Il y a plus de 900 salariés à Air Austral. Ce matin, à l’occasion d’une manifestation dans les jardins de la Préfecture, ils étaient à peine une centaine à être présents pour défendre leur compagnie, et accessoirement leurs emplois. Ajoutez à cela une cinquantaine de conjoints et d’accompagnants, une autre cinquantaine de Réunionnais ayant tenu à venir manifester leur solidarité, et ça donnait tout au plus deux cents personnes présentes…
Jusqu’à présent, les dirigeants et les salariés de la compagnie régionale se sont toujours comportés comme des enfants gâtés. Des déficits? Quels déficits? La Région était toujours là pour apporter les millions qui manquaient. Il suffisait de demander pour avoir. Résultat : des salaires hallucinants pour certains dirigeants (nous aurons je l’espère l’occasion d’en parler prochainement si je réussis à mettre la main sur certaines preuves) et, pour éviter que le « peuple d’en bas » ne râle trop, des avantages hors normes pour tout le monde. Le problème c’est qu’aujourd’hui, les caisses de la Pyramide inversée sont vides. Et que, en face, ce ne sont pas des enfants de coeur. Comme Le Quotidien l’a révélé samedi, c’est un fonds de pension américain qui lorgne sur notre compagnie.
Si les salariés d’AA ne savent pas ce que ça veut dire, qu’ils se renseignent auprès des employés de SFR. L’arrivée de Patrick Drahi à la tête de la compagnie de téléphonie mobile s’est traduit par des milliers de « départs volontaires ». Et une atmosphère au travail qui n’a plus rien à voir avec ce qui existait précédemment.
La fusion d’Air Austral avec Corsair, souhaitée par le gouvernement, aboutirait au transfert du siège à Paris, à la mutualisation des moyens dans l’hexagone et au licenciement de nombre de Réunionnais.
Face à cela, au lieu de soutenir ceux qui se bougent pour essayer de sauver leurs emplois et faire pression sur le gouvernement, la plupart des salariés ont préféré ce matin aller à la plage plutôt que venir manifester. J’espère qu’ils ne s’en mordront pas les doigts dans quelques mois.