'ARS de leur fournir les protections auxquelles ils ont légitimement droit...
Jusqu'à maintenant, c'était Martine Ladoucette en personne qui la présidait.
Elle n'était pas présente ce vendredi après-midi. Il est vrai qu'à la même heure se tenait la conférence de presse du préfet à la préfecture. Mais cette absence est peut-être aussi la conséquence du clash qui l'avait opposée la veille, jeudi, au directeur du CHU, Lionel Calenge, qui n'a pas hésité à claquer la porte de la réunion pour protester contre l'absence de réponses de l'ARS aux demandes pourtant légitimes des personnels de santé.
Le point principal d'achoppement porte bien évidemment sur le manque flagrant de masques de protection pour le personnel des hôpitaux et cliniques de La Réunion.
Pour vous la faire simple, les stocks dont dispose l'ARS sont d'anciens stocks, périmés... Et encore ne permettraient-ils de tenir que 10 jours.
Quand on interroge les responsables de l'ARS, ils répondent que la décision d'importer des stocks supplémentaires de métropole ne leur appartient pas. Que c'est Paris qui décide et que, pour Paris, nous sommes toujours en phase 1 et donc pas prioritaires.
Quand c'est la misère, on pense d'abord à servir les copains. Les DOM c'est loin et ils peuvent gueuler, on ne les entend pas...
Entendez le bien, il n'y aura aucune dotation pour l'outre-mer...
Quand bien même on leur fait remarquer notre caractère insulaire et le fait qu'en cas d'engorgement des lits en réanimation, on ne peut pas mettre les patients dans un hélicoptère et les envoyer dans un hôpital voisin, comme ça s'est fait dans le Grand Est ou en Corse.
Ils ne veulent rien entendre. Et à l'ARS local, on ne peut que nous conseiller d'interpeller "le national", comme ils disent...
Pour leur part, à les en croire, ils essaient et personne ne daigne leur répondre. Ils ne réussissent plus à joindre leurs interlocuteurs...
Très rassurant !
Lors de la réunion de cet après-midi, les mêmes responsables de l'ARS ont cru apporter une bonne nouvelle en annonçant l'arrivée d'un 2ème automate dans trois semaines. C'est tout juste si les directeurs d'hôpitaux et de cliniques ne leur ont pas ri au nez... Qui peut dire quelle sera la situation dans trois semaines???
Un 2ème laboratoire au chômage technique dans l'attente d'une autorisation de l'ARS
Autre sujet de contentieux : les tests. Actuellement, seul le CHU peut pratiquer ces tests de dépistage. Ses labos sont débordés et ne peuvent les pratiquer qu'en petite quantité car les réactifs se font rares... Faute de les avoir stockés en prévision.
Vous comprenez maintenant pourquoi le SAMU refuse de pratiquer les tests ! C'est sûr que si on ne cherche pas, on ne risque pas de trouver de nouveaux cas de coronavirus.
Je suis pour ma part époustouflé par le nombre de personnes que je connais qui présentent tous les symptômes du virus, souvent confirmés par leurs médecins traitants, et qui se sont vu refuser le test par le SAMU, au motif que ce ne serait qu'une "grosse grippe"...
Le comble de l'histoire est qu'il existe à La Réunion un 2ème laboratoire, Cerbaliance, qui est équipé pour pratiquer les tests, qui a les réactifs... Mais il est dans l'impossibilité de le faire car il attend toujours l'autorisation de l'ARS... qui ne vient pas. "Faut attendre l'autorisation", leur répond-on...
Inutile de vous dire que les directeurs du public, CHU, CHOR, hôpitaux de Saint-Pierre et de Saint-Benoit, et de toutes les cliniques de l'ile, sont vent debout.
Lors de la réunion de jeudi après-midi, on vous l'a dit, le directeur du CHU a claqué la porte. Puis, voyant que le calme ne revenait pas, c'est Martine Ladoucette qui a écourté la séance et qui est partie à son tour.
Alors que l'Ordre des Médecins est sur le point d'entrer en rébellion, que les pharmaciens, les infirmiers, les sages-femmes, les kinés, les dentistes, pour résumer tous les personnels de santé de La Réunion menacent de ranger les gants, les blouses et d'arrêter de travailler, il ne manquerait plus que les personnels des hôpitaux se mettent eux aussi en grève pour protester contre l'incapacité de l'ARS de leur fournir les protections auxquelles ils ont légitimement droit...