1ère circonscription : Naillet en tête et le surprenant bon score de Morel
Ce n’est vraiment pas une surprise de voir Philippe Naillet arriver en tête de ce 1er tour. Il bénéficiait du soutien inconditionnel de la municipalité, dans la seule circonscription ne couvrant le territoire que d’une seule commune.
Non, si surprise il devait y avoir, ce serait plutôt la faiblesse de son score, lui qui était en outre le député sortant. 33,47% des suffrages, il n’y a vraiment pas de quoi être fier alors qu’il n’avait à concentrer ses efforts que sur un seul territoire, contrairement à tous les candidats des autres circonscriptions qui ont dû se battre dans des communes qui leur étaient défavorables.
Philippe Naillet jouait à domicile et il n’a fait « que » 33,47% des suffrages.
Il faut sans doute voir dans ce mauvais score le résultat de son piètre bilan : aucune proposition de loi pendant ses deux bouts de mandat à l’Assemblée mais surtout la faillite retentissante de la SODIAC, dont il a longtemps été le président et qu’il a laissée avec une ardoise de plusieurs dizaines de millions d’euros…
A se demander comment Ericka Bareigts a pu lui apporter son soutien. On est vraiment dans un monde qui marche sur la tête : plus on est nul et plus on grimpe haut. Ça sert apparemment de lécher les bottes à longueur d’années…
Trois remarques encore sur cette 1ère circonscription.
Tout d’abord le bon score de Jean-Jacques Morel avec ses 14,61% des voix. Certes, il ne réalise qu’environ la moitié du score de Philippe Naillet mais il est allé à ces élections uniquement armé de son courage et du soutien d’une poignée de militants. Le voilà au second tour. C’est une première victoire. Pas grand monde ne le voyait dans cette position il y a un ou deux mois. Le combat va être difficile dimanche prochain mais une forte mobilisation des abstentionnistes et un bon report de voix des autres candidats dans un « Tout sauf Naillet » peuvent lui permettre d’entretenir l’espoir.
Dans la suite logique de ce qui précède, relevons les 3,93% de Murielle Sisteron, la candidate investie par Les Républicains. Ce n’est plus une déroute, c’est un naufrage. Elle ne sera même pas remboursée de ses frais de campagne. Espérons pour elle qu’elle a quelques économies de côté.
Elle doit se demander ce soir ce qu’elle est venue faire dans cette galère et s’en vouloir d’avoir écouté son mentor René-Paul Victoria. En voilà un qui devrait passer définitivement à la trappe. Après avoir fait perdre la Droite à Saint-Denis par son incompétence, après s’être acoquiné avec la Gauche à La CINOR où il avait rejoint la majorité de Gérald Maillot, il n’a eu de cesse jusqu’à maintenant de diviser son propre camp, dévoré par une jalousie morbide de voir d’autres le devancer. Il s’est répandu partout, que ce soit auprès de Didier Robert à l’époque, puis de Michel Fontaine aujourd’hui, pour proclamer que Jean-Jacques Morel ne pesait rien à Saint-Denis. On voit le résultat ce soir. Du balai et qu’on n’entende définitivement plus parler de ce pitre.
Si d’autres ont la mémoire courte, moi je n’oublie pas.
Enfin, comment passer sous silence le très bon résultat obtenu par Gaëlle Lebon, la représentante du Rassemblement national ? Voilà quelqu’un de totalement inconnue en politique, qui s’était certes fait connaître un peu auprès des Gilets jaunes et des antivax, qui fait 13,04% des voix. Il sera très intéressant de surveiller pour qui elle va appeler à voter au second tour.
2ème circonscription : Karine Lebon assez facilement devant Audrey Fontaine
S’il est une circonscription où l’on ne s’attendait pas réellement à une surprise, c’est bien celle où Karine Lebon était députée sortante.
Forte d’un soutien inconditionnel de la présidente de la Région et de celui de l’appareil communal de Saint-Paul, c’est fort logiquement qu’elle bascule en tête de ce 1er tour avec 42,89% des suffrages.
