Née à Dakar, d'un père mécanicien, engagée dans la Marine nationale, Brigitte Croisier, comme elle l'a écrit dans son carnet de vie publié il y a un peu moins de dix ans, s'est "échappée d'une famille nordiste", cap vers le Sud. Le port militaire de Toulon, puis Dakar, où elle passe une enfance très chrétienne, voire mystique écrira-t-elle.
Passées ses études de philosophie qui l'ont ramenée à Paris, où elle aura, en Sorbonne, des professeurs prestigieux, elle fréquente dans la fin de la décennie soixante les cercles trotskistes. Puis Brigitte Croisier, agrégation de philosophie en poche, met le cap définitivement vers le Sud.
La Corse d'abord, jusqu'au milieu des années 1970, où elle fréquente la mouvance autonomiste, puis La Réunion, où elle se fixe définitivement.
Elle enseigne la philosophie pour, sortie de ses cours, rejoindre très vite le mouvement Témoignages chrétien. C'est là que Brigitte Croisier se lie avec Lucien Biedinger, décédé il y a quelques semaines, avec les curés René Payet et Nelson Courtois et l'ex-futur curé Reynolds Michel. Ce prêtre mauricien, expulsé de La Réunion, prend ensuite la nationalité française, quitte la prêtrise et se fixe dans notre île.
Mais c'est surtout la rencontre avec le poète Alain Lorraine, alors rédacteur-en-chef du bimensuel Témoignages Chrétien, qui sera déterminante pour Brigitte Croisier. C'est Alain Lorraine qui, en effet, la pousse vers l'écriture, lui donne quelques clés de la culture créole qu'il chante avec talent, contribuant ainsi certainement à l'enracinement en terre créole de Brigitte Croisier.
Elle se lance alors pour Témoignages chrétien dans de nombreuses enquêtes journalistiques notamment sur les femmes réunionnaises. Ce sont des liens indéfectibles que noue Brigitte Croisier à Témoignages Chrétien, liens qu’elle conservera toute sa vie.
C'est ainsi qu'on lui doit notamment un itinéraire de vie du père René Payet et des manifestations et ouvrages sur et autour de l'œuvre d'Alain Lorraine.
De Témoignages Chrétien, mouvement et journal, au quotidien communiste Témoignages et au Parti communiste réunionnais, le chemin est tout tracé.
Le bimensuel Témoignages chrétien disparu, c'est le quotidien communiste que rejoint Brigitte Croisier. Puis avec Laurence Vergès, elle va animer dans les décennies 1980-1990, la Commission Culture Témoignages.
Quand Paul Vergès accède à la présidence du Conseil Régional, Brigitte Croisier, alors professeur de philosophie en classes supérieures au lycée Leconte-de-Lisle, entame une nouvelle carrière. Elle devient assistante personnelle de Paul Vergès à la Région et sa biographe. On lui doit deux ouvrages d'entretiens avec Paul Vergès.
Fille unique, née le 18 décembre 1946, elle était dans sa vie privée l'épouse de l'ancien maire du Port, Yves Langenier et mère d'une fille unique. Cette enseignante engagée et humaniste, qui était d'une grande sensibilité, avait une plume remarquable. Au moment où elle tire sa révérence, d'accord ou pas avec ses idées et engagements, concluons avec les derniers mots de son carnet de vie :
Passées ses études de philosophie qui l'ont ramenée à Paris, où elle aura, en Sorbonne, des professeurs prestigieux, elle fréquente dans la fin de la décennie soixante les cercles trotskistes. Puis Brigitte Croisier, agrégation de philosophie en poche, met le cap définitivement vers le Sud.
La Corse d'abord, jusqu'au milieu des années 1970, où elle fréquente la mouvance autonomiste, puis La Réunion, où elle se fixe définitivement.
Elle enseigne la philosophie pour, sortie de ses cours, rejoindre très vite le mouvement Témoignages chrétien. C'est là que Brigitte Croisier se lie avec Lucien Biedinger, décédé il y a quelques semaines, avec les curés René Payet et Nelson Courtois et l'ex-futur curé Reynolds Michel. Ce prêtre mauricien, expulsé de La Réunion, prend ensuite la nationalité française, quitte la prêtrise et se fixe dans notre île.
Mais c'est surtout la rencontre avec le poète Alain Lorraine, alors rédacteur-en-chef du bimensuel Témoignages Chrétien, qui sera déterminante pour Brigitte Croisier. C'est Alain Lorraine qui, en effet, la pousse vers l'écriture, lui donne quelques clés de la culture créole qu'il chante avec talent, contribuant ainsi certainement à l'enracinement en terre créole de Brigitte Croisier.
Elle se lance alors pour Témoignages chrétien dans de nombreuses enquêtes journalistiques notamment sur les femmes réunionnaises. Ce sont des liens indéfectibles que noue Brigitte Croisier à Témoignages Chrétien, liens qu’elle conservera toute sa vie.
C'est ainsi qu'on lui doit notamment un itinéraire de vie du père René Payet et des manifestations et ouvrages sur et autour de l'œuvre d'Alain Lorraine.
De Témoignages Chrétien, mouvement et journal, au quotidien communiste Témoignages et au Parti communiste réunionnais, le chemin est tout tracé.
Le bimensuel Témoignages chrétien disparu, c'est le quotidien communiste que rejoint Brigitte Croisier. Puis avec Laurence Vergès, elle va animer dans les décennies 1980-1990, la Commission Culture Témoignages.
Quand Paul Vergès accède à la présidence du Conseil Régional, Brigitte Croisier, alors professeur de philosophie en classes supérieures au lycée Leconte-de-Lisle, entame une nouvelle carrière. Elle devient assistante personnelle de Paul Vergès à la Région et sa biographe. On lui doit deux ouvrages d'entretiens avec Paul Vergès.
Fille unique, née le 18 décembre 1946, elle était dans sa vie privée l'épouse de l'ancien maire du Port, Yves Langenier et mère d'une fille unique. Cette enseignante engagée et humaniste, qui était d'une grande sensibilité, avait une plume remarquable. Au moment où elle tire sa révérence, d'accord ou pas avec ses idées et engagements, concluons avec les derniers mots de son carnet de vie :
"Cette terre, cette île où je ne suis pas née
me fait exister telle que je deviens.
Je ne sais toujours pas qui je suis.
Je sais que je lui appartiens"