Au final, Emmanuel Macron a gagné mais on ne peut pas non plus parler de triomphe. D’après les premiers chiffres, bien qu’ayant remporté l’élection avec 58,5% des voix, il enregistre environ 2,5 millions de suffrages de moins qu’en à 2017, tandis que par un effet de vases communicants, Marine Le Pen en engrange 2,5 millions de plus.
Le bilan du président sortant était pourtant relativement bon : une baisse significative du chômage, une lutte contre l’épidémie du Covid somme toute meilleure que dans nombre de pays voisins malgré un début balbutiant, une économie sauvée du naufrage grâce à la fameuse politique du "quoi qu’il en coûte"… Et surtout une politique étrangère, tant européenne qu’au sujet de la guerre en Ukraine, dont nous pouvons être fiers. Je n’ose imaginer ce qu’elle aurait été si Marine Le Pen avait été au pouvoir au cours des derniers mois, elle la grande amie de Vladimir Poutine !
Et pourtant, malgré tout cela, l’extrême droite n’a jamais fait un aussi bon score sous la Vème République. Et même avant. A l’amorce de ce second quinquennat, il est donc essentiel que le nouveau président s’interroge sur les raisons pour lesquelles on le déteste autant. Alors qu’il a nettement supplanté Marine Le Pen lors du débat de l’entre deux tours, comment expliquer qu’une majorité de Français l’ait trouvé hautain et l’ait placé dans les sondages à égalité avec la candidate d’extrême droite ? D’où vient cette haine totalement irrationnelle ?
Tant qu’Emmanuel Macron n’aura pas répondu à cette question, tant qu’il n’aura pas corrigé ce qui doit l’être, la fracture perdurera.
Un nouveau mandat de 5 ans s’ouvre ce soir, avec probablement un nouveau Premier ministre, une nouvelle méthode et de sérieuses modifications à son programme. Il va falloir qu'il montre qu’il a entendu le message envoyé par les Français et par tous ceux qui l’ont aidé à être réélu. Notamment par ceux qui n'ont glissé un bulletin Macron dans l'urne que pour faire barrage à l'extrême droite.
Et en premier lieu, il va falloir qu’il s’engage de façon beaucoup plus radicale dans la lutte contre le réchauffement climatique. Qu’il aille au delà des quelques mesurettes déjà annoncées. Nous avons trois ans devant nous pour sauver la Terre. Après, il sera trop tard.
Le bilan du président sortant était pourtant relativement bon : une baisse significative du chômage, une lutte contre l’épidémie du Covid somme toute meilleure que dans nombre de pays voisins malgré un début balbutiant, une économie sauvée du naufrage grâce à la fameuse politique du "quoi qu’il en coûte"… Et surtout une politique étrangère, tant européenne qu’au sujet de la guerre en Ukraine, dont nous pouvons être fiers. Je n’ose imaginer ce qu’elle aurait été si Marine Le Pen avait été au pouvoir au cours des derniers mois, elle la grande amie de Vladimir Poutine !
Et pourtant, malgré tout cela, l’extrême droite n’a jamais fait un aussi bon score sous la Vème République. Et même avant. A l’amorce de ce second quinquennat, il est donc essentiel que le nouveau président s’interroge sur les raisons pour lesquelles on le déteste autant. Alors qu’il a nettement supplanté Marine Le Pen lors du débat de l’entre deux tours, comment expliquer qu’une majorité de Français l’ait trouvé hautain et l’ait placé dans les sondages à égalité avec la candidate d’extrême droite ? D’où vient cette haine totalement irrationnelle ?
Tant qu’Emmanuel Macron n’aura pas répondu à cette question, tant qu’il n’aura pas corrigé ce qui doit l’être, la fracture perdurera.
Un nouveau mandat de 5 ans s’ouvre ce soir, avec probablement un nouveau Premier ministre, une nouvelle méthode et de sérieuses modifications à son programme. Il va falloir qu'il montre qu’il a entendu le message envoyé par les Français et par tous ceux qui l’ont aidé à être réélu. Notamment par ceux qui n'ont glissé un bulletin Macron dans l'urne que pour faire barrage à l'extrême droite.
Et en premier lieu, il va falloir qu’il s’engage de façon beaucoup plus radicale dans la lutte contre le réchauffement climatique. Qu’il aille au delà des quelques mesurettes déjà annoncées. Nous avons trois ans devant nous pour sauver la Terre. Après, il sera trop tard.
La campagne des législatives est lancée
En écoutant les premiers commentaires des hommes politiques sur les plateaux de télévision ce soir, on a bien compris que dès les résultats connus, la campagne des législatives avait déjà commencé.
Elle s’ouvre dans un paysage politique complètement chamboulé. Si l’on devait s’en tenir aux résultats de la présidentielle, on ne pourrait que constater la disparition quasi totale du parti socialiste, un parti des Républicains divisé entre modérés et Ciottistes tout en étant réduit à la portion congrue.