Autant dire que sa réélection ne devrait être qu’une formalité dimanche prochain, d’autant qu’Audrey Fontaine, qui sera son adversaire du haut de ses 13,11%, ne devance que de quelques voix un autre candidat de Gauche, Erick Fontaine et ses 12,57%.
La seule véritable surprise serait donc à chercher plutôt du côté du bon score réalisé par le président de la CNL qui s’est surtout fait connaître en défendant les mal logés des bailleurs sociaux. Un rôle idéal pour se faire connaître politiquement. Nous devrions avoir l’occasion de reparler de lui prochainement, pas vraiment en bien…
3ème circonscription : Le fils de TAK en pole position mais Nathalie Bassire résiste
André Thien-Ah-Koon a réussi un coup de maître. Pressenti pour obtenir l’investiture d’Emmanuel Macron à La Réunion, il a adroitement manœuvré pour pousser son « ami » Bachil Valy à se présenter sous cette étiquette, libérant ainsi l’espace suffisant à son fils Patrice dans une alliance un peu « zembrocale » regroupant aussi bien le maire communiste de Cilaos que la maire opportuniste de Saint-Louis.
A la tête de cet attelage brinquebalant, Patrice Thien-Ah-Koon a réussi l’essentiel : virer en tête au soir de ce 1er tour, avec 21,68% des suffrages exprimés, devant Nathalie Bassire (16,74%). Mais dieu que ce fut difficile. On est loin des scores raz-de-marée auxquels son papa nous avait habitué.
Au Tampon même, Patrice Thien Ah Koon n’obtient « que » 24,35% des voix, devant Nathalie Bassire (19,50%) et l’étonnant Alexis Chaussalet, le candidat de la NUPES soutenu par Huguette Bello (15,12%).
Sur l’ensemble de la circonscription, seules 51 voix le séparent du second tour et de Nathalie Bassire, ce qui l’a amené à demander un recomptage des voix dans l’ensemble des bureaux, recomptage dont nous n’avons pas le résultat à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Voilà donc une circonscription où l’on assiste à un mélange entre « anciens » et « modernes ». Parmi les anciens, nous mettrons Nathalie Bassire qui n’a rien du perdreau de l’année, tandis que nous classerions Alexis Chaussalet parmi les « modernes ». Quant à Patrice TAK, disons que c’est un hybride…
Ce n’est vraiment pas une surprise de voir Philippe Naillet arriver en tête de ce 1er tour. Il bénéficiait du soutien inconditionnel de la municipalité, dans la seule circonscription ne couvrant le territoire que d’une seule commune.
Non, si surprise il devait y avoir, ce serait plutôt la faiblesse de son score, lui qui était en outre le député sortant. 33,47% des suffrages, il n’y a vraiment pas de quoi être fier alors qu’il n’avait à concentrer ses efforts que sur un seul territoire, contrairement à tous les candidats des autres circonscriptions qui ont dû se battre dans des communes qui leur étaient défavorables.
Philippe Naillet jouait à domicile et il n’a fait « que » 33,47% des suffrages.
Il faut sans doute voir dans ce mauvais score le résultat de son piètre bilan : aucune proposition de loi pendant ses deux bouts de mandat à l’Assemblée mais surtout la faillite retentissante de la SODIAC, dont il a longtemps été le président et qu’il a laissée avec une ardoise de plusieurs dizaines de millions d’euros…
A se demander comment Ericka Bareigts a pu lui apporter son soutien. On est vraiment dans un monde qui marche sur la tête : plus on est nul et plus on grimpe haut. Ça sert apparemment de lécher les bottes à longueur d’années…
Trois remarques encore sur cette 1ère circonscription.
Tout d’abord le bon score de Jean-Jacques Morel avec ses 14,61% des voix. Certes, il ne réalise qu’environ la moitié du score de Philippe Naillet mais il est allé à ces élections uniquement armé de son courage et du soutien d’une poignée de militants. Le voilà au second tour. C’est une première victoire. Pas grand monde ne le voyait dans cette position il y a un ou deux mois. Le combat va être difficile dimanche prochain mais une forte mobilisation des abstentionnistes et un bon report de voix des autres candidats dans un « Tout sauf Naillet » peuvent lui permettre d’entretenir l’espoir.
