
Coup de fil ce matin d'un ami: "Pierrot, j'ai besoin d'un conseil. Je suis inquiet. Mon voisin est rentré hier de Mayotte où il était bloqué depuis le confinement. Son fils est dans la même école que le mien et ce matin, il a raconté à tous ses petits copains que son papa était rentré hier. Interrogé, il a avoué sans difficultés qu'il lui avait fait plein de câlins"...
Vous comprenez le motif de l'inquiétude de mon ami. L'épidémie de coronavirus continuant de sévir à Mayotte, il a peur que le fait d'ouvrir nos frontières ne fasse revenir le coronavirus chez nous, alors que nous n'avions plus enregistré de cas autochtone depuis un moment et que les cas importés étaient jusqu'ici sous contrôle du fait des quatorzaines imposées dans des hôtels.
J'aurais souhaité le rassurer mais il m'est revenu en mémoire plusieurs éléments.
D'abord il est vrai que le coronavirus continue à flamber à Mayotte. Selon l'ARS, l'ile a enregistré hier 41 nouveaux cas. La veille, c'était 15 nouveaux cas et 2 décès.
Même si Dominique Voynet, la directrice de l'ARS, veut se montrer optimiste et voir une stabilisation de la situation, force est de reconnaitre que celle-ci est encore extrêmement préoccupante.
Et c'est dans ce contexte que le gouvernement a pris la décision d'ouvrir les frontières...
Officiellement, il est toujours demandé de prouver l’urgence de ses déplacements qui doivent être professionnels, familiaux ou de santé. Dans la réalité, comme en attestent plusieurs témoignages que nous avons recueillis, le motif "impérieux" n'est plus que très relatif.
Le 23 juin dernier, le Journal de Mayotte publiait le témoignage éclairant d'Olivier qui souhaitait rentrer en métropole pour y passer ses vacances (on est loin du motif impérieux...) : "Je n’ai eu qu’à remplir deux papiers, l’un attestant sur l’honneur que je n’avais aucun des symptômes de Coronavirus, l’autre pour cocher la bonne case d’un déplacement vers le pays dont je suis originaire".
En ce qui concerne La Réunion, l’ARS est censée suivre chaque arrivant de près en lui imposant une quatorzaine stricte à son domicile ou dans un hôtel.
Si c'est dans un hôtel, pas de problème. Encore que, habitant à proximité d'un de ces hôtels réquisitionnés par l'Etat, je vois tous les jours des parents ou des amis venir discuter avec des passagers soi-disant confinés à travers le grillage. Et le masque est loin d'être toujours présent...
Par contre, si vous vous êtes engagé à effectuer la quarantaine à domicile, le risque est beaucoup plus élevé.
L'ARS est censée vous appeler tous les jours pour vérifier que vous êtes bien chez vous. Ce qui peut donner une conversation de ce style : "Bonjour, M.Y. Je vous appelle pour vérifier que vous êtes bien chez vous". Réponse de M. Y, depuis la terrasse d'un restaurant à Boucan Canot : "Oui, bien sûr, ne vous inquiétez pas, je suis au bord de ma piscine à la maison".
Autre problématique : Même si M. Y reste bien à la maison, comment éviter, comme dans le cas du voisin de mon ami, qu'il n'embrasse les autres membres de sa famille, lesquels eux ne sont pas tenus à une quarantaine et vont donc pouvoir continuer à sortir de la maison et vaquer à leurs occupations. Et donc potentiellement transmettre la maladie.
La Réunion avait jusqu'ici réussi à contenir l'épidémie. Il est à craindre que ça ne dure plus longtemps...
Vous comprenez le motif de l'inquiétude de mon ami. L'épidémie de coronavirus continuant de sévir à Mayotte, il a peur que le fait d'ouvrir nos frontières ne fasse revenir le coronavirus chez nous, alors que nous n'avions plus enregistré de cas autochtone depuis un moment et que les cas importés étaient jusqu'ici sous contrôle du fait des quatorzaines imposées dans des hôtels.
J'aurais souhaité le rassurer mais il m'est revenu en mémoire plusieurs éléments.
D'abord il est vrai que le coronavirus continue à flamber à Mayotte. Selon l'ARS, l'ile a enregistré hier 41 nouveaux cas. La veille, c'était 15 nouveaux cas et 2 décès.
Même si Dominique Voynet, la directrice de l'ARS, veut se montrer optimiste et voir une stabilisation de la situation, force est de reconnaitre que celle-ci est encore extrêmement préoccupante.
Et c'est dans ce contexte que le gouvernement a pris la décision d'ouvrir les frontières...
Officiellement, il est toujours demandé de prouver l’urgence de ses déplacements qui doivent être professionnels, familiaux ou de santé. Dans la réalité, comme en attestent plusieurs témoignages que nous avons recueillis, le motif "impérieux" n'est plus que très relatif.
Le 23 juin dernier, le Journal de Mayotte publiait le témoignage éclairant d'Olivier qui souhaitait rentrer en métropole pour y passer ses vacances (on est loin du motif impérieux...) : "Je n’ai eu qu’à remplir deux papiers, l’un attestant sur l’honneur que je n’avais aucun des symptômes de Coronavirus, l’autre pour cocher la bonne case d’un déplacement vers le pays dont je suis originaire".
En ce qui concerne La Réunion, l’ARS est censée suivre chaque arrivant de près en lui imposant une quatorzaine stricte à son domicile ou dans un hôtel.
Si c'est dans un hôtel, pas de problème. Encore que, habitant à proximité d'un de ces hôtels réquisitionnés par l'Etat, je vois tous les jours des parents ou des amis venir discuter avec des passagers soi-disant confinés à travers le grillage. Et le masque est loin d'être toujours présent...
Par contre, si vous vous êtes engagé à effectuer la quarantaine à domicile, le risque est beaucoup plus élevé.
L'ARS est censée vous appeler tous les jours pour vérifier que vous êtes bien chez vous. Ce qui peut donner une conversation de ce style : "Bonjour, M.Y. Je vous appelle pour vérifier que vous êtes bien chez vous". Réponse de M. Y, depuis la terrasse d'un restaurant à Boucan Canot : "Oui, bien sûr, ne vous inquiétez pas, je suis au bord de ma piscine à la maison".
Autre problématique : Même si M. Y reste bien à la maison, comment éviter, comme dans le cas du voisin de mon ami, qu'il n'embrasse les autres membres de sa famille, lesquels eux ne sont pas tenus à une quarantaine et vont donc pouvoir continuer à sortir de la maison et vaquer à leurs occupations. Et donc potentiellement transmettre la maladie.
La Réunion avait jusqu'ici réussi à contenir l'épidémie. Il est à craindre que ça ne dure plus longtemps...