Depuis cette date, une totale opacité s’est installée sur les modalités de recrutement. C’est en catimini, pendant les fêtes, que le directeur de l’agence, Hervé Fernandez, et son adjoint Eric Nedelec, ont recruté un certain Olivier Hugard, semble-t-il à l’insu du préfet, de la présidente de Région, alors que l’illettrisme relève du champ de compétences de cette collectivité, du Conseil départemental et de la rectrice.
Enfin, ultime questionnement, sur quels critères s’est porté le choix de l’Agence ? Dans ce domaine de lutte contre l’illettrisme où depuis des années œuvrent dans l’île de nombreuses personnes reconnues pour leurs actions et leur expertise, pourquoi ce candidat ? Quelles sont ses compétences dans ce domaine ? Quelle est sa connaissance du territoire ? Quelle est sa connaissance des structures, associations et personnes qui travaillent dans ce domaine ? Autant de critères pourtant exigés dans l’annonce de recrutement. Et en quoi sa candidature est-elle supérieure aux autres candidatures locales ?
Ce dernier a pris son poste le 1er janvier. L’Agence a demandé au préfet d’informer sur son recrutement, ce que ce dernier a, d’après nos informations, refusé, n’ayant pas été associé à ce recrutement. A ce jour sur son site, l’ANLCI n’en a toujours pas fait état. C’est à se demander pourquoi.
Autre bizarrerie : Dans les Régions, ces chargés de mission sont basés ou dans les préfectures auprès du SGAR (secrétariat général pour les affaires régionales), ou auprès de l’administration régionale et sont placés sous la responsabilité hiérarchique du directeur de l’Agence basée à Lyon. Agence où le chargé de mission aura à se rendre tous les mois. A La Réunion, Olivier Hugard sera rattaché à Camille Dagorne, sous-préfète à la Cohésion sociale. Une situation unique à ce jour.
Demain jeudi 27 janvier, Camille Dagorne a convoqué une réunion sur l’illettrisme. Peut-être que ce sera l’occasion pour elle d’introniser son nouveau chargé de mission… Mais avec l’accord de qui ? Du préfet ?
Dans quelle région métropolitaine ou d’outre-mer l’Agence a-t-elle procédé ainsi, en écartant le préfet et le recteur, en méprisant les présidents des collectivités et au premier titre la Région ?
On est d’autant plus en droit de se poser la question que, quand on regarde CV d’Olivier Hugard sur LinkedIn, ses activités dans le passé n’ont rien à voir avec l’illettrisme. Il a été d’août 2011 à août 2015 consultant, responsable de développement chez Tetranergy Réunion, puis conseiller à la formation continue à la DAFCO Réunion de septembre 2015 à août 2017. Son CV précise qu’il a ensuite été consultant indépendant, sans préciser ni le lieu (métropole ou Réunion?), ni le domaine d’activité. Avant de se voir soudainement choisi parmi plusieurs candidats pour occuper le poste de chargé de mission contre l’illettrisme.
Ce Monsieur a l’air d’avoir de puissants protecteurs. « On est dans une affaire CNFPT en pire« , nous disait une personne particulièrement au fait du dossier…. Qu’en pensent nos parlementaires, les présidents des deux assemblées locales, des deux conseils consultatifs (CESER et CCE) et accessoirement les structures qui oeuvrent sur le terrain?…