Dans la suite logique de ce qui précède, relevons les 3,93% de Murielle Sisteron, la candidate investie par Les Républicains. Ce n’est plus une déroute, c’est un naufrage. Elle ne sera même pas remboursée de ses frais de campagne. Espérons pour elle qu’elle a quelques économies de côté.
Elle doit se demander ce soir ce qu’elle est venue faire dans cette galère et s’en vouloir d’avoir écouté son mentor René-Paul Victoria. En voilà un qui devrait passer définitivement à la trappe. Après avoir fait perdre la Droite à Saint-Denis par son incompétence, après s’être acoquiné avec la Gauche à La CINOR où il avait rejoint la majorité de Gérald Maillot, il n’a eu de cesse jusqu’à maintenant de diviser son propre camp, dévoré par une jalousie morbide de voir d’autres le devancer. Il s’est répandu partout, que ce soit auprès de Didier Robert à l’époque, puis de Michel Fontaine aujourd’hui, pour proclamer que Jean-Jacques Morel ne pesait rien à Saint-Denis. On voit le résultat ce soir. Du balai et qu’on n’entende définitivement plus parler de ce pitre.
Si d’autres ont la mémoire courte, moi je n’oublie pas.
Enfin, comment passer sous silence le très bon résultat obtenu par Gaëlle Lebon, la représentante du Rassemblement national ? Voilà quelqu’un de totalement inconnue en politique, qui s’était certes fait connaître un peu auprès des Gilets jaunes et des antivax, qui fait 13,04% des voix. Il sera très intéressant de surveiller pour qui elle va appeler à voter au second tour.
2ème circonscription : Karine Lebon assez facilement devant Audrey Fontaine
S’il est une circonscription où l’on ne s’attendait pas réellement à une surprise, c’est bien celle où Karine Lebon était députée sortante.
Forte d’un soutien inconditionnel de la présidente de la Région et de celui de l’appareil communal de Saint-Paul, c’est fort logiquement qu’elle bascule en tête de ce 1er tour avec 42,89% des suffrages.
Autant dire que sa réélection ne devrait être qu’une formalité dimanche prochain, d’autant qu’Audrey Fontaine, qui sera son adversaire du haut de ses 13,11%, ne devance que de quelques voix un autre candidat de Gauche, Erick Fontaine et ses 12,57%.
La seule véritable surprise serait donc à chercher plutôt du côté du bon score réalisé par le président de la CNL qui s’est surtout fait connaître en défendant les mal logés des bailleurs sociaux. Un rôle idéal pour se faire connaître politiquement. Nous devrions avoir l’occasion de reparler de lui prochainement, pas vraiment en bien…
3ème circonscription : Le fils de TAK en pole position mais Nathalie Bassire résiste
André Thien-Ah-Koon a réussi un coup de maître. Pressenti pour obtenir l’investiture d’Emmanuel Macron à La Réunion, il a adroitement manœuvré pour pousser son « ami » Bachil Valy à se présenter sous cette étiquette, libérant ainsi l’espace suffisant à son fils Patrice dans une alliance un peu « zembrocale » regroupant aussi bien le maire communiste de Cilaos que la maire opportuniste de Saint-Louis.
A la tête de cet attelage brinquebalant, Patrice Thien-Ah-Koon a réussi l’essentiel : virer en tête au soir de ce 1er tour, avec 21,68% des suffrages exprimés, devant Nathalie Bassire (16,74%). Mais dieu que ce fut difficile. On est loin des scores raz-de-marée auxquels son papa nous avait habitué.
Au Tampon même, Patrice Thien Ah Koon n’obtient « que » 24,35% des voix, devant Nathalie Bassire (19,50%) et l’étonnant Alexis Chaussalet, le candidat de la NUPES soutenu par Huguette Bello (15,12%).
Sur l’ensemble de la circonscription, seules 51 voix le séparent du second tour et de Nathalie Bassire, ce qui l’a amené à demander un recomptage des voix dans l’ensemble des bureaux, recomptage dont nous n’avons pas le résultat à l’heure où nous écrivons ces lignes.
