Nos confrères du Quotidien traversent actuellement de graves difficultés. La direction du journal a décidé de supprimer la moitié de ce qui restait de la rédaction. Qu’ils sachent que nous sommes totalement solidaires de leur situation. Nous ne pouvons pas grand chose mais nous sommes à leur disposition et prêts à les aider autant que nous le pourrons.
Il se trouve que j’ai travaillé 5 ans au Quotidien, au tout début du journal, à une époque où il avait été placé en liquidation judiciaire. Les journalistes avaient occupé le journal, les patrons avaient disparu, tout se décidait au travers d’assemblées générales dans un système d’autogestion. Toute La Réunion s’était mobilisée et des quêtes étaient organisées dans toute l’île, les artistes donnaient des concerts dont ils nous reversaient les recettes… Et tous les soirs, les journalistes se réunissaient pour compter ce qu’on avait pu récupérer dans la journée et décider combien de pages nous pouvions imprimer le lendemain. Car il fallait payer cash. L’imprimeur ne nous consentait aucun crédit.
Je ne suis malheureusement pas sûr que la situation soit la même aujourd’hui. Le paysage médiatique a changé. A l’époque, Le Quotidien apparaissait comme le Petit Poucet face au JIR qui régnait alors en maître, imposant un style et une ligne politique. Aujourd’hui, l’offre médiatique s’est diversifiée, grâce notamment à l’arrivée d’internet. Pas sûr que les Réunionnais soient autant enclins aujourd’hui à se mobiliser dans les mêmes proportions.
Quoi qu’il en soit, nous sommes prêts à Zinfos à nous mobiliser pour leur venir en aide. J’ai personnellement signé une pétition présentée par des journalistes dimanche matin sur le marché forain du Chaudron. C’est une goutte d’eau dans la mer, mais nous sommes prêts à suivre toute action d’envergure que les salariés du journal pourraient entamer.
Un proverbe africain dit que « un vieillard qui meurt, c’est une bibliothèque qui brûle« . Pour paraphraser, je dirai qu’un journal qui disparaît, c’est mille bibliothèques qui brûlent. C’est l’Histoire d’un département ou d’un pays, c’est une partie de son âme qui disparaît.
Bien évidemment, certains politiques se sont précipités pour officiellement soutenir Le Quotidien.
Huguette Bello a fait voter une motion par son conseil municipal jeudi dernier affirmant « que le journalisme est indispensable à la démocratie et ne peut être considéré comme une matière première soumise aux aléas du marché, à l’arbitraire du pouvoir politique, ni à celui de ses employeurs, qu’ils soient publics ou privés« . Quant Olivier Hoarau, il a publié un communiqué de presse ce week-end allant dans le même sens.
« A l’arbitraire du pouvoir politique« … Quelle bande de faux-culs !
C’est la même Huguette Bello qui s’est empressée de supprimer toute pub de la commune de Saint-Paul à Zinfos, dès le lendemain de son élection. Alors qu’elle renouvelait dans le même temps la convention avec ImazPress, qui ne représente que 20% de notre nombre de visiteurs quotidiens.
Quand à la ville du Port, elle n’a jamais souhaité signer de convention avec notre journal, alors que nous sommes n°1 aujourd’hui de la presse en ligne à La Réunion, chiffres certifiés par l’OJD à l’appui.
Et pourquoi ne se sont-ils pas mobilisés quand le JIR a eu les mêmes difficultés il y a quelques mois? Pourquoi se sont-ils toujours opposés quand la Région a voté des subventions en sa faveur ?
En fait, ce n’est pas la liberté d’expression que Huguette Bello et Olivier Hoarau défendent. Ils n’apprécient un journal que quand il va dans leur sens, qu’il dit qu’ils sont les plus beaux et les plus belles.
Drôle de conception de la liberté de la presse !