En métropole, l’ensemble des syndicats a décidé d’annuler les traditionnelles manifestations dans les rues de la capitale et des différentes villes de provinces au profit de manifestations virtuelles, sur les réseaux sociaux, confinement oblige.
Dans ce monde confiné, il existe un syndicat, un seul, qui fait de la résistance, un peu comme le village gaulois d’Astérix.
Le syndicat CGTR Ports & Docks a physiquement manifesté ce midi à l’intérieur de l’enceinte portuaire, au Port, pour une séance d’applaudissements « afin de rendre hommage aux dockers et ouvriers portuaires qui ont été au « front » pendant la période de confinement et cela malgré les risques encourus« .
L’heure, midi et demi, n’avait pas été choisie au hasard. Elle avait juste été calculée afin de pouvoir passer dans les journaux des deux chaines de télé qui avaient fait le déplacement et couvert l’événement en direct. Il est vrai que l’actualité locale n’est guère fournie en ce jour férié et que tout est bon à prendre pour mettre un peu de piquant dans les journaux télévisés.
Sur les images, on pouvait voir un peu plus d’une dizaine de personnes, journalistes compris, dont la plupart ne portait pas de masque, et collés les uns aux autres derrière une banderole, sans respecter les « gestes barrière« .
Je me trompe ou en période de confinement, les manifestations sont interdites?
Et sur l' »attestation de déplacement dérogatoire« , quelle case ces manifestants ont-ils cochée? Déplacement pour effectuer des achats de première nécessité? Pour motif familial impérieux? Ou peut-être pour « exercice d’une activité professionnelle ne pouvant être exercée sous forme de télétravail« ?
A condition de considérer que pour un militant de la CGTR Ports & Docks, manifester est une activité professionnelle?
Le pire c’est que Dario Ricquebourg, le secrétaire général du syndicat, était tout fier de clamer devant les caméras de télévision que les dockers n’entendaient pas laisser les patrons mettre les salariés en danger en les obligeant à reprendre le travail sans respecter un maximum de protections, toutes plus exigeantes les unes que les autres.
Le tout lu sans masque, avec ses « camarades » collés les uns aux autres, juste derrière lui…