Voilà donc une circonscription où l’on assiste à un mélange entre « anciens » et « modernes ». Parmi les anciens, nous mettrons Nathalie Bassire qui n’a rien du perdreau de l’année, tandis que nous classerions Alexis Chaussalet parmi les « modernes ». Quant à Patrice TAK, disons que c’est un hybride…
4ème circonscription : L’étonnante percée d’Emeline K/Bidi, devant David Lorion
Comme quoi tout le monde peut se tromper. Certes j’ai comme circonstances atténuantes d’avoir été malade du Covid en pleine campagne électorale, ce qui m’avait contraint à être hospitalisé et donc à être presque totalement coupé des réalités du terrain. Mais j’avoue que je ne m’attendais vraiment pas ce soir à voir David Lorion devancé par Emeline K/Bidi dans la 4ème circonscription.
Voilà un des rares députés où tout le monde s’accorde à dire que c’est un gros bosseur qui a fait du bon boulot. Même les autres députés de La Réunion, qui sont pourtant ses adversaires politiques, lui reconnaissent ces qualités.
Comme quoi ça ne sert pas à grand-chose de bosser et qu’il suffit de faire un peu de vent comme Philippe Naillet pour être réélu.
J’avoue aussi ne pas bien connaître Emeline K/Bidi. Je vais m’attacher à combler rapidement cette lacune. Faut croire qu’elle a de sacrées qualités pour réussir un tel score.
Le soutien de Patrick Lebreton, le 1er vice-président de la Région, ne peut suffire à expliquer son score.
Les 42,2% réalisés par David Lorion à Saint-Pierre n’ont pas été suffisants pour compenser son très mauvais score de 13,43% à Saint-Joseph.
Le député sortant obtient 9027 voix à Saint-Pierre (42,20%), 1240 à Petite Ile (38,10%) et seulement 1601 voix (13,46%) à Saint-Joseph.
Tandis qu’Emeline K/Bidi réalise 4792 voix (22,40%) à Saint-Pierre, 909 voix (27,93%) à Petite Ile et surtout 7496 voix (63%) à Saint-Joseph ! La messe était dite.
Reste maintenant à voir de quel côté vont basculer les 9 autres candidats. Une fois encore, les voix du Rassemblement national au travers de sa candidate Saphia Boucher (479 voix et 14,72% des suffrages) seront à scruter avec attention. Et si elle ne donne pas de consigne de vote, bien malin celui qui peut dire de quel côté elles vont faire pencher la balance.
5ème circonscription : Un duel Jean-Hugues Ratenon / Ridwane Issa
Il y a plusieurs façons de juger le bilan d’un député sortant. D’abord selon qu’il était dans la majorité ou dans l’opposition. Dans la majorité, il a l’oreille du gouvernement, peut intervenir efficacement sur différents dossiers.
Quand on est dans l’opposition, on en est souvent réduit à un rôle d’aboyeur public ou de critique systématique. Sans grande efficacité il faut bien le dire.
On va dire que Jean-Hugues Ratenon a à merveille rempli ce second rôle. Il a surfé avec dextérité sur la vague de mécontentement anti-Macron, tout en étant très présent sur les réseaux sociaux et en intervenant plus qu’il n’en fallait sur les dossiers médiatiques.
Nul doute qu’aux yeux de son électorat, il a été un bon député puisqu’il obtient ce soir 36,36% des suffrages alors que sa circonscription compte plusieurs communes, dont Saint-Benoit dont le maire soutenait son adversaire Ridwane Issa (16,69%).
Laurent Virapoullé rate son entrée en politique en ne réussissant pas à se qualifier pour le second tour, fort de ses seulement 13,34% des suffrages. Il se console ce soir avec le bon score qu’il réalise sur Saint-André (25,03%), certes devant Stéphane Fouassin et donc en tête des candidats de Droite, mais loin derrière Jean-Hugues Ratenon.