Ce soir, on assiste en apparence à un affrontement entre trois blocs de force sensiblement égale : les partisans d'Emmanuel Macron, l’extrême droite et une extrême gauche réunie autour de La France insoumise.
C’est en tout cas ce qu’aimeraient faire croire Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. La situation est en fait bien plus complexe. Le parti socialiste, à l’image de la devise de la ville de Paris (fluctuat nec mergitur : il est battu par les flots mais ne sombre pas), sort très affaibli de ces élections mais peut encore compter sur de solides relais locaux. Il y a fort à parier que le PS récoltera un nombre important de députés aux législatives, bien plus que ne le laisseraient supposer les résultats de ce soir.
Parallèlement, ce qui a sans contexte fait le succès de La France insoumise, c’est la forte personnalité de Jean-Luc Mélenchon et l’idée du vote utile qu’il a su imprimer dans le subconscient des électeurs de gauche. Malheureusement pour LFI, il n’existe par 577 hologrammes de Jean-Luc Mélenchon à présenter dans les 577 circonscriptions de France et d’Outremer. Et le rêve de Jean-Luc Mélanchon d'être nommé Premier ministre risque de ne rester qu'un rêve...
Enfin, même cause, même sanction. Il est plus que probable que le Rassemblement national sera loin de réunir sur son nom plus de 40% des suffrages aux législatives. D’ailleurs Marine Le Pen elle-même l’avouait lors d’un récent passage sur France Info. Je résume sa pensée sans la trahir : "Si je suis élue, bien sûr que j’aura une majorité au Parlement. Tout comme Emmanuel Macron si c’est lui qui est élu"…
Marine Le Pen devance largement Emmanuel Macron à La Réunion
Reste à analyser le score catastrophique d’Emmanuel Macron en outremer, et en particulier à La Réunion.
La candidate du Rassemblement national récolte dans notre ile 59,57% des suffrages exprimés, loin devant Emmanuel Macron qui n'obtient que 40,43% des suffrages.
Comment expliquer un tel désamour ?
Si nous devions résumer, nous dirions : le candidat, le bilan et le programme.
Le candidat pour les raisons que nous avons déjà évoquées : l’image d’un Jupiter trônant à l’Elysée, incapable d’entendre les préoccupations des Français et sourd aux difficultés liées à la vie chère, à l’inflation qui explose alors que les salaires ne bougent pas, aux craintes liées au Covid, à l’obligation vaccinale, aux difficultés croissantes des différents services publics.
Emmanuel Macron et ses ministres sont apparus trop technocratiques. Leur discours ne passait pas. Ce n’est pas tout d’avoir de bonnes idées. Encore faut-il être capable de les faire passer dans la population. Pour ça, il faut parler avec son cœur, dans un langage que tout le monde comprend et abandonner ces discours débités sur le ton solennel qu’on apprend à l’ENA.
En écoutant les premiers commentaires des hommes politiques sur les plateaux de télévision ce soir, on a bien compris que dès les résultats connus, la campagne des législatives avait déjà commencé.
Elle s’ouvre dans un paysage politique complètement chamboulé. Si l’on devait s’en tenir aux résultats de la présidentielle, on ne pourrait que constater la disparition quasi totale du parti socialiste, un parti des Républicains divisé entre modérés et Ciottistes tout en étant réduit à la portion congrue.
Ce soir, on assiste en apparence à un affrontement entre trois blocs de force sensiblement égale : les partisans d'Emmanuel Macron, l’extrême droite et une extrême gauche réunie autour de La France insoumise.
C’est en tout cas ce qu’aimeraient faire croire Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. La situation est en fait bien plus complexe. Le parti socialiste, à l’image de la devise de la ville de Paris (fluctuat nec mergitur : il est battu par les flots mais ne sombre pas), sort très affaibli de ces élections mais peut encore compter sur de solides relais locaux. Il y a fort à parier que le PS récoltera un nombre important de députés aux législatives, bien plus que ne le laisseraient supposer les résultats de ce soir.
Parallèlement, ce qui a sans contexte fait le succès de La France insoumise, c’est la forte personnalité de Jean-Luc Mélenchon et l’idée du vote utile qu’il a su imprimer dans le subconscient des électeurs de gauche. Malheureusement pour LFI, il n’existe par 577 hologrammes de Jean-Luc Mélenchon à présenter dans les 577 circonscriptions de France et d’Outremer. Et le rêve de Jean-Luc Mélanchon d'être nommé Premier ministre risque de ne rester qu'un rêve...
