Comme l’avaient annoncé les spécialistes, la France connait actuellement une « deuxième vague » de l’épidémie du coronavirus et elle a malheureusement battu aujourd’hui son record de contaminations en 24 heures avec 9843 nouveaux cas.
Face à cette dégradation de la situation sanitaire, Emmanuel Macron a tenu un Conseil de défense à l’Élysée ce matin, pour prendre un certain nombre de décisions que le premier ministre Jean Castex s’est chargé de rendre publiques ce soir au cours d’une allocution en direct depuis Matignon.
Au milieu de tout un tas de mesures, il en est une qui retient particulièrement notre attention.
Nous avons évoqué il y a quelques jours les difficultés que rencontraient nombre de Réunionnais souhaitant rentrer au pays pour obtenir leurs résultats aux tests Covid-19 dans le délais de 72 heures imparti. Or, sans test, il leur est impossible de prendre l’avion.
Nous avons recueilli une multitude de témoignages de compatriotes bloqués en métropole, contraints bien souvent de prolonger leur séjour dans l’espoir d’obtenir plus tard le fameux sésame. Avec bien entendu des frais importants au passage, en hôtel notamment. Dépenses qui n’étaient bien évidemment pas prévues et qui arrivent en fin de séjour, à un moment où les porte-monnaies sont déjà bien vides.
On pouvait donc légitimement s’attendre à ce que le gouvernement pense à nous au moment de prendre ses décisions. Il n’en a rien été.
Le Premier ministre Jean Castex a certes reconnu que les files d’attente sont interminables devant les centres de dépistage. Pour y remédier, il a annoncé des « circuits dédiés » pour les personnes prioritaires. « Les laboratoires leur réserveront certains créneaux horaires et nous veillerons là où il y a des besoins, et notamment dans les grandes villes, à installer des tentes de dépistage qui leur seront également dédiées« , a précisé le Premier ministre, qui souhaite mettre un terme aux « temps d’attente trop importants« .
Là où le bât blesse, c’est que ne seront concernées que les personnes qui « présentent des symptômes« , celles qui ont été « en contact rapproché avec une personne positive« , et « les personnels soignant ou assimilés, travaillant à l’hôpital, en EHPAD ou à domicile« .
Nulle part on a pensé aux DOMiens qui souhaitaient rentrer dans leur département d’origine.
Mais même si le gouvernement nous avait inclus dans la liste des personnes prioritaires, ça n’aurait pas été suffisant car ça n’aurait résolu qu’une partie du problème, celui de la réalisation des tests. Serait restée l’impossibilité souvent pour les laboratoires de fournir les résultats dans le délais de 72 heures imparti.
On peut comprendre que les personnes souhaitant effectuer des voyages d’agrément ne soient pas prioritaires. Mais mettre en place des conditions tellement restrictives à l’encontre de citoyens français désirant se déplacer sur le territoire national pour rejoindre leur domicile qu’elles aboutissent à une impossibilité pour eux de voyager, constitue rien moins qu’une violation du principe constitutionnel de libre circulation. Et est à mon avis attaquable devant le tribunal administratif.
Une fois encore, on peut se demander ce que font nos parlementaires.
Deux solutions. Soit ils ne se sont pas préoccupés du problème, et c’est grave. Soit ils sont intervenus auprès du gouvernement et n’ont pas été entendus et c’est encore plus grave. Car ça signifie que leurs voix ne pèsent d’aucun poids.