Pourquoi le fait de devancer Stéphane Fouassin à Saint-André était-il aussi important pour Laurent Virapoullé ? Parce que le maire de Salazie était soutenu par son frère Jean-Marie et que le fait de le supplanter n’est donc que le début d’une lutte fratricide à venir. D’ailleurs ce soir, sur les chaines de télévision, Laurent n’a guère laissé planer de doutes sur ses intentions futures en donnant rendez-vous aux électeurs saint-andréens pour les prochaines échéances …
6ème circonscription : Une autre guerre fratricide entre anciens de « Croire et Oser »
Croire et Oser, un jeune mouvement ambitieux avec un vrai programme qui était porté jusqu’à il y a quelques mois par trois personnalités : Alek Laï-Kane-Cheong, Frédéric Maillot et Vanessa Payet-Pignolet.
Cette dernière a été la première à abandonner le navire, préférant les arguments socialistes de Philippe Naillet, alors même qu’elle disait le plus grand mal de la gestion d’Ericka Bareigts lors des dernières municipales.
Ne restaient plus en lice qu'Alexandre Laï-Kane-Cheong et Frédéric Maillot. Deux hommes pour un seul siège, ça en faisait encore un de trop.
Frédéric Maillot a donc choisi de rejoindre le camp d’Huguette Bello, laissant Alexandre Laï-Kane-Cheong seul et allant jusqu’à se présenter contre son compagnon de route.
La tactique semble avoir payé. Au moins à l’issue de ce 1er tour puisque le candidat NUPES bascule en tête avec 23,88% des suffrages exprimés, devant Alek Laï-Kane-Cheong (16,99%).
Encore un second tour qui s’annonce incertain.
Parmi les éliminés, notons Nadia Ramassamy et son piètre 7,92% des suffrages. Elle pourra au moins se consoler en se rappelant qu’elle a pu régulièrement aller faire ses courses à Paris en 1ère classe aux frais du contribuable, à défaut d’avoir laissé un souvenir impérissable sur les bancs de l’Assemblée.
Monique Orphé ne retrouvera pas les bancs de l’Assemblée nationale contrairement à ses espoirs et malgré le soutien d’Ericka Bareigts dans la partie dionysienne concernée (Le Chaudron – Domenjod – Moufia). Ses 11,05% devraient l’inciter normalement à prendre définitivement sa retraite politique.
Eric Leung, associé à la médiatique Yolande Calichiama, pourra toujours se prévaloir d’un bon résultat. Il fallait être courageux pour oser aller à des élections en 2022 à La Réunion en portant les couleurs de la majorité présidentielle. Eric Leung est le prototype de celui qui aurait fait un excellent député avec des idées claires et une parfaite maîtrise de ses dossiers, mais qui n’en aura pas la possibilité. Au moins cette fois-ci.
Quant à Nadine Damour, la fille de Maurice Gironcel, elle a assuré l’essentiel, à savoir arriver en tête à Sainte-Suzanne dans l’idée de se préparer à la succession de son papa. Pas sûr cependant que ses 28,41% soient suffisants aux prochaines municipales, talonnée qu’elle est par Alek Laï-Kane-Cheong (25,82%) et Frédéric Maillot (17,58%). Surtout quand on sait à quel point il y a de l’eau dans le gaz entre le maire de Sainte-Suzanne et la présidente de la Région…
7ème circonscription : Thierry Robert, le retour…
« J’ai changé », n’a pas arrêté de crier Thierry Robert sur tous les toits. C’est sans doute vrai, nous qui avons eu l’occasion de discuter très longuement à plusieurs reprises avec lui. Mais il n’empêche, l’homme n’est pas encore totalement assagi. Ce soir, alors qu’il avait tout lieu d’être heureux d’avoir devancé Perceval Gaillard, le candidat soutenu par le NUPES (24,53% contre 20,82%), il n’a pu résister à son goût de la provocation en allant parader sous les murs de la mairie de Saint-Leu pour y défier le maire actuel, Bruno Domen, qui avait soutenu le candidat éliminé Johan Guillou (13,57%). Au risque de provoquer des débordements. Manifestement, il y a encore du boulot avant qu’on ne découvre un Thierry Robert non provocateur !
