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(Pierrot Dupuy) Emmanuel Macron aime baiser avec les couilles des autres…

J’espère que vous me pardonnerez ma vulgarité. Vous conviendrez que ce n’est pas une habitude chez moi. Mais cette vulgarité -exceptionnelle- est à la mesure de la colère qui m’habite. Et surtout, je n’ai pas trouvé d’image plus parlante. Une des mesures phares du président de la République le 10 décembre dernier, a consisté à […]

Ecrit par zinfos974 – le mercredi 12 décembre 2018 à 22H41

J’espère que vous me pardonnerez ma vulgarité. Vous conviendrez que ce n’est pas une habitude chez moi. Mais cette vulgarité -exceptionnelle- est à la mesure de la colère qui m’habite. Et surtout, je n’ai pas trouvé d’image plus parlante.

Une des mesures phares du président de la République le 10 décembre dernier, a consisté à demander à « tous les employeurs qui le peuvent » de verser « une prime de fin d’année à leurs salariés« , plafonnée à 1.000€, sans que cette prime « ne soit soumise à impôt ou charges« .

Ainsi donc, Emmanuel Macron, pour sauver sa peau, ne trouve rien de mieux que de se retourner vers les chefs d’entreprises pour essayer de calmer la colère, légitime je le répète, des Gilets jaunes.

Le président oublie qu’il n’existe pas que des entreprises inscrites au CAC 40, qui génèrent des milliards de bénéfices tous les ans. Il faudrait qu’il sorte de son bureau de l’Elysée, et surtout qu’il fréquente autre chose que les patrons de LVMH, de Renault ou de Publicis.

Celles-là n’auront aucune difficulté à verser 1.000€ à leurs salariés. Plusieurs ont d’ailleurs déjà annoncé qu’elles s’apprêtaient à le faire, à l’image de LVMH, Kering, Publicis, Valeo, Orange ou Total. Et les autres ne devraient pas tarder à suivre.

Mais combien de PME/TPE pourront en faire autant? Surtout dans le contexte économique actuel de crise liée aux manifestations des Gilets jaunes, crise qui est loin d’être terminée…

Notre priorité : sauver nos entreprises, avant de payer des primes

Pour ne prendre qu’un exemple que je connais bien, Zinfos est une société qui a perdu de l’argent, pas mal d’argent, pendant 9 ans, bien que j’y ai investi beaucoup d’argent sur mes deniers personnels. Elle n’a réussi à atteindre l’équilibre, pas à faire des bénéfices, qu’au cours de la dernière année. Et il devait en être de même cette année, avant que n’arrive la catastrophe des Gilets jaunes.

Décembre est le mois le plus important pour nombre d’entreprises. A Zinfos, ce mois représente à lui seul environ deux fois un mois normal, et nous aide à amortir le choc de janvier et février où il n’y a traditionnellement pas ou peu de publicités. Publicités dont nous vivons.

Or, les entreprises ont presque toutes annulé leurs campagnes du mois de décembre. Soit parce que les barrages sur les routes les ont empêché d’ouvrir, soit parce qu’elles n’ont pas réussi à s’approvisionner en marchandises, celles-ci étant bloquées au Port, soit parce que leurs clients ne pouvaient pas se déplacer jusqu’à leurs boutiques.

Comment voulez-vous que, dans un tel contexte, nous puissions distribuer 1.000€ de prime à nos salariés?

Notre préoccupation est plutôt d’essayer de trouver des solutions pour sauver notre entreprise et l’emploi de nos 14 salariés.

Un risque d’aggraver la fracture sociale au lieu de la résorber

Pourquoi suis-je en colère? Parce-que nombre de patrons de PME/TPE entretiennent de très bonnes relations avec leurs employés et que cette prime qui sera touchée par certains, et pas par les employés des petites entreprises, risque de compromettre cette bonne entente.

