Le CNFPT, Centre National de la Fonction Publique Territoriale, a pour mission de former les agents territoriaux et de les préparer aux concours de catégorie A + : les plus gradés des agents, qui seront DGS (Directeurs Généraux des Services, DGA (Directeurs Généraux Adjoints) dans les collectivités.
Le rôle du CNFPT est donc de promouvoir l’emploi public sur un territoire. Ben voyons !
Le CNFPT est présent partout en France, y compris dans les DOM par le biais de délégations régionales.
La directrice de la délégation de La Réunion prend sa retraite bientôt, alors le CNFPT organise son remplacement. Jusque-là, tout va bien.
Toutes les décisions sont prises à Paris, mais des élus locaux siègent à La Réunion au CRO (Comité Régional d’Orientation).
Notre région comptant suffisamment de cadres de catégorie A +, des Réunionnais postulent sachant qu’il est demandé une bonne connaissance du territoire.
C’est à ce moment qu’interviennent plusieurs facteurs.
Les candidats locaux ne le savent pas mais un candidat, Mehdi Boukerrou possède un solide réseau d’élus autour de lui.
Des élus métropolitains qui savent murmurer à l’oreille du président national François Deluga, maire socialiste de Teich, en Gironde, candidat à sa réélection à la tête du CNFPT.
Les élus locaux ne sont ni consultés ni écoutés alors qu’ils rappellent à chaque remplacement de direction qu’il est préférable, à compétence égale ou supérieure, de recruter un cadre local.
Il suffit de voir leur réaction depuis l’annonce de l’arrivée du prochain directeur pour en attester.
Car, vous l’avez compris, ce n’est pas un cadre local qui a été recruté.
C’est un candidat qui permettra au président national de se faire réélire, un qui a le bon pedigree, la bonne couleur (politique bien évidemment…).
Ce sera, et c’est une décision sans appel, un poste pour un ami des socialistes hexagonaux.
On ne sait si Ericka Bareigts, l’ancienne ministre de l’égalité réelle, puis des Outremers, fait partie du complot et voit d’un bon œil cette nomination. Mais nous serons vite fixés. Elle vient de se faire élire au CRO et nous verrons alors si elle se désolidarise du PS national suite à cette décision. Nous surveillerons cela de près. Trop facile de dire blanc devant et de faire noir par derrière, en misouk. Du moins le pensait-elle. Peut-être. Nous lui laissons pour le moment le bénéfice du doute.
Alors oui, nous voilà revenus au temps béni des colonies, celui où ceux de l’hexagone décidaient pour les élus locaux qui devraient pourtant être leurs interlocuteurs, mais surtout jugeaient que des cadres réunionnais avec tous les diplômes et compétences requises ne valaient pas autant qu’un cadre métropolitain.
Lequel cadre métropolitain, qui plus est, n’est pas titulaire du concours d’administrateur, mais a obtenu son grade uniquement au bénéfice de la troisième voie (entendez : le concours c’est trop difficile, on présente un dossier pour obtenir le grade), et ce, depuis 2019. Il n’a donc que trois ans d’expérience dans le métier ! Contrairement aux candidats locaux qui présentaient des CV bien plus fournis.
Et ce n’est pas tout. Ce monsieur est à La Réunion depuis un an 1/2, et d’après ce qu’il raconte, il aime notre île et aimerait bien rester. Y a personne qui lui a soufflé à l’oreille que les candidats réunionnais aussi ???
Seulement voilà, il est secrétaire général de la DIECCTE (Direction des Entreprises, de la Concurrence, de la Consommation, du Travail et de l’Emploi), et ce poste va bientôt disparaitre suite à la compression des postes de l’État.
L’État réduit ses dépenses, donc ses effectifs et regroupe ses services.
Alors il se présente, soutenu par des élus PS – Écologie à 10.000 km d’ici – des élus qui voteront et feront voter pour le président sortant Deluga ! Et le voilà qui s’impose ici, à La Réunion, envers et contre les élus locaux qui plaident pour l’emploi local, à un poste où il devra promouvoir… l’emploi public local.
C’est ubuesque !