Le second tour s’annonce plus serré qu’attendu. L’ancien député-maire devrait bénéficier de la dynamique du candidat arrivé en tête mais Perceval Gaillard devrait pouvoir compter sur un bon report des voix de Johan Guilloux après ce qui s’est passé ce soir…
Comme quoi tout le monde peut se tromper. Certes j’ai comme circonstances atténuantes d’avoir été malade du Covid en pleine campagne électorale, ce qui m’avait contraint à être hospitalisé et donc à être presque totalement coupé des réalités du terrain. Mais j’avoue que je ne m’attendais vraiment pas ce soir à voir David Lorion devancé par Emeline K/Bidi dans la 4ème circonscription.
Voilà un des rares députés où tout le monde s’accorde à dire que c’est un gros bosseur qui a fait du bon boulot. Même les autres députés de La Réunion, qui sont pourtant ses adversaires politiques, lui reconnaissent ces qualités.
Comme quoi ça ne sert pas à grand-chose de bosser et qu’il suffit de faire un peu de vent comme Philippe Naillet pour être réélu.
J’avoue aussi ne pas bien connaître Emeline K/Bidi. Je vais m’attacher à combler rapidement cette lacune. Faut croire qu’elle a de sacrées qualités pour réussir un tel score.
Le soutien de Patrick Lebreton, le 1er vice-président de la Région, ne peut suffire à expliquer son score.
Les 42,2% réalisés par David Lorion à Saint-Pierre n’ont pas été suffisants pour compenser son très mauvais score de 13,43% à Saint-Joseph.
Le député sortant obtient 9027 voix à Saint-Pierre (42,20%), 1240 à Petite Ile (38,10%) et seulement 1601 voix (13,46%) à Saint-Joseph.
Tandis qu’Emeline K/Bidi réalise 4792 voix (22,40%) à Saint-Pierre, 909 voix (27,93%) à Petite Ile et surtout 7496 voix (63%) à Saint-Joseph ! La messe était dite.
Reste maintenant à voir de quel côté vont basculer les 9 autres candidats. Une fois encore, les voix du Rassemblement national au travers de sa candidate Saphia Boucher (479 voix et 14,72% des suffrages) seront à scruter avec attention. Et si elle ne donne pas de consigne de vote, bien malin celui qui peut dire de quel côté elles vont faire pencher la balance.
5ème circonscription : Un duel Jean-Hugues Ratenon / Ridwane Issa
Il y a plusieurs façons de juger le bilan d’un député sortant. D’abord selon qu’il était dans la majorité ou dans l’opposition. Dans la majorité, il a l’oreille du gouvernement, peut intervenir efficacement sur différents dossiers.
Quand on est dans l’opposition, on en est souvent réduit à un rôle d’aboyeur public ou de critique systématique. Sans grande efficacité il faut bien le dire.
On va dire que Jean-Hugues Ratenon a à merveille rempli ce second rôle. Il a surfé avec dextérité sur la vague de mécontentement anti-Macron, tout en étant très présent sur les réseaux sociaux et en intervenant plus qu’il n’en fallait sur les dossiers médiatiques.
Nul doute qu’aux yeux de son électorat, il a été un bon député puisqu’il obtient ce soir 36,36% des suffrages alors que sa circonscription compte plusieurs communes, dont Saint-Benoit dont le maire soutenait son adversaire Ridwane Issa (16,69%).
Laurent Virapoullé rate son entrée en politique en ne réussissant pas à se qualifier pour le second tour, fort de ses seulement 13,34% des suffrages. Il se console ce soir avec le bon score qu’il réalise sur Saint-André (25,03%), certes devant Stéphane Fouassin et donc en tête des candidats de Droite, mais loin derrière Jean-Hugues Ratenon.
