Le président de la République a annoncé lundi soir une date de possible sortie du confinement pour la métropole : le 11 mai.
Mais la situation n’est pas la même en métropole et à La Réunion : Là-bas, ils sont dans une phase de « haut plateau », avec un nombre de patients en réanimation qui reste à un niveau élevé mais stable. Alors qu’à La Réunion, non seulement le nombre de malades est resté relativement bas mais surtout, l’ile n’a enregistré aucun nouveau cas depuis deux jours.
Dans ces conditions, devons-nous rester confinés jusqu’au 11 mai comme la métropole, alors que nos entreprises se meurent et que des milliers de Réunionnais risquent de se retrouver au chômage?
C’est la question que se sont, entre autres, posés les participants à une réunion cet après-midi à la préfecture avec différents représentants des acteurs économiques de l’île.
Rien n’est décidé mais il semblerait bien que le préfet ne soit pas farouchement opposé à une reprise de certains secteurs d’activités avant le 11 mai.
Quels secteurs pourraient être concernés ? Rien n’est sûr, mais on pense immédiatement au commerce et au tourisme qui ont été particulièrement touchés.
Comme le faisait remarquer Philippe Doki-Thonon, le président de l’UMIH (Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie), il serait assez cocasse d’autoriser les élèves à retourner à l’école dès le 11 mai et de repousser l’ouverture des hôtels et restaurants à bien plus tard.
Le flux de touristes de l’extérieur étant tari pour un bon moment, l’idée serait de promouvoir fortement le tourisme local pour donner une bouffée d’oxygène au secteur.
Quant à la question de la reprise des liaisons aériennes avec l’extérieur, il y a fort à craindre qu’elles se limiteront pour un moment encore à la métropole. Corsair a déjà fait savoir qu’elle ne comptait pas reprendre ses vols avant la mi-juin. Peut-être qu’Air France et Air Austral pourraient augmenter leurs fréquences de rotations, mais resterait un problème important : si les Réunionnais se rendant en métropole ne devraient pas rencontrer de grandes difficultés puisque venant d’un territoire a priori exempt de malades, il n’en serait absolument pas de même dans l’autre sens.
Comment traiter les personnes débarquant à Gillot ? Leur faire subir un dépistage massif ? Possible, mais aurons nous suffisamment de tests ?
Les mettre en quatorzaine ? Probablement. Mais où ? A domicile, en comptant sur leur sens du civisme ? On a vu que ce n’était pas vraiment une réussite par le passé.
Les retenir dans des établissements hôteliers, comme on l’a fait pour les derniers arrivants ? Les capacités hôtelières de La Réunion seront vite dépassées à raison de plus de 450 passagers par avion.
Attendons pour voir si cette rumeur, qui vient de personnalités dignes de confiance, sera confirmée dans les jours qui viennent…