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[Pierrot Dupuy] La suspension d’un directeur de santé ? Il y en a pourtant déjà eu à La Réunion…

Martine Ladoucette, malgré les multiples erreurs que nous n’avons eu de cesse de dénoncer, ne démissionnera probablement pas. En tout cas, pas tout de suite. A moins que les jours qui viennent ne nous révèlent encore une énième boulette. Je sais, le terme de boulette est bien trop gentil pour parler de faits pouvant entrainer […]

Ecrit par zinfos974 – le vendredi 27 mars 2020 à 00H31

Martine Ladoucette, malgré les multiples erreurs que nous n’avons eu de cesse de dénoncer, ne démissionnera probablement pas. En tout cas, pas tout de suite. A moins que les jours qui viennent ne nous révèlent encore une énième boulette.

Je sais, le terme de boulette est bien trop gentil pour parler de faits pouvant entrainer la mort de personnes. Mais c’est le seul mot que j’ai trouvé qui me permette d’éviter la vulgarité.

Ne resterait donc plus que la suspension par le ministère, avant une éventuelle révocation ou mutation.

Si c’est le ministère qui prend la décision finale, l’avis et le rôle du préfet est déterminant.

On me l’avait présenté comme quelqu’un à poigne. Sa biographie précise qu’il est diplômé de l’École spéciale militaire Saint-Cyr et diplômé d’état-major, instructeur, puis qu’il a intégré le corps des sous-préfets en

Pourtant, officiellement, rien ne transparait. A-t-il piqué une grosse colère en découvrant les manquements de la directrice de l’ARS ? A-t-il fait un rapport à Paris ? A-t-il demandé sa tête ? Nul ne le sait. Les murs de la préfecture sont très épais et rien n’en sort.

 

 

Je voudrais juste porter à sa connaissance que, par le passé, un ministre de la Santé, Bernard Kouchner en l’occurrence, n’avait pas hésité à couper la tête d’un haut directeur en poste à La Réunion. Il est vrai qu’il s’agissait d’un Réunionnais. Ç

C’était en mai 1992, il y a donc 28 ans. Je peux comprendre que certains ne s’en souviennent plus.

Nous sommes en pleine affaire du sang contaminé. A Paris, la ministre Georgina Dufoix est contrainte à la démission et des plaintes sont déposées notamment contre Laurent Fabius.

C’est dans ce contexte qu’un jour, en mai 1992 donc, Gilbert Gérard, qui est alors le directeur de ce qui s’appelait à l’époque le Centre de transfusion sanguine (aujourd’hui Etablissement Français du Sang) reçoit un appel d’un journaliste du Monde qui lui apprend qu’il est suspendu de ses fonctions.

Il croit tout d’abord à une blague mais, le soir même, il est convoqué par le directeur du CHD qui l’informe officiellement qu’il est suspendu.

On lui reproche cinq manquements essentiels, relevés par un rapport de l’IGAS : la pratique de collecte de sang en milieu pénitentiaire et sur des malades admis au centre psychiatrique, d’avoir retardé « de deux à trois ans la mise en ouvre des contrôles prévus par la réglementation« , d’avoir abandonné les contrôles de qualité des produits sanguins pendant les trois derniers mois de 1991, d’avoir effectué des collectes de sang effectuées auprès de militaires de la marine nationale de retour d’une zone impaludée et d’avoir distribué des produits sanguins sans prescription médicale et sans identification des patients.

Comme le révèle [le JIR de l’époque]urlblank:https://www.clicanoo.re/node/419102 , le Dr Gérard répond à toutes ces accusations point par point. « La collecte dans les prisons ? ‘Cela se faisait avant mon arrivée. (…) Il n’y a aucun texte de loi qui l’interdise. (…) Elle permettait de renflouer au pied levé nos réserves dès que le besoin s’en faisait sentir’. L’inexistence de contrôles de qualité de sang fin 91 ? ‘J’étais en congé maladie, hors du département’. Les marins impaludés ? ‘On n’a jamais constaté un seul cas de paludisme chez ces donneurs, comme l’ont révélé les examens’. La distribution de sang sans prescription médicale ? ‘Les poches étaient destinées à la clinique de Saint-Benoît pour constituer une petite réserve. Fallait-il les lui refuser sous prétexte que ces flacons n’étaient pas destinés à des malades identifiés ? Tout le monde sait que des cliniques constituent des réserves sous des noms fictifs. J’ai saisi à l’époque le comité de coordination de la transfusion sanguine pour lui demander son avis. Il m’a orienté vers le comité consultatif de l’hôpital qui allait se réunir dans six mois. Aurais-je dû attendre ?’. Et le praticien d’énumérer les missions d’inspection qui se sont succédé dans son service sans rien détecter d’anormal« .

Le Dr Gérard multipliera les recours. Devant le tribunal administratif, devant le Conseil d’Etat, pour tenter d’obtenir l’annulation de la décision, puis à nouveau devant le tribunal administratif pour tenter d’obtenir des dommages et intérêts. Sans succès.

 

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