Pourquoi le fait de devancer Stéphane Fouassin à Saint-André était-il aussi important pour Laurent Virapoullé ? Parce que le maire de Salazie était soutenu par son frère Jean-Marie et que le fait de le supplanter n’est donc que le début d’une lutte fratricide à venir. D’ailleurs ce soir, sur les chaines de télévision, Laurent n’a guère laissé planer de doutes sur ses intentions futures en donnant rendez-vous aux électeurs saint-andréens pour les prochaines échéances …
6ème circonscription : Une autre guerre fratricide entre anciens de « Croire et Oser »
Croire et Oser, un jeune mouvement ambitieux avec un vrai programme qui était porté jusqu’à il y a quelques mois par trois personnalités : Alek Laï-Kane-Cheong, Frédéric Maillot et Vanessa Payet-Pignolet.
Cette dernière a été la première à abandonner le navire, préférant les arguments socialistes de Philippe Naillet, alors même qu’elle disait le plus grand mal de la gestion d’Ericka Bareigts lors des dernières municipales.
Ne restaient plus en lice qu'Alexandre Laï-Kane-Cheong et Frédéric Maillot. Deux hommes pour un seul siège, ça en faisait encore un de trop.
Frédéric Maillot a donc choisi de rejoindre le camp d’Huguette Bello, laissant Alexandre Laï-Kane-Cheong seul et allant jusqu’à se présenter contre son compagnon de route.
La tactique semble avoir payé. Au moins à l’issue de ce 1er tour puisque le candidat NUPES bascule en tête avec 23,88% des suffrages exprimés, devant Alek Laï-Kane-Cheong (16,99%).
Encore un second tour qui s’annonce incertain.
Parmi les éliminés, notons Nadia Ramassamy et son piètre 7,92% des suffrages. Elle pourra au moins se consoler en se rappelant qu’elle a pu régulièrement aller faire ses courses à Paris en 1ère classe aux frais du contribuable, à défaut d’avoir laissé un souvenir impérissable sur les bancs de l’Assemblée.
Monique Orphé ne retrouvera pas les bancs de l’Assemblée nationale contrairement à ses espoirs et malgré le soutien d’Ericka Bareigts dans la partie dionysienne concernée (Le Chaudron – Domenjod – Moufia). Ses 11,05% devraient l’inciter normalement à prendre définitivement sa retraite politique.
Eric Leung, associé à la médiatique Yolande Calichiama, pourra toujours se prévaloir d’un bon résultat. Il fallait être courageux pour oser aller à des élections en 2022 à La Réunion en portant les couleurs de la majorité présidentielle. Eric Leung est le prototype de celui qui aurait fait un excellent député avec des idées claires et une parfaite maîtrise de ses dossiers, mais qui n’en aura pas la possibilité. Au moins cette fois-ci.
Quant à Nadine Damour, la fille de Maurice Gironcel, elle a assuré l’essentiel, à savoir arriver en tête à Sainte-Suzanne dans l’idée de se préparer à la succession de son papa. Pas sûr cependant que ses 28,41% soient suffisants aux prochaines municipales, talonnée qu’elle est par Alek Laï-Kane-Cheong (25,82%) et Frédéric Maillot (17,58%). Surtout quand on sait à quel point il y a de l’eau dans le gaz entre le maire de Sainte-Suzanne et la présidente de la Région…
7ème circonscription : Thierry Robert, le retour…
« J’ai changé », n’a pas arrêté de crier Thierry Robert sur tous les toits. C’est sans doute vrai, nous qui avons eu l’occasion de discuter très longuement à plusieurs reprises avec lui. Mais il n’empêche, l’homme n’est pas encore totalement assagi. Ce soir, alors qu’il avait tout lieu d’être heureux d’avoir devancé Perceval Gaillard, le candidat soutenu par le NUPES (24,53% contre 20,82%), il n’a pu résister à son goût de la provocation en allant parader sous les murs de la mairie de Saint-Leu pour y défier le maire actuel, Bruno Domen, qui avait soutenu le candidat éliminé Johan Guillou (13,57%). Au risque de provoquer des débordements. Manifestement, il y a encore du boulot avant qu’on ne découvre un Thierry Robert non provocateur !
Le second tour s’annonce plus serré qu’attendu. L’ancien député-maire devrait bénéficier de la dynamique du candidat arrivé en tête mais Perceval Gaillard devrait pouvoir compter sur un bon report des voix de Johan Guilloux après ce qui s’est passé ce soir…