Nos salariés seront légitimement en droit de se demander : « Pourquoi les autres touchent 1.000€ et pas nous? »

Ainsi donc, cette prime ne ferait qu’arriver au contraire du résultat recherché : elle aggraverait les inégalités ou lieu de réduire la fracture sociale.

Pourquoi Emmanuel Macron ne donne pas l’exemple en versant une prime de 1.000€ aux fonctionnaires?

Mais ma colère à l’égard du président Macron est surtout due au fait que le président de la République est aussi un patron. Et pas n’importe lequel. Il est même le plus gros patron de France puisqu’il a sous ses ordres 5 millions et demi d’agents, fonctionnaires, contractuels…

Pourquoi ne commence t-il pas par montrer l’exemple en donnant lui aussi 1.000€ à ses fonctionnaires? Ils en auraient bien besoin pourtant, eux dont le point d’indice est gelé depuis des années et des années.

Non, il est fort pour demander aux autres de donner, mais se garde bien de le faire lui même !

Un 1/3 des bénéfices pour les actionnaires, 1/3 pour l’entreprise et 1/3 pour les salariés

Ce que je lui reproche également, c’est de s’attaquer aux effets et non aux causes.

Que demandent les Gilets jaunes? Une plus grande transparence et une plus juste répartition des richesses.

Il aurait suffi que le président de la République s’attaque au dossier de la répartition des bénéfices dans les entreprises.

Aujourd’hui, les grands groupes côtés en bourse, encore eux, ont mis en place des plans de participation consistant à une distribution d’actions ou d’intéressement aux bénéfices de leurs salariés.

Le problème vient qu’on ne distribue que des miettes et que ce sont encore et toujours les patrons qui décident de la grosseur des miettes.

On pourrait instaurer une règle simple, qui avait été suggérée par Serge Dassault à l’époque, de partage des bénéfices de l’entreprise en trois tiers.

Un premier tiers pour les actionnaires de l’entreprise. Normal, ils ont pris des risques en investissant leur argent, et il est normal qu’ils en touchent une juste rémunération.

Un deuxième tiers pour l’entreprise, de façon à ce qu’elle puisse continuer à investir et se développer.

Le dernier tiers revenant aux salariés car, sans leur travail, leur investissement et leur dévouement, jamais l’entreprise n’aurait pu réaliser ses bénéfices. En tous cas, pas dans ces proportions.

Alors, peut-être qu’après avis des experts, on ne retiendrait pas trois parts égales. Peut être que ce sera 40%, 40% et 20%. Je ne sais. Mais l’idée mérite d’être creusée et au moins les choses seraient simples et fixées par la loi.

C’est cette règle que j’ai décidé d’instaurer à Zinfos, au moins de façon expérimentale. Mais pour cela, encore faudra-t-il que nous refassions des bénéfices. Avec la crise des Gilets jaunes, ce ne sera malheureusement pas encore le cas cette année…

Pas de salaire supérieur à 100.000€ par mois

Enfin, pour que les inégalités soient moins importantes, le gouvernement pourrait également plafonner les salaires des patrons.

Je propose que le salaire le plus élevé d’une entreprise ne puisse être plus de 70 fois supérieur au salaire le moins élevé. Ce qui fixerait le maximum à environ 100.000 euros.

Et inciterait les patrons à augmenter les plus bas salaires…

Rassurez-vous, ce chiffre est à des années lumières de ce que je touche à Zinfos, puisque je suis payé sur la base de la rémunération fixée par la convention collective des journalistes pour un rédacteur en chef.

Mais avouez que, même en ayant un train de vie dispendieux, on vit très, très bien avec 100.000 euros. Et on serait bien loin des salaires proches du million d’euros mensuels de certains grands patrons.

A se demander d’ailleurs ce qu’ils peuvent faire avec autant d’argent !!!

Voilà des mesures simples qu’Emmanuel Macron aurait pu prendre.

Mais ce faisant, il risquait de se fâcher avec ses amis grands patrons.

C’était plus facile de demander aux petits des choses qu’ils ne peuvent pas faire…

 

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