Enfin, même cause, même sanction. Il est plus que probable que le Rassemblement national sera loin de réunir sur son nom plus de 40% des suffrages aux législatives. D’ailleurs Marine Le Pen elle-même l’avouait lors d’un récent passage sur France Info. Je résume sa pensée sans la trahir : "Si je suis élue, bien sûr que j’aura une majorité au Parlement. Tout comme Emmanuel Macron si c’est lui qui est élu"…
Marine Le Pen devance largement Emmanuel Macron à La Réunion
Reste à analyser le score catastrophique d’Emmanuel Macron en outremer, et en particulier à La Réunion.
La candidate du Rassemblement national récolte dans notre ile 59,57% des suffrages exprimés, loin devant Emmanuel Macron qui n'obtient que 40,43% des suffrages.
Comment expliquer un tel désamour ?
Si nous devions résumer, nous dirions : le candidat, le bilan et le programme.
Le candidat pour les raisons que nous avons déjà évoquées : l’image d’un Jupiter trônant à l’Elysée, incapable d’entendre les préoccupations des Français et sourd aux difficultés liées à la vie chère, à l’inflation qui explose alors que les salaires ne bougent pas, aux craintes liées au Covid, à l’obligation vaccinale, aux difficultés croissantes des différents services publics.
Emmanuel Macron et ses ministres sont apparus trop technocratiques. Leur discours ne passait pas. Ce n’est pas tout d’avoir de bonnes idées. Encore faut-il être capable de les faire passer dans la population. Pour ça, il faut parler avec son cœur, dans un langage que tout le monde comprend et abandonner ces discours débités sur le ton solennel qu’on apprend à l’ENA.
Pour être aimé, il faut d'abord aimer
Le bilan. Ce n’est pas faire injure au gouvernement que de dire que l’outremer était la dernière roue du carrosse. Le dossier dont on ne s’occupait que lorsqu’il y avait le feu. Que ce soit le feu dans la rue à l’occasion de manifestations ou dans certains dossiers comme la NRL, le CHU ou Air Austral. La Réunion a manqué d’une vision d’ensemble, d’une véritable volonté de prendre sa situation à bras le corps. Sébastien Lecornu n’a pas démérité. C’est sans doute l’un des meilleurs ministres de l’Outremer que nous ayons eu depuis fort longtemps. Mais encore une fois, il a manqué une vision globale, un véritable plan quinquennal de rattrapage et de prise en compte des spécificités inhérentes à notre situation insulaire, à 9.000km de la métropole.
Le programme enfin car force est de constater que l’outremer a été le grand oublié du programme présidentiel. Eric Leung, le représentant local d’Emmanuel Macron pour cette campagne, que les Réunionnais ont découvert à l’occasion, est quelqu’un de brillant, qui maîtrise parfaitement ses dossiers et qui a semble-t-il l’oreille de Paris. Espérons qu’il saura convaincre les ministres et l’Elysée qu’il ne suffit pas de déverser des millions pour se faire aimer des Réunionnais. C’est certes nécessaire mais le Créole attend qu’on lui parle avec son cœur, qu’on lui montre qu’on l’aime. Qu'on l'écoute. Jacques Chirac a distribué beaucoup moins de millions à La Réunion et dans les autres DOM qu’Emmanuel Macron et pourtant il était beaucoup plus apprécié. Un constat à méditer.
Pour être aimé, il faut d’abord aimer.
Le bilan. Ce n’est pas faire injure au gouvernement que de dire que l’outremer était la dernière roue du carrosse. Le dossier dont on ne s’occupait que lorsqu’il y avait le feu. Que ce soit le feu dans la rue à l’occasion de manifestations ou dans certains dossiers comme la NRL, le CHU ou Air Austral. La Réunion a manqué d’une vision d’ensemble, d’une véritable volonté de prendre sa situation à bras le corps. Sébastien Lecornu n’a pas démérité. C’est sans doute l’un des meilleurs ministres de l’Outremer que nous ayons eu depuis fort longtemps. Mais encore une fois, il a manqué une vision globale, un véritable plan quinquennal de rattrapage et de prise en compte des spécificités inhérentes à notre situation insulaire, à 9.000km de la métropole.
Le programme enfin car force est de constater que l’outremer a été le grand oublié du programme présidentiel. Eric Leung, le représentant local d’Emmanuel Macron pour cette campagne, que les Réunionnais ont découvert à l’occasion, est quelqu’un de brillant, qui maîtrise parfaitement ses dossiers et qui a semble-t-il l’oreille de Paris. Espérons qu’il saura convaincre les ministres et l’Elysée qu’il ne suffit pas de déverser des millions pour se faire aimer des Réunionnais. C’est certes nécessaire mais le Créole attend qu’on lui parle avec son cœur, qu’on lui montre qu’on l’aime. Qu'on l'écoute. Jacques Chirac a distribué beaucoup moins de millions à La Réunion et dans les autres DOM qu’Emmanuel Macron et pourtant il était beaucoup plus apprécié. Un constat à méditer.
Pour être aimé, il faut d